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"Rencontres" (Journées doctorales, Limoges)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Ecole doctorale Humanités Université de Limoges)

« RENCONTRES »

Appel à communication des Journées Thématiques de l’Ecole doctorale Humanités Université de Limoges

du 28 et 29 mars 2019

 

RENCONTRES, c’est l’intitulé des prochaines journées thématiques dont le champ de recherche concerne les Humanités.

La rencontre peut être définie d’une part comme une réunion d’individus en vue de confronter des idées, de présenter un bilan des recherches1. Une autre de ses acceptions renvoie à l’idée de se trouver en contact accidentellement ou non avec un objet2. Du reste, elle désigne aussi le fait d’entrer en contact, en relation de manière intentionnelle ou non, avec autrui et le monde.

Dans ses Méditations métaphysiques, Descartes emploie le terme de « rencontre » comme la conséquence d’un enrichissement personnel : « J’employai le reste de ma jeunesse à fréquenter des gens de diverses humeurs et conditions, à recueillir diverses expériences, à m’éprouver moi-même dans les rencontres que la fortune me proposait». Cependant cette rencontre n’est-elle que nourriture ? Peut-on la refuser ? La philanthrope et femme de lettres Anne Barratin déclarait « il n’y a pas de choix, il y a des rencontres. », est-il possible d’appliquer cet aphorisme au domaine de la recherche ? Le chercheur est celui qui va à la rencontre de l’inconnu pour le découvrir, le comprendre, l’expliquer au reste du monde. Il est ainsi sans cesse tiraillé entre un attrait pour la rencontre, animé par sa curiosité, et un refus, né de ces appréhensions ou de difficultés extrinsèques.

Dans le cadre de ces journées thématiques, il convient d’appréhender la notion de « rencontre » dans une dimension relationnelle avec l’autre et le monde extérieur. La prise en considération de ce paradigme ouvre le débat quant à la diversité multiple de ce champ relevant des sciences sociales. Il s’agira d’interroger les différents types de rencontres que peut faire le chercheur et la manière dont celui-ci les envisage. La rencontre ne doit pas ici être entendue comme un artifice rhétorique, mais bien comme le fil directeur des réflexions.


Axe 1 : Interdisciplinarité : une rencontre entre les savoirs

L’interdisciplinarité est l’art de questionner plusieurs disciplines, de les faire se rencontrer, pour répondre à des questions communes et pour atteindre un but commun en confrontant des approches disciplinaires différentes. Cette question de l’interdisciplinarité et de la rencontre entre les savoirs se traduit au sein même de l’École Doctorale par la présence de différents laboratoires de recherche. Cette interdisciplinarité de forme se traduit également par une interdisciplinarité de fond puisque nos recherches sont bien souvent interdisciplinaires. Le cloisonnement disciplinaire, hérité de Platon et Francis Bacon, fut, pour Edgar Morin, une phase capitale et structurante de la modernité. Il est aujourd’hui remis en question par un besoin accru de la recherche de cerner des questions globales et complexes. La démarche du chercheur consiste en effet à questionner son objet de recherche à la lumière des travaux qui le précèdent mais également d’éclairer les travaux antérieurs sous un nouvel angle. Ces rencontres entre les savoirs ne sont donc pas uniquement formelles mais portent également sur le fond. La variété des laboratoires de recherche de notre école doctorale en est l’illustration.

La démarche du chercheur consiste en effet à questionner son objet de recherche à la lumière des travaux antérieurs. Cette démarche d’interrogation des disciplines peut nourrir nos disciplines, mais est-elle nécessaire à la construction de notre propre objet ? Doit-on systématiquement faire se rencontrer plusieurs disciplines pour construire notre propre savoir ? Ces quelques questions ne visent pas à circonscrire les propositions, bien au contraire. À travers cet axe, nous souhaitons que les jeunes chercheurs puissent s’exprimer sur les démarches, les volontés qui les animent et les éléments qui nourrissent leurs recherches ; qu’ils puissent réfléchir aux
influences disciplinaires au début de leurs recherches et tout au long de celles-ci.

Axe 2 : Donner vie à sa recherche : la rencontre avec les sources

La rencontre avec les sources, qu’elles soient humaines, objets de recherche, terrain, œuvres d’art ou d’architecture, constitue le deuxième axe de nos journées. Chaque recherche est fondée sur l’identification et l’étude de sources, de données inédites qui se présentent au chercheur comme un matériau à modeler, à travailler.

Comment l’entrée en recherche se prépare-t-elle ? Comment se déroule-t-elle ? Sources inédites ou angles de vue originaux, ces rencontres fournissent de l’information, vérifient les hypothèses, valident ou non les orientations, les dévient. De la préparation à la finalisation de la recherche, comment sont-elles abordées ? Quelles sont les difficultés, les surprises, les résistances rencontrées lors de ces étapes ? Quelles seraient les solutions, les réactions, les changements nécessaires ? En outre, comment cette rencontre peut-elle donner vie à toute une recherche ?

