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Journées Voltaire 2010: la construction du personnage du

Journées Voltaire 2010: la construction du personnage du "patriarche"

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Olivier Ferret)

La construction du personnage du «patriarche»
Journées d'étude organisées par la Société des études voltairiennes et le CELLF 17e-18e
Université Paris-Sorbonne (Paris IV), 18-19 juin 2010

Il est fréquent, notamment pour éviter une répétition à laquelle répugne le bon usage français, de désigner Voltaire comme «le patriarche». Mais a-t-on pris la mesure des sous-entendus et des implications qui sous-tendent cette expression? Cette pratique peut certes s'autoriser du discours de l'auteur qui, dès 1758, avoue devenir «patriarche» (D 7970) et qui, l'année suivante, signe certaines de ses lettres «le patriarche suisse» (D8354). Cette expression a-t-elle toutefois le même statut que d'autres, utilisées en concurrence, par exemple le «vieil ermite»? Peut-on surtout sans précautions relayer de la sorte le discours de Voltaire, avec lequel fait aussi chorus celui de plusieurs de ses correspondants et contemporains?
On se propose d'étudier ce phénomène de discours et de retracer d'abord l'histoire de cette expression, depuis sa date d'apparition jusqu'à son affirmation et sa banalisation. On s'interrogera également sur le sens et la valeur, notamment idéologique, de cette expression: si, sous la plume de Voltaire, elle est indéniablement chargée d'un intertexte biblique et participerait à ce titre du discours du «Voltaire apôtre» (J.-M. Moureaux), en va-t-il de même lorsqu'elle est employée par d'autres? On prêtera ainsi une attention particulière aux contextes dans lesquels il est question du «patriarche», dans les discours (y compris les discours critiques) et les récits mettant en scène Voltaire, et l'on se demandera ce que ces emplois révèlent de sous-entendus et arrière-pensées. Parallèlement à l'analyse de cette posture discursive, on réfléchira enfin à la mise en oeuvre d'une iconographie du «patriarche».
Dans le prolongement des analyses de N. Cronk («Voltaire and the 1760s: the rule of the patriarch», SVEC 2008:10, p.9-21), on ne cherchera donc pas à évoquer une nouvelle fois les épisodes de la geste du «patriarche» mais plutôt à s'interroger sur les tenants et les aboutissants de la mythologie qu'ils fabriquent et / ou perpétuent, et à mettre en évidence les modalités et les enjeux de cette représentation de Voltaire dont on pourra éventuellement envisager les prolongements au-delà du dix-huitième siècle.
Les propositions de communications sont à adresser, avant le 1er mars 2010, à Nicholas Cronk (nicholas.cronk@voltaire.ox.ac.uk) et à Olivier Ferret (Olivier.Ferret@univ-lyon2.fr).