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Journée d'études :

Journée d'études : "Voltaire anglophile / anglophobe"

Publié le par Nicolas Geneix

Journée d’études « Voltaire anglophile/anglophobe » (organisatrices : Laurence Macé, Catriona Seth) -

Université de Rouen / CEREdI

La journée d’études aura lieu le 11 mai 2012 dans la Salle du Conseil de l’UFR Lettres et Sciences Humaines, Rue

Lavoisier, 76831 Mont-Saint-Aignan.

Comité scientifique : Christiane Mervaud (Rouen), Nicholas Cronk (Oxford), Olivier Ferret (Lyon II), Sylvain

Menant (Paris-Sorbonne Paris IV).

 

Projet :

Voltaire Janus, Voltaire bifrons. Fondée sur l’idée d’une polarisation, l’image d’un philosophe double s’impose comme un lieu commun de la démonologie voltairienne à partir des années 1760. Pareille polarisation est pourtant observable bien plus tôt dans le domaine des idées, en particulier autour de la question du rapport de Voltaire au modèle anglais qui a depuis longtemps retenu l’attention de la critique.

Fondatrice des études voltairistes à travers l’édition canonique des Lettres philosophiques fournie par Lanson en 1909, la question du modèle anglais a d’abord été traitée à partir du séjour de Voltaire en Angleterre (1726-1728) et du texte des Lettres « anglaises », dans une double perspective biographique et éditoriale donc, envisagée sous les catégories des « liens », des « rapports » que le philosophe et l’Angleterre auraient entretenus, des « influences » qui les auraient réciproquement nourris dans une apparente égalité. Témoignent encore de ce type d’approches, dans les années 1970, l’ouvrage de référence d’André-Michel Rousseau, L’Angleterre et Voltaire (Oxford, Voltaire Foundation, 1976, 3 vol.) et le colloque international Voltaire et l’Angleterre (Oxford, 26-28 mai 1978).

Sans remettre en question l’apport de ces travaux importants, les évolutions récentes du champ voltairiste permettent aujourd’hui de reprendre à nouveaux frais cette question : la parution du Voltaire en son temps (Fayard, 1985-1994, 5 vol.) a fourni de nouvelles données biographiques ; le progrès de l’édition des Oeuvres complètes de Voltaire (Oxford, Voltaire Foundation, 1969-) procure chaque année une édition plus sûre de textes célèbres et moins connus, parfois jamais republiés depuis le XVIIIe siècle, les Questions sur l’Encyclopédie par exemple ; de nouvelles sources documentaires se font jour comme les Marginalia consignés par Voltaire et ses secrétaires dans les marges des livres achetés par Catherine II à la mort du philosophe et conservés aujourd’hui à la Bibliothèque Nationale de Saint-Pétersbourg. La question éditoriale des Lettres philosophiques, enfin, est d’une brûlante actualité : deux éditions de poche des Lettres philosophiques ont récemment vu le jour (éd. G. Stenger, GF, 2006 et éd. O. Ferret et A. McKenna, Classiques Garnier, 2010) auxquelles on peut encore ajouter l’édition des Letters concerning the English nation (éd. N. Cronk, Oxford Paperbacks, 1999).

Dans cette journée qui pourra déboucher, selon les nécessités, sur un plus vaste colloque ou sur une série de journées d’études ponctuelles organisées, comme celle-ci, en collaboration avec la Voltaire Foundation d’Oxford et la Société des études voltairiennes, il s’agira moins d’aborder frontalement la question des Lettres philosophiques que de montrer, à partir de la problématique de l’anglophilie et de l’anglophobie, moins irénique et plus conforme à la complexité du personnage Voltaire et de ses stratégies d’écrivain, comment les récents apports de la recherche voltairiste permettent de renouveler la question du modèle anglais.

En excluant le séjour anglais et en privilégiant notamment le moment du retour d’Angleterre et des premières années 1730 où Voltaire vécut et publia à Rouen deux textes essentiels pour notre objet – l’Histoire de Charles XII (Revis [Jore], 1732) puis les Lettres philosophiques (Jore, 1734) –, on montrera à partir d’approches diversifiées (éditoriales, génériques, philosophiques…) selon quelles modalités complexes la question du modèle anglais diffuse dans toute l’oeuvre.

 

Programme :

9h45 – Accueil des participants et introduction par Laurence Macé (Université de Rouen/CEREdI)

1ère session – Présidence : Christiane Mervaud (Université de Rouen)

10h - John Leigh (Université de Cambridge) : « Voltaire et la langue anglaise »

10h20 - Véronique Le Ru (Université de Reims) : « Des Lettres philosophiques aux Eléments de la philosophie

de Newton ou comment devient-on newtonien ? »

10h40- Pierre Frantz (Université Paris Sorbonne Paris IV) : Autour de Voltaire et du théâtre anglais

11h00 – Discussion et pause

 

2ème session – Présidence : Catriona Seth (Université Nancy II/CEREdI)

11h30 – Olivier Ferret (Université Lyon II) : « Comment rester anglophile pendant la guerre de Sept ans ? »

11h50- Myrtille Méricam-Bourdet (ENS Lyon/CERPHI) : « Une histoire neutre et dépassionnée? L'histoire de

l'Angleterre vue par Voltaire »

12h10 – Discussion et déjeuner

 

3ème session – Présidence : François Bessire (Université de Rouen, CEREdI)

14h – Marie Fontaine (doctorante Université de Rouen/CEREdI) : « Tous les chemins mènent à Samosate… ou Voltaire et les Luciens anglais ».

14h20 – Gillian Pink (Oxford, Voltaire Foundation) : « ‘Stupendous works’ : Voltaire anglographe dans ses

Marginalia »

14h40 – Discussion et pause

 

4ème session – Présidence : Sylvain Menant (Université Paris Sorbonne Paris IV)

15h10 – Nicholas Cronk (Oxford, Voltaire Foundation): « Des Lettres philosophiques (1734) aux Mélanges de

littérature et de philosophie (1739): réédition ou réécriture? »

15h30 – Christiane Mervaud (Université de Rouen), « Présence critique dans les Questions sur l'Encyclopédie du

modèle anglais politique et religieux des Lettres philosophiques »

16h – Gerhardt Stenger (Université de Nantes): présentation de la base des éditions numérisées des Lettres

philosophiques

16h30 – Discussion et conclusion de la journée par Christophe Cave (Université de Grenoble III) et Catriona Seth

(Université de Nancy II, CEREdI)