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Filiations dans la littérature italienne (XIXe-XXe-XXIe)

Filiations dans la littérature italienne (XIXe-XXe-XXIe)

Publié le par Marielle Macé (Source : Giuseppe Sangirardi)

Filiations symboliques dans la littérature italienne
(XIXe, XXe et XXIe siècles)

Journée d'étude du 25 avril 2008 / SALLE 129 (Bâtiment Lettres)


Répondant à une interview en 1931, Eugenio Montale disait que la poésie de son temps était caractérisée par la tentative paradoxale d'utiliser toutes les ressources de la tradition pour faire table rase de la tradition. Cette déclaration – une parmi tant d'autres – met en lumière le rôle crucial que joue dans la littérature du début du XXe siècle le besoin qu'ont les enfants de se débarrasser de pères trop encombrants. Ce n'est qu'un indice d'un phénomène bien plus vaste. L'un des livres les plus connus de la critique littéraire des dernières décennies, The anxiety of Influence de l'américain Harold Bloom (1973), place le conflit entre les écrivains et leurs précurseurs au coeur de la genèse de la littérature moderne. Mais si la rébellion romantique porte au grand jour la dimension conflictuelle de la ‘généalogie' en littérature, les conflits peuvent surgir bien avant l'éclosion de la modernité. En effet, toute l'histoire littéraire pourrait légitimement être représentée sous la forme d'un arbre généalogique : on sait que Dante nomme dans sa Commedia plus d'un père électif (Virgile, mais aussi Brunetto Latini et Stace), que dans la grandiose ‘Télémachie' de la Renaissance le rapport père-fils est un modèle pour la pratique de l'imitation et que, d'autre part, la querelle baroque des anciens et des modernes montre, bien avant la révolution romantique, que l'héritage en littérature est intrinsèquement ambivalent.

Sans oublier que le rapport entre père et enfants est l'un des thèmes littéraires les plus répandus et les plus fascinants, nous étudierons surtout les oeuvres théoriques et fictionnelles où sont thématisées les notions afférentes à celle de filiation littéraire (hérédité, tradition, dette, transmission, tradition, imitation). Il s'agira d'explorer la vaste gamme des positionnements possibles dans l'acte de création littéraire, entre le déni du père (dans les poétiques des avant-gardes parricides) et le déni de soi (dans les formes les plus ascétiques de classicisme). Le propre de la généalogie littéraire étant son caractère éminemment symbolique et fantasmatique (chaque auteur se donne le pouvoir de choisir ou de tuer ses pères), la perspective psychanalytique, sans être évidemment la seule permise, pourra être adoptée avec profit.

PROGRAMME


9h30 Fabrice Wilhelm (Professeur à l'Université de Mulhouse), « Envie et déni des liens de filiation »

10h00 Enzo Neppi (Professeur à l'Université Grenoble 3), « Filiazioni italiane dei ‘deliri' di Werther : il caso Leopardi »

10h30 Giuseppe Sangirardi (Professeur à l'Université de Bourgogne), « Leopardi : pères et patriarches »

11h00 Pause

11h15 Raffaele Morabito (Professeur à l'Université de L'Aquila), « Un problema pirandelliano »

11h45 Davide Luglio (Maître de Conférences à l'Université Paris IV), «Pasolini entre Oedipe et Laïos »

12h15 Débat

12h45-14h45 Repas

14h45 Joseph Denize (Docteur à l'Université Paris VIII), « L''alta fantasia' : de Dante Alighieri à Giorgio Manganelli »

15h15 Claude Imberty (Professeur Emérite à l'Université de Bourgogne), « Maurensig : hériter d'un récit, hériter des genres »

15h45 Pause

16h00 Nadia Setti (Maître de Conférence à l'Université Paris VIII), « Autorialité féminine : filiations maternelles, paternelles, latérales et/ou fictives ? »

16h30 Nicolas Bonnet (Professeur à l'Université de Bourgogne), « Erri De Luca, au nom du père ? »

17h00 Débat et conclusion