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Kant et la biologie (séminaire lors de congrès Lumières)

Kant et la biologie (séminaire lors de congrès Lumières)

Publié le par Vincent Ferré (Source : Philippe Huneman)

                              Séminaire pour le congrès des Lumières à Los Angeles (Août 2003, UCLA) : Kant et la biologie




    Nous voudrions profiter de ce congrès pour faire le point sur les travaux qui, depuis une dizaine d'années, tentent de réfléchir l'incidence du développement de la biologie sur le parcours de Kant et du kantisme.     Il s'agit d'abord du contexte de la Critique de la faculté de juger, fort bien étudié, depuis Baümler (Irrationälitatsproblem in der KU, 1932) et Adickes (Kant als Naturforscher, 1923) par des philosophes tels que sur le continent, Gérard Lebrun (Kant et la fin de la métaphysique, 1972), et dans la tradition anglo-saxonne, Mac Farland (Kant's concept of teleology, 1970) puis Mac Laughlin (Kant's critique of teleology in biolgical explanation, 1990). Il s'agit ensuite du rôle et des transformations de la connaissance de la biologie pour Kant dans la genèse de sa pensée, depuis les premiers exemples biologiques de l'Allgemeinnaturgeschichte und Theorie des Himmels de 1755, en même temps que de l'effet du kantisme sur l'école de biologie initiée par Blumenbach, centrée autour de l'embryologie, qui s'est développée avec Johannes Müller, Von Baer, jusqu'à Schwann, et que caractérisent son hostilité argumentée au darwinisme comme son ouverture vers la théorie cellulaire. Les travaux de Timothy Lenoir (en particulier The strategy of life, 1986) furent à cet égard décisifs pour ceux qui étudient ce champ. A travers son étude, l'enjeu serait aussi bien les tensions entre ces deux figures "philosophiques" tutélaires que furent pour ces scientifiques, Kant et Goethe - que les rapports, à l'intérieur du cadre scientifique ainsi dessiné, de l'embryologie et de la morphologie. L'histoire des sciences bénéficierait ainsi de l'enquête philosophique sur l'élaboration kantienne de concepts dont l'importance sera décisive dans l'avenir des travaux biologiques du XVIIIème : finalité, organisation, germes et dispositions...
     Les rapports de Kant et de la physique furent intensément étudiés depuis le néokantisme et continuent d'éclairer aussi bien le sens philosophique du criticisme que le mouvement même des problématiques physiques au XVIIIème. Si la biologie occupe une place moindre dans le corpus kantien, il nous semble que des travaux convergents et récents commencent à porter leur fruit et à déployer ainsi un intérêt épistémologique, historique et métaphysique analogue à celui qui, à travers Cohen, Paton, Kemp Smith, Beck, Vuillemin, Puech et bien d'autres, a pu faire des rapports entre kantisme et science physiques un passage presque obligé de l'enquête sur les concepts scientifiques au XVIIIème. C'est pourquoi l'occasion nous semble bonne pour confronter les chercheurs qui, en philosophie comme en histoire et épistémologie de la biologie, s'intéressent à cette problématique. Celle-ci, en confrontant science et philosophie, s'inscrit bien dans l'esprit d'une "circulation" des concepts qui fut décisive au XVIIIème, et en ce sens semble tout-à-fait propre à intéresser des chercheurs travaillant sur ce siècle. La forme de la table ronde, avec quelques communications, nous semble bien indiquée pour lancer pareil échange informel qui promettrait d'être fructueux.  La date limite pour donner titre et (éventuellement) résumé est le 15 octobre

  • Adresse :
    Los Angeles