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Écritures du dissensus. Scénographies de résistance

Écritures du dissensus. Scénographies de résistance

Publié le par Florian Pennanech (Source : Djemaa Maazouzi)

Appel à communication

Colloque du Centre de recherche sur l'intermédialité (CRI)

Écritures du dissensus. Scénographies de résistance

78e Congrès de l'ACFAS, Université de Montréal, 13 et 14 mai 2010

Jacques Rancière considère dans la Mésentente qu' « en politique, un sujet n'a pas de corps consistant, il est un acteur intermittent qui a des moments, des lieux, des occurrences et dont le propre est d'inventer, au double sens, logique et esthétique, de ces termes, des arguments et des démonstrations pour mettre en rapport le non-rapport et donner lieu au non-lieu ».

En partant de cette définition qui fait de la subjectivation la condition première du politique comme affrontement, rupture avec des rapports existants dans une situation donnée et comme reconfiguration des rapports dans la communauté, le colloque CRI/Acfas 2010 se concentrera sur cette déclinaison des contextes (temps, lieux) mais aussi sur les moyens par lesquels ces actes (langage et action) se font politiques en les inscrivant notamment dans une dimension de l'invention élargie : « action de trouver, de découvrir », faculté de reprise, de recyclage de l'ancien, « trouvaille dans la façon d'agir » ou encore « action d'imaginer une chose que l'on donne pour vraie, un mensonge » (Rey).

Le colloque interrogera ces moments où survient, non seulement le sujet politique, mais plus précisément la parole qui fait dissensus, une parole jusque-là non prise en compte dans la communauté. Sera ciblé dans ce moment un type d'acteur particulier : celui par qui le dissensus arrive et pour qui la résistance est aussi un acte énonciatif et performatif (Proust). Celui que les résistances philosophiques (Bergen) selon leurs postures (dialectiques, vitalistes, axiomatiques) ont nommé opprimé,  exploité, perdant, vaincu, inexistant, sans-part, minoritaire etc. Celui qui investit la résistance autant comme mouvement insurrectionnel que comme « résistance à la résistance qui fait fond sur la force d'inertie du donné afin de barrer la voie à tout changement » (Bergen).

En comprenant aussi que le dissensus peut surgir sur le plan mémoriel (Ricoeur) et la résistance prendre les formes de la revenance et de la spectralité (Benjamin, Proust), le colloque s'attachera à penser ensemble dissensus et résistance par une réflexion sur la façon dont le dissensus produit de la résistance et sur la manière dont la résistance pousse au dissensus.

Par quelles médiations techniques, discursives, poétiques, par quelles images, par quels mots, par quel dispositif passent les acteurs ─ se confondent-ils avec les auteurs ? ─ pour mettre en place, mettre en scène, traduire, exprimer, faire jouer  et le dissensus dans lequel ils s'engagent et la résistance pour laquelle ils optent ? Dans quelle mesure ces médiations conditionnent-elles le dissensus et la résistance ? En sont-elles constitutives ? Les co-construisent-elles ? Contribuent-elles à les moduler (en les amplifiant, en les atténuant), à les modeler (en les formant, en les déformant, en les détournant), à les nourrir, à les contredire ? Comment les "écritures" du dissensus permettent-elles des "scénographies" de résistance ?

Cette articulation est ouverte à tous les corpus et à toutes les périodes.

Comité organisateur :

Silvestra Mariniello, professeur titulaire au Département d'histoire de l'art et d'études cinématographique de l'Université de Montréal;

Djemaa Maazouzi, doctorante au Département des littératures de langue française de l'Université de Montréal.

Les propositions de communication d'environ 250 mots, accompagnées d'une brève notice bio-bibliographique, devront parvenir avant le 31 janvier 2010 et avec la mention « Colloque CRI/ACFAS 2010 » à l'adresse suivante :

djemaa.maazouzi@umontreal.ca