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Nouvelle parution
Europe, n° 1087-1088 (nov.-déc. 2019) : Joseph Roth, Adalbert Stifter

Europe, n° 1087-1088 (nov.-déc. 2019) : Joseph Roth, Adalbert Stifter

Publié le par Vincent Ferré (Source : Stéphane Pesnel)

Europe, n° 1087-1088 (nov.-déc. 2019) : Joseph Roth, Adalbert Stifter

 

 

Joseph Roth - Adalbert Stifter

n° 1087-1088

ISBN 9782351501047

97e année — n° 1087-1088 – novembre/décembre 2019

 

JOSEPH ROTH 

 

Né en 1894 à Brody, petite ville de Galicie alors proche de la frontière russe, Joseph Roth vécut la Première Guerre mondiale et la chute de l’Empire austro-hongrois comme une expérience dévastatrice. Il fit ses débuts comme journaliste à Vienne et à Berlin et s’imposa par son talent d’observateur lucide et précis. Dans son œuvre de romancier, dont La Marche de Radetzky (1932) et La Crypte des capucins (1938) constituent deux sommets, il porte un regard aigu sur la Mitteleuropa et ses vestiges. En 1933, lorsque Hitler accéda à la Chancellerie du Reich, le diagnostic de Roth fut immédiat : « C’est l’Enfer qui prend le pouvoir », écrivit-il à Stefan Zweig. Ses livres furent brûlés et l’écrivain prit le chemin de l’exil. Réfugié à Paris où il trouva abri dans les hôtels et les cafés, il mourut à l’hôpital Necker le 27 mai 1939. Il n’avait que 45 ans mais était déjà physiquement et moralement détruit par la tristesse et par l’alcool. Le grand art du récit dont il fit preuve, la finesse et la clairvoyance de son regard, l’empathie qu’il éprouvait pour les êtres, aussi humbles et modestes fussent-ils, son courage civique et son esprit de résistance qui le portèrent à s’élever contre l’antisémitisme et le nationalisme obtus, son combat de tous les instants contre le nazisme, voilà quelques-uns des traits fondamentaux qui font que Joseph Roth demeure un écrivain qu’on ne saurait aborder avec indifférence et qui parle aujourd’hui encore à notre sensibilité.

 

ADALBERT STIFTER

 

Thomas Mann n’hésitait pas à reconnaître en Adalbert Stifter (1805-1868) « l’un des narrateurs les plus étranges, les plus énigmatiques, les plus secrètement audacieux et les plus fascinants de la littérature mondiale ». Admiré par Nietzsche, Kafka, Robert Walser ou encore Michel Foucault — mais détesté par Thomas Bernhard —, Stifter ne fut pas seulement un incomparable chantre de la nature. En tissant un dense réseau de connexions entre la réalité subjectivement limitée des personnages et l’univers des possibles qui s’ouvre au-delà de leurs paroles, ses nouvelles et ses romans aspirent à la fois à se poser comme forme accomplie et à rendre compte de l’insaisissable fluidité de la vie.

 

SOMMAIRE

 

JOSEPH ROTH

Stéphane PESNEL : Des liens d’amitié.

Claudio MAGRIS : Je ne commence pas.

Pierre MORHANGE : Au café.

Stéphane PESNEL : Joseph Roth rue de Tournon.

*

Johann Georg LUGHOFER : Joseph Roth entre monarchie et république.

Karl ZIEGER : « Le froid soleil des Habsbourg s’éteignait, mais il avait été un soleil ».

Aurélie LE NÉE : La poésie politique de Joseph Roth.

Joseph ROTH : Poèmes politiques.

Alexis TAUTOU : Joseph Roth et l’image.

Jacques LAJARRIGE : « Nos ancêtres Goethe, Lessing, Herder » et quelques autres.

Arturo LARCATI : « Ce que l’amitié fait ». Joseph Roth et Stefan Zweig.

Jacques LE RIDER : « J’éprouve pour vous un amour malheureux ».

Christopher BRENNAN : Deux semaines avant la fin de l’Autriche.

Victoria LUNZER-TALOS : L’entourage de Roth dans les derniers mois de l’exil parisien.

*

Verena LENZEN : Une beauté empreinte de tristesse.

Paola PAUMGARDHEN : Joseph Roth et la critique du sionisme.

Laurent CASSAGNAU : « L’Europe se serait-elle arrêtée ici ? »

Herta Luise OTT : Retour en Galicie – quelle Galicie ?

ADALBERT STIFTER

Saverio VERTONE : La véritable aventure.

Riccardo MORELLO : Questions de style.

Erika TUNNER : Les variations de l’humour.

Jacques LE RIDER : La déconstruction antipolitique des récits nationaux dans Witiko.

Michael DONHAUSER : À propos de Waldwand.