Les communications pourront ici s’interroger sur les difficultés ou les facilités à aller vers les sources ou vers les individus, mais pourront également aborder, d’un point de vue plus méthodologique, comment s’appréhende et se déroule cette rencontre qui est à la fois transversale et propre à chaque discipline. Elles ne devront toutefois pas simplement lister les étapes de cette rencontre, mais expliquer en quoi celle-ci permet de donner vie à une recherche et permet de la nourrir.

Les doctorants et chercheurs pourront aussi s’interroger sur le refus de la rencontre. Cet axe peut par exemple traiter de pays marqués par les guerres civiles ou la rencontre avec les témoins est difficile ; des œuvres et des sources éographiquement éloignées. Il peut aussi traiter des difficultés à obtenir des témoignages sur des sujets considérés comme « tabous ». Il peut enfin faire référence aux difficultés pour le chercheur à trouver un objet de travail, à aller à la rencontre de celui-ci et aux moyens de dépasser ces difficultés. Au-delà de la simple liste d’étapes, elles s’attacheront à expliquer le rôle de ces rencontres et des formes qu’elles prennent parfois fortuitement dans le déroulement de la recherche. Elles pourront également aborder les spécificités liées aux domaines et disciplines, au sujet, à la méthodologie ou à la démarche individuelle. Il sera possible, au contraire, de souligner leur caractère transdisciplinaire, voire universel.

Axe 3 : La rencontre avec l’autre

Ce troisième et dernier axe entend donner la place aux ressentis des doctorants sur leur rencontre avec l’autre. La ou les rencontre(s) avec l’autre, par une interaction directe ou par l’intermédiaire d’une création, d’un objet, d’un vecteur, enrichissent la recherche d’une expérience unique. S’il y a l’autre, de quelle altérité s’agit-il ? Les possibilités sont nombreuses.

L’individu qui explore un sujet peut échanger avec des objets d’étude humains ou à travers des productions informatives ou créatrices humaines. Il peut également confronter ses avancées scientifiques avec celles d’autres chercheurs de son temps. Ces pairs permettent d’élargir les champs d’exploration et de créer de nouvelles dynamiques réflexives, sortant parfois le chercheur de son isolement, initiant un travail d’équipe, un projet commun, développant une orientation plutôt qu’une autre, ouvrant de nouvelles portes.

L’autre peut également être ce nouveau pays ou cette nouvelle ville que le doctorant ou le chercheur découvre pour les besoins de la recherche. L’autre ou les autres, rencontrés lors de séjours plus ou moins longs dans cet ailleurs plus ou moins loin, présentent des façons de penser, de structurer, d’aborder qui changent les perspectives et peut-être les orientations de la recherche. Nous nous demanderons comment à chaque occasion de rencontre, l’autre, le méconnu, l’inconnu fait irruption dans l’expérience, l’observation ou la réflexion universitaire et y insuffle son humaine altérité. Nous nous demanderons ici en quoi les rencontres dans le cadre universitaire participent de la vie doctorale : de la formation comme du bien-être personnel. Comment la rencontre avec l’inconnu, qu’il soit humain, géographique ou même culturel, peut-il nous bouleverser, nous élever ? Que se passe-t-il dans cette altérité ?

Il s’agit d’une session permettant de s’interroger sur la rencontre avec l’altérité, ses aspects positifs et négatifs et sur les enrichissements qu’elle peut apporter dans le cadre d’un travail doctoral.

Bibliographie :
Devereux, G. (1980). De l’angoisse à la méthode dans les sciences du comportement. Traduit par
Sinaceur, H. [Paris] : Flammarion.
Farge, A. (1989). Le goût de l’Archive, Paris, Seuil.
Subrahmanyam, S. (2013). Comment être un étranger, Goa, Ispahan, Veise (XVIe-XVIIIe siècle). Traduit
par De Dennehy, M. Paris, Alma Editeur.
Romain, B. (2011). L’histoire à parts égales : récits d’une rencontre Orient-Occident (XVIe-XVIIe siècle).
Paris, Seuil.

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Modalités de soumission de communication et calendrier :
- Les propositions de contribution sont à envoyer avant le 7 janvier 2019 à l’adresse : journeesthematiques2019@gmail.com
- Formats des propositions : 3000 à 4000 signes, soit entre 500 et 600 mots [hors bibliographie]
- Le texte devra être accompagné d’une bibliographie et d’une courte biographie de l’auteur -
Les candidats devront préciser l’axe dans lequel s’inscrira leur communication.
- Notification de l’acceptation des propositions : 1er février 2019

Comité d’organisation :
Félicia NZIKOKO (EHIC)
Aurélie PERRET [CRIHAM]
Géraldine PONSOLLE [EHIC]
Laurie SOMPAYRAC [FRED]
Yacouba YEO (EHIC)

Comité scientifique :
Albrecht BURKARDT
Florent GABAUDE
Dominique GAY-SYLVESTRE
Jérôme GREVY
Aline LE BERRE
Maryan LEMOINE
Laurence PRADELLE