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La poïétique de la labilité dans l’œuvre de Pierre Chappuis. Thèse de L. Cavelier (dir. M.-F. Lemonnier-Delpy, Amiens, en ligne)

La poïétique de la labilité dans l’œuvre de Pierre Chappuis. Thèse de L. Cavelier (dir. M.-F. Lemonnier-Delpy, Amiens, en ligne)

Publié le par Marc Escola (Source : Lydie Cavelier)

Lydie Cavelier soutiendra sa thèse de doctorat intitulée :

La poïétique de la labilité dans l’œuvre de Pierre Chappuis, 

Sous la direction de M.-F. Lemonnier-Delpy,

Le vendredi 15 janvier 2021 à 14h, dans en salle D 101 à la Citadelle de l’UPJV à Amiens, en visioconférence.

Le lien permettant d’y assister est le suivant :

https://u-picardie-fr.zoom.us/j/86870632861?pwd=MlYyY3V4bkFHZWYyUGZoMEV0V21Ydz09

Contactez au préalable : LCavelier@ac-amiens.fr.

 

Le jury sera composé de :

Mme Béatrice Bonhomme (Université Côte d’Azur),

Mme Aude Préta-de-Beaufort (Université de Lorraine),

M. Antonio Rodriguez (Université de Lausanne),

Mme Marie-Françoise Lemonnier-Delpy

M. Christian Michel (Université de Picardie Jules Verne).

 

Résumé de thèse : 

La labilité est la force de travail, l’énergie agissante, le ressort processuel du poïen chappuisien.

Elle redéfinit un style de relation au paysage qui est avant tout une trame d’expansion spatio-temporelle déjouant les dichotomies entre la réalité, l’imaginaire, la mémoire, l’oubli, et entre la présence et l’absence. Relevant de nombreux rapports chiasmatiques entre le poète et le monde, cette trame se décline moins en termes de lieux et de matières qu’en termes d’aura, de manières de subtilisations, de variations, de cinétiques acousmatiques et kinesthésiques. La labilité de ces étendues spatio-temporelles est répercutée par la structuration dynamique des recueils poétiques, agençant des ensembles duaux, sériels aussi bien que de multiples échos.

D’un point de vue stylistique, le travail poïétique intéresse la déixis et la voix lyrique, dont les affects se diffractent dans les mouvements qui affectent le monde, dans le rapport aux figures tierces et dans le trouble des configurations polyphoniques. L’hétérogénéité est d’ordre énonciatif mais la discontinuation d’allure intéresse aussi le déploiement logico-discursif du texte, le tempo de la phrase, ainsi que le processus figural de l’image. Quant au processus syntaxico-graphique de l’enjambée, il reconfigure les rythmes graphiques, les modes d’articulation entre les unités textuelles, suscitant des similitudes et des variations différentielles entre les régimes textuels du vers, des versets et de la prose.

Enfin, la labilité poïéthique tient à des oscillations tout à fait réversibles entre les polarités de l’exil dans l’indifférence et l’insignifiance des choses et celles de l’allégement, de la réjouissance poétique et du ressaisissement dans l’existence. D’un versant à l’autre opèrent les tensions poïétiques de l’instant, de la fadeur et de la saveur, et de la caresse. Le royaume auquel aspire le poète n’est pas un au-delà transcendantal mais, à l’aplomb du vivre et de l’écrire, à la croisée du paysage et de l’art, il favorise le recentrement sur soi tout autant que l’entrée en résonance avec l’autre. Le lyrisme poïéthique correspond à un influx labile où chaque lecteur pourrait se revigorer.