Laurent CASSAGNAU : De Witiko à Waldwand.

CAHIER DE CRÉATION

Vladimir SOROKINE : La cuisine.

François SOUVAY : Ciné-Club.

Ralph SCHOCK : Les ruines de l’incendie.

Joaquín O. GIANNUZZI : Poubelles au petit matin.

Isabel VOISIN : Stations des morts. Printemps.

DOCUMENT

Christa WOLF : Réflexions sur le 1er septembre 1939.

CHRONIQUES        

La machine à écrire

Jacques LÈBRE : Correspondances. Panaït Istrati, Romain Rolland, Jean-Richard Bloch.

Les 4 vents de la poésie

Olivier BARBARANT : Antoine Vitez & la poésie.

Le théâtre

Karim HAOUADEG : À l’assaut du ciel.

Le cinéma

Raphaël BASSAN : Une vision éclatée du XXe siècle.

La musique

Béatrice DIDIER : « Ils reviendront ces dieux que tu pleures toujours. »

Les arts

Jean-Baptiste PARA : L’art en duel avec la vie.

NOTES DE LECTURE

POÉSIE

Friedrich NIETZSCHE : Poèmes complets, par Stéphane Michaud.

Olivier BARBARANT : Un grand instant, par Jean-Baptiste Para.

Max ROUQUETTE : Les Psaumes de la nuit / Los Saumes de la nuòch, par Jean-Claude Forêt.

Antonia POZZI : Une vie irrémédiable, par Jean-Louis Jacquier-Roux.

Ivan Štrpka: Un fragment de forêt (chevaleresque), par Pierre Lecœur.

Cédric LE PENVEN : Vergers, par Stéphane Lapeyre.

Jean-Pierre CHAMBON : Un écart de conscience, par Sylvie Fabre G.

Michel DUNAND : Dernières nouvelles de la nuit & autres poèmes, par Michel Ménaché.

Antoine EMAZ : Sans place / James SACRÉ : Je s ’en va, par Florence Saint-Roch.

Judith CHAVANNE : À l’équilibre, par Michèle Finck.

Nicole DRANO-STAMBERG : Arbres (amitié des solitaires et des obscurs), par Marc Wetzel.

Isabelle LÉVESQUE : Chemin des centaurées, par Herve Martin.

Alice MASSÉNAT : Le Squelette exhaustif, par Serge Martin.

Gérard NOIRET : En passant, par Hervé Martin.

Raphaël MONTICELLI : Chants à Tu, par Alain Freixe.

Anne HERBAUTS : Je ne suis pas oiseau, par Serge Martin.

ROMANS, NOUVELLES, RÉCITS

Ingo SCHULZE : Peter Holtz. Autoportrait d’une vie heureuse, par Jean Guégan.

Eugène SAVITZKAYA : Ode au paillasson, par Alain Roussel.

Romain GARY : Romans et récits (« La Pléiade »), par Matthieu Gosztola.

Hubert HADDAD : Un monstre et un chaos, par Max Alhau.

Franck GUYON : Stabat mater, par Jacques Lèbre.

Gao ERTAI : En quête d’une terre à soi, par Guilhem Fabre.

Nestor PONCE : Une vache tu seras sous peu, par Jean-Marie Lassus.

Dracula et autres récits vampiriques (« La Pléiade »), par Matthieu Gosztola.

Marie MURSKI : Les Orchidées volantes, par Sèrgi Javaloyès.

Claude CAVALLERO : L’Arme blanche du bonheur, par Catherine Kern-Oudot.

Jean-Louis COATRIEUX : Le Rêve d’Alejo Carpentier, par Albert Bensoussan.

Michaël GLÜCK : Ciel déchiré, après la pluie, par Alain Freixe.

ESSAIS, DIVERS

Jules MICHELET : Histoire de la Révolution française, édition de Paule Petitier (« La Pléiade »), par Matthieu Gosztola.

Pierre-Frédéric CHARPENTIER : Les Intellectuels français et la guerre d’Espagne. Une guerre civile par procuration (1936-1939), par Christophe Patillon.

Sarah AL-MATARY : La Haine des clercs. L’anti-intellectualisme en France, par Anne Roche.

Pierre BONNARD : Au fil des jours. Agendas 1927-1946, par Matthieu Gosztola.

Pierre KLOSSOWSKI : Sur Proust, par Stéphane Massonet.

Frédéric ARANZUEQUE-ARRIETA : Arrabal, une œuvre-vie panique, par Michel Ménaché.

Camille BLOOMFIELD : Raconter l’Oulipo (1960-2000). Histoire et sociologie d’un groupe, par Bertrand Tassou. 

Alain ROUSSEL : La Vie secrète des mots et des choses, par Marie-Hélène Prouteau.