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Edwrd Hopper, 50 après. Influence et héritage (Dijon)

Edwrd Hopper, 50 après. Influence et héritage (Dijon)

Publié le par Marc Escola (Source : Hélène Gaillard)

APPEL À COMMUNICATIONS

Journée d’étude du Centre Interlangues TIL (Texte, Image, Langage) 

Université de Bourgogne, 7 avril 2017

 

EDWARD HOPPER, 50 ANS APRÈS : INFLUENCE ET HÉRITAGE 

 

Conférencier invité : Jean Kempf, professeur de civilisation américaine, Université Lumière Lyon II 

 

“Ninety per cent of artists are forgotten ten minutes after they’re dead” : ce constat que dressait Edward Hopper en 1965 se révèle fort heureusement inexact dans son propre cas. Alors que l’année 2017 marque les cinquante ans de sa disparition, son héritage ne cesse de croître tant les hommages à sa peinture sous différentes formes se multiplient. Avec près de 800 000 visiteurs venus d’octobre 2012 à janvier 2013, la fréquentation record de l’exposition Edward Hopper au Grand Palais à Paris témoigne de l’intérêt du grand public pour une peinture réaliste qui parait tout aussi familière aux Européens qu’aux Américains. Lecteur avide en anglais comme en français, amateur de poésie et cinéphile averti, Hopper s’est nourri de ces influences multiples et son art en a porté la trace avant même de poser, à son tour, une empreinte sur les autres modes artistiques. Nécessairement liée à l’impression qu’a laissée la peinture de Hopper dans le cinéma, les arts visuels et la littérature, cette circularité d’influence est remarquée mais reste relativement peu étudiée. Il s’agira de distinguer avec précision ce qui relève directement de la trace de Hopper de ce qui, à l’inverse, agit comme un écho plus lointain provenant d’une première assimilation, mieux décrit par l’adjectif « hopperesque ». Semblant déjà vues, les images de Hopper qui se « transmettent par incorporation » ne sont-elles pas, avant tout, des images survivantes telles que définies par Georges Didi-Huberman?

On pourra également s’intéresser à la banalisation de ses images, utilisées pour illustrer tout ce qui, de près ou de loin, relève de l’américanité. Comme le remarque Pierre Fresnault-Deruelle, les tableaux de Hopper abondent en premières de couvertures, envahissent les manuels scolaires d’anglais et décorent de nombreux objets du quotidien. La multiplicité des échos ne finit-elle pas par vider de leur sens les peintures originelles, laissant apparaitre les œuvres de Hopper comme des clichés d’une Amérique imaginaire ? Qu’en est-il de la multitude de romans, de poèmes, de films et de pièces de théâtre qui tentent de réécrire les tableaux de Hopper alors même que l’artiste présageait le caractère quelque peu futile de telles entreprises : “If you could say it in words there would be no reason to paint” ? L’esthétique de Hopper est-elle à ce point image du manque qu’elle mène forcément à une pulsion d’écriture ? Ces interrogations mèneront également à observer le rapport au réel prôné par l’Américain à une époque où le réalisme cédait sa place dominante à l’abstraction. Il s’agira de remettre en perspective la question du réalisme en peinture de ce début de XXIe siècle marqué par un retour au figuratif afin d’y déceler l’impact de la dernière génération des réalistes américains.

Cet appel à communications n’est pas restreint aux domaines des études anglophones et souhaite, à l’inverse, ouvrir des perspectives dans les champs évidemment artistiques mais aussi sociaux, philosophiques, historiques et intersémiotiques. À l’occasion des 50 ans de la disparition de l’artiste, cette journée d’étude prendra appui sur les notions d’influence et d’héritage appliquées à l’œuvre d’Edward Hopper pour explorer des champs tels que : 

Influence :

- circularité d’une œuvre riche d’impressions diverses (cinéma, photographie, théâtre, poésie et littérature) et ayant fortement marqué ces mêmes arts en retour

- origine littéraire et/ou cinématographique du potentiel narratif de la peinture de Hopper 

- paradoxe d’un peintre réaliste passé en marge dès la fin des années 1940 mais ayant su imposer son influence depuis

Héritage : 

- genèse et apport des textes et des images renvoyant à la peinture de Hopper

- impact de l’intermédialité sur l’œuvre elle-même

- esthétique du manque appelant à complétude dans d’autres formes

 

Les résumés de 250 à 300 mots environ (en anglais ou en français) assortis d’une courte biographie ou d’un CV sont à envoyer pour le 18 décembre 2016 à l’adresse suivante : helene.gaillard@u-bourgogne.fr, isabelle.schmitt@u-bourgogne.fr

Les conférenciers retenus seront avertis mi-janvier 2017. Le programme sera fixé en février 2017. 

 

Comité d’organisation : Hélène Gaillard, Isabelle Schmitt