Revue
Nouvelle parution
Europe, n° 1092, avril 2020:

Europe, n° 1092, avril 2020: "Jean Racine"

Publié le par Université de Lausanne (Source : Matthieu Gosztola)

Europe, n° 1092, avril 2020: "Jean Racine", 2020.

EAN13 : 9782351501078.

 

Il existe, de longue date, une légende noire à propos de Racine, souvent présenté par les commentateurs sous les traits d’un ambitieux à qui un talent hors du commun aurait ouvert la voie d’une ascension inespérée. Passant outre à la légende, cette livraison d’Europe offre l’intérêt de mettre en lumière l’aspect protéiforme du visage racinien, constamment tiraillé entre plusieurs identités qui coexistent : étudiant modèle et pamphlétiste redoutable, humaniste indéfectible et avocat en puissance, poète de salon et historiographe de terrain, dramaturge innovant et éditeur exigeant, fervent croyant et courtisan déférent…

Les multiples facettes de Racine obligent à en restituer un visage complexe, parfois chaotique et mystérieux, échappant à toute étiquette définitive et contribuant ainsi à une richesse herméneutique inépuisable. Or, cette complexité et cette richesse ne sont pas uniquement le fruit d’un caractère et d’une personnalité particulière, elles dérivent, au moins en partie, d’une vie parsemée de rencontres, et surtout incarnée dans des lieux bien précis. Retrouver ces lieux, c’est retrouver et, dans une certaine mesure, expliquer les différents traits qui composent le visage racinien. Le présent numéro se veut donc un essai de « topographie racinienne », focalisé en particulier sur quatre lieux que Racine ne cesse de fréquenter, de quitter et de retrouver.

Le cabinet de lecture d’abord, qui est certes l’endroit, à Port-Royal des Champs, où l’étudiant apprend le grec, le métier d’avocat et, malgré lui, celui de dramaturge, mais qui est aussi le lieu où le poète se réfugie tout au long de sa carrière afin d’étudier minutieusement ses sources avant d’écrire, où il peut librement dialoguer avec les Anciens, le soir venu.

Il y a ensuite l’atelier, lieu du passage à l’acte de l’écolier devenu auteur de théâtre, mais également des premières tentatives poétiques inabouties, des brouillons de pièces esquissées, ou encore l’endroit où il ferraille à distance avec ses adversaires et planifie ses contre-attaques dans de furibondes préfaces.

La topographie racinienne réserve bien évidemment une place à part à la scène du théâtre, lieu qui résume le passage de la page écrite à la page jouée, qui est donc l’occasion d’une confrontation avec d’autres interlocuteurs : les comédiens et comédiennes, mais aussi les rivaux.

Quatrième et dernier lieu racinien, la Cour, au sein de laquelle Racine est à la fois spectateur et metteur en scène, dramaturge et historien, janséniste caché et courtisan obséquieux. L’enjeu de ces approches nouvelles est de permettre de mieux connaître l’homme et de mieux comprendre l’œuvre d’un immense poète qui fut aussi un « suprême romancier d’âmes »

 

 

SOMMAIRE

JEAN RACINE

Alain GÉNETIOT et Tristan ALONGE : Essai de topographie racinienne

Le cabinet de lecture 

Laurence PLAZENET : Port-Royal lancinant.

Emmanuel BURY : Entre philologie et poétique

Jérôme LECOMPTE : L’ombre de Roscius

L’atelier 

Katsuya NAGAMORI : Racine devant les tragiques grecs

Jean-Yves VIALLETON : Simplicité de Racine.

Larry F. NORMAN : De la querelle des « Imaginaires » à la querelle des Anciens et des Modernes

La scène 

Georges FORESTIER : Racine et la troupe de Molière

Charles MAZOUER : Du côté de la comédie.

Michael HAWCROFT : Sorties finales chez Racine

Jennifer TAMAS : L’art de défaillir

La Cour 

Alain RIFFAUD : Racine et ses livres.

Christian BIET : Racine, Louis XIV et le revers des médailles

Anne PIÉJUS : Mme de Maintenon et Racine – Stratégies de cour et expérience d’écriture.

Rainer ZAISER : Racine à Saint-Cyr – Retour au théâtre sous le signe du religieux ou du profane ? 

Racine après Racine 

Michel DELON : Les feux de Pyrrhus.

Olivier BARBARANT : Un durable emportement

Jean-Michel RABEUX et Claude DEGLIAME : Fidélité au vers racinien

CAHIER DE CRÉATION

André MIQUEL : Vers où ?

Nathalie GARBELY : Quand se renverse.

Pierre VINCLAIR : L’Invention de la baule.

Shauna BARBOSA : Blues cap-verdien.

Werner LAMBERSY : Le jour du chien qui boite.

Gabriel ZIMMERMANN : Trois fragmentaires.

Serge RITMAN : Mes voix nues dans tes soulèvements

Margo BERDESHEVSKY : Tandis que la terre écoute

CHRONIQUES 

Sophie COSTE : Porter.

