Agenda
Événements & colloques
La tension comme moteur de création et de transformation dans les arts du spectacle vivant (MSH Paris Nord, en ligne)

La tension comme moteur de création et de transformation dans les arts du spectacle vivant (MSH Paris Nord, en ligne)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Camille Mayer)

La tension comme moteur de création et de transformation dans les arts du spectacle vivant 

Maison des Sciences de l'Homme Paris Nord

9 novembre 2020, en ligne:

https://us02web.zoom.us/j/86089576202?pwd=TldReXF2UjljaWVzK21aTzJPMUZpQT09

 

Programme

9h00 - Accueil

9h30 – « La tension "contre-narrative" » par Hanna Lasserre, docteure, ATER Université Paris 8/Vincennes-Saint Denis.

En regard de la « tension narrative » (Baroni) et la capacité du public à rester suspendu à l’intrigue en anticipant les suites et conséquences des actions des personnages, nous nous interrogerons ici sur la réception critique du spectateur dans des formes dramaturgiques non-narratives et sur l’hypothèse d’une mise en tension physique, sensible et symbolique dans le rapport de la scène avec la salle.

11h00 – « Le théâtre anthropologique en tension - entre tradition orale et création » par Jean-François Favreau, Docteur ès lettres de l'université Paris 7 et Fabrice Nicot, doctorant en arts sous la direction de Jean-François Dusigne (Université Paris 8/Vincennes Saint Denis) et en anthropologie sous la direction de Laënnec Hurbon (UEH / LADIREP). Metteur en scène, comédien et enseignant.

Dans les pratiques performatives qui ressortent de la transmission orale, on constate une forme de dissensus entre d'un côté l'effectuation de gestes de l'ordre traditionnel (voués à réitérer, en lui prêtant vie, un processus), et de l'autre côté le geste de création (voué à faire émerger une instance singulière, en rupture avec son environnement). Pour autant, cette tension innerve chacun des deux domaines : d'une part, le monde traditionnel au 21e siècle est renvoyé à la question de son adaptation à un monde modifié, où les frontières bougent, à un environnement rhizomatique. D'autre part, les arts de la scène, habituellement organisés autour de la notion d'auteur se mettent à regarder du côté de l'effacement de celui-ci (théâtre rituel, performance, arts durationnels, participatifs...). Jean-François Favreau et Fabrice Nicot illustreront cette réflexion à partir d'observations faites dans des zones géographiques concernées par leurs parcours respectifs : le "domaine Européen" (Méditerrannée, monde Slave jusqu'au Caucase...) pour le premier, et - essentiellement - les Caraïbes (Haïti) pour le second.

L'intervention sera accompagnée d'une expérience de pratique du chant polyphonique de tradition orale. L'attention sera portée sur physicalité de la vibration et des relations, terrain où la tension des différentes voix dessine la possibilité d'une dramaturgie sonore. Cet atelier sera mené par Jean-François Favreau.

13h - Pause déjeuner.

14h00 – « Le paradoxe de l’émancipation et de la contrainte dans l’innervation, comparaison du théâtre prolétarien pour enfant d’Asja Lacis et du soundpainting » par Sophie-Aurore Roussel, doctorante sous la direction de J.F. Dusigne, Université Paris 8/Vincennes-Saint Denis.

Nous interrogerons la tension qui articule contrainte et émancipation dans le geste artistique. Cette étude s’appuiera sur le concept d’innervation chez Walter Benjamin. En quoi la tension peut-elle être la force motrice de l’innervation? En étudiant les principes théorisés par Walter Benjamin et mis en œuvre par Asja Lacis au sein d’une école visant à éduquer par le théâtre de jeunes enfants et adolescents marginaux, orphelins, délinquants, abandonnés à la rue juste après la révolution russe, en comparant ces principes à ceux qui régissent le « soundpainting », langage des signes dévolu à la création en temps réel d’une performance artistique pluridisciplinaire (danse, musique, théâtre, chant, arts plastiques...), nous verrons en quoi le paradoxe d’une contrainte émancipatrice peut nourrir la question de l’individu et du collectif dans la création artistique.

15h30 – « La nécessité de tension pour l’énergie créatrice de l’acteur » par Samir Reyad-Mamdoh, doctorant sous la direction de J.F. Dusigne, Paris 8/Vincennes-Saint Denis.

Se mettre en tension, tout le temps, peut empêcher l’acteur d’avoir le pouvoir d’agir, la capacité à entreprendre des actions, en toute spontanéité, et donc de créer. Mais paradoxalement, il faudrait un certain niveau de tension, pour pousser l’acteur à sortir de son état d’inaction. C’est une tension utile, voire indispensable, pour garder l’énergie de création, dont a besoin l’acteur, avant et au cours du jeu.

Tension comme fil relationnel entre plusieurs personnes, conserver pour garder l’énergie de création. La Sophrologie Caycédienne, une partie de la préparation avant les exercices de théâtre. Communication suivie d’un atelier pratique proposé par Samir Reyad-Mamdoh.

*

INSCRIPTION OBLIGATOIRE PAR COURRIEL : c.drouelle@gmail.com.