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Événements & colloques
Esthétique du rire

Esthétique du rire

Publié le par Matthieu Vernet (Source : centre des sciences de la Littérature française)

JEUDI 13 NOVEMBRE
MATIN
Présidence Alain VAILLANT
9h30 Accueil des participants.
9h45 Présentation des journées.
10h00 Daniel Ménager (Paris Ouest Nanterre La Défense) : « Le rire et la folie ».
10h45 Christophe Martin (Paris Ouest Nanterre La Défense) :
« L'esthétique du rire badin » (XVIIeXVIIIe siècle).
11h30 JeanMarc Moura (Paris Ouest Nanterre La Défense) :
« Poétique comparée de l'humour ».
APRÈSMIDI
Présidence Daniel MÉNAGER
14h30 JeanRené Valette (Bordeaux III), « Pour une esthétique du rire au moyen
âge : position des problèmes ».
15h15 Dominique Bertrand (Clermont II), « Accords et dissonances : le rire au
miroir de la narration comique (XVIeXVIIe siècle) ».
17h00 Bruno Roche (Clermont II), « Le Rire d'Eros ou le libertinage de
l'imagination (XVIIeXVIIIe siècle) ».
16h15 JeanLouis Cabanès (Paris Ouest Nanterre La Défense) :
« Rire et imagination (XIXe siècle) ». .

VENDREDI 14 NOVEMBRE
MATIN
Présidence JeanLouis CABANÈS
9h30 Mathieu Lliouville (équipe « XIXe siècle », Paris 7), « Textes mineurs,
écritures ludiques : la littérature en jeu (XIXe siècle) ».
10h15 Bertrand Tillier (Paris I), « La plastique du rire. La caricature entre imitation
et déformation (XVIIIeXXe siècle) ».
11h15 Christian Moncelet (Clermont II), « De l'almanach Vermot à l'Almanacre
verbe haut ».
12h00 Alain Vaillant (Paris Ouest Nanterre La Défense), « Le lyrisme de l'ironie ».

Depuis quelques années, les colloques, les recherches et les travaux autour de la
thématique du rire se sont multipliés dans les études littéraires et en histoire de l'art. Le
phénomène est sans doute lié à l'air du temps, l'humour et la pratique systématique de la
dérision apparaissant de plus en plus comme un signe distinctif de la culture contemporaine.
Mais le rire se révèle si insaisissable, si incompréhensible dans ses mécanismes psychologiques et
culturels qu'on préfère généralement s'attacher à son usage et à sa signification morale ou
idéologique plutôt qu'au matériau risible luimême : comme si le rire n'était qu'un ingrédient
parmi d'autres et un simple instrument rhétorique, servant à amplifier l'efficacité argumentative
du discours sousjacent à l'oeuvre – à moins que, selon la version esthétisante de cette annexion
du rire, la composante comique soit intégrée et annexée à un projet artistique supérieur.
Prenant le contrepied de ces orientations, ces journées d'études sur L'Esthétique du
rire partent d'un double postulat. D'une part, on considérera que, malgré la multiplicité de ses
formes et la variabilité historique de ses manifestations culturelles, le rire est un, et c'est donc
cette unité essentielle qu'il s'agira de mieux comprendre. D'autre part, si le rire est bien une
réalité spécifique, l'art du rire ne doit être rien d'autre que l'art de faire rire, avec le plus de force
et de plénitude possible – et non pas celui de viser, au moyen du rire, un autre objectif. Comme
l'écrivait Baudelaire, dans son essai De l'essence du rire, à propos du « grotesque », qu'il nomme
encore « comique absolu » par opposition au « comique significatif » qui avait à ses yeux le
défaut rédhibitoire de dévoyer le rire, « il n'y a qu'une vérification du grotesque, c'est le rire, et
le rire subit ». Par l'expression d'« esthétique du rire », nous ne songeons donc pas aux
esthétiques qui utilisent pour diverses raisons les techniques du rire, mais à toute entreprise
littéraire ou artistique dont la finalité ultime est le déclenchement et l'approfondissement du rire