François LALLIER : La tragédie grecque, débat sur parole

Laurent MIGNON : Les frontières et l’Orient

La machine à écrire 

Jacques LÈBRE : Méditation sur le silence

Les 4 vents de la poésie 

Olivier BARBARANT : J’ai aidé la beauté...

Le théâtr

Karim HAOUADEG : Un dieu qui meurt si on ne l’aime pas

Le cinéma 

Raphaël BASSAN : Mythographie de la violence

La musique 

Béatrice DIDIER : Improvisation sur la musique et l’argent

Les arts 

Jean-Baptiste PARA : Instructions pour l’absurde

NOTES DE LECTURE

Rainer Maria RILKE : Le Livre de la vie monastique, par Alain Roussel. 

Martin RUEFF : La Jonction, par Isabelle Lévesque.

Milo DE ANGELIS : Rencontres et guet-apens, par Jean-Louis Jacquier-Roux. 

Christine CHIA : La Loi des remariages, par Pascal Dethurens.

Camille LOIVIER : Une voix qui mue, par Thierry Romagné.

Jean-Marie BARNAUD : Sous l’imperturbable clarté, par Florence Saint-Roch. 

Véronique WAUTIER : Traverso, par Isabelle Lévesque.

Hervé BOUGEL : Une inquiétude (Le Quatuor), par Jean-Louis Jacquier-Roux. 

Douin de LAVESNE : Trubert, par Mathieu Jung.

Vladimir MAÏAKOVSKI : Le Cheval de feu, par Michel Ménaché. 

DanubiennesDouze voix féminines de la poésie slovaque contemporaine, par Françoise Siri. 

Jean Gabriel COSCULLUELA : S’amuïr suivi de Résister aux mêmes, par Alain Freixe. 

Nedim GÜRSEL : Quarante poèmes courts pour une longue séparation, par Michel Ménaché. 

Michel BAGLIN : L’obscur vertige des vivants, par Michel Lamart. 

ROMANS, NOUVELLES 

Joris-Karl HUYSMANS : Romans et nouvelles, par Matthieu Gosztola.

Arno GEIGER : Le Grand Royaume des ombres, par Didier Henry.

Pierre LECŒUR : Le Blason de lichen, par François Souvay.

Leonardo SINISGALLI : Au pas inégal des jours, par Jean Pastureau.

Jonathan LITTELL : Les Récits de Fata Morgana, par Stéphane Massonet.

Dans la toile d’Arachné. Contes d’amour, de folie et de mort, par Agnès Lhermitte. 

Mireille CALLE-GRUBER : Tombeau d’Akhnaton, par Michel Ménaché. 

Jean CASSIO : Fragments d’un autodidacte II, par Jacques Lèbre.

Jean-Michel LE BOULANGER : Des printemps en Bretagne, par Jean-Louis Coatrieux. 

Anne MOUNIC : La Vérité, par Michèle Duclos.

Marc BÉLIT : L’Argentina, par Sergi Javaloyès. 

CORRESPONDANCE 

Richard WEINER / Le Grand Jeu : Correspondances croisées (1927-1937), par Alexandre Battaglia. Marc ALYN et Nohad SALAMEH : Ma Menthe à l’eau Mon Amante. Correspondance amoureuse, par Daniel Leuwers. 

ESSAIS, DIVERS 

Heiner MÜLLER : Conversations 1975-1995, par Karim Haouadeg.

Thierry LAGET : Proust, prix Goncourt. Une émeute littéraire, par Bernard Baillaud.

Jacques ANCET : Amnésie du présent, par Sandrine Bédouret-Larraburu.

Bruno GENESTE et Paul SANDA : Saint-Pol-Roux, le Cosmographe des confins, par Alain Roussel. Jean-Yves TADIÉ :Marcel Proust. Croquis d’une épopée, par Béatrice Didier.

Gilles ORTLIEB : Un dénuement. Arthur Adamov, par François Bordes.

Jean-Yves CASANOVA : Robert Marteau. Mesure du ciel et de la terre,
par Sandrine Bédouret-Larraburu.

Patrick DEVILLE : L’étrange fraternité des lecteurs solitaires, par Brigitte Ferrand.

Odile NGUYEN-SCHOENDORFF : Je suis... René Descartes, par Michel Ménaché.

André JOB : Giraudoux, l’humanisme républicain à l’épreuve, par Jean-Louis Backès.

Nelly LABERE : La langue ne rougit pas, par Bernard Fournier.

Sylvie BOUISSOU, Pascal DENÉCHEAU et France MARCHAL-NINOSQUE (dir.) : Dictionnaire de l’Opéra de Paris sous l’Ancien Régime (1669-1791), par Béatrice Didier.

Éliane ESCOUBAS : L’Invention de l’art, par Francis Wybrands.

Alain BORER : Villeglé l’anarchiviste, par Brigitte Ferrand.

Yves PEYRÉ : Francis Bacon ou La mesure de l’excès, par Matthieu Gosztola.

Gérard CARTIER : Du franglais au volapük ou Le Perroquet aztèque, par Alain Lance.