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Ecriture de soi, invention de soi dans les littératures française et d'expression française contemporaines (Tunis, Tunisie)

Ecriture de soi, invention de soi dans les littératures française et d'expression française contemporaines (Tunis, Tunisie)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Emna Beltaïef)

Colloque international

Ecriture de soi, invention de soi

dans les littératures française et d’expression française contemporaines

10, 11 et 12 novembre 2016

Université de Tunis (Tunisie)

Faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis

Laboratoire de recherche Intersignes (LR14ES01)

 

Dans Formes et Significations, Jean Rousset aboutissait à la conclusion que l’on écrit toujours au fond « pour se dire », assertion qui reflète le lien tissé entre fiction et écriture de soi. Le héros d’un roman est souvent le porte-parole de l’écrivain quand il n’est pas son double imaginaire. Un récit de vie s’inspire de même, peu ou prou, du vécu de l’auteur.

Réciproquement, une autobiographie n’est jamais fidèle au réel  et il arrive fréquemment que  les fluctuations de la mémoire, les « trous noirs » selon l’expression de Patrick Modiano, soient comblés par l’imaginaire. Sans oublier les « souvenirs écrans », souvenirs fabriqués mis en avant par Freud, ou encore les souvenirs rapportés  qui ne sont pas ceux de l’écrivain mais qui remplissent les pages blanches d’une œuvre comme celle de Georges Perec.

Quant à l’autofiction, elle semble avoir essayé de dépasser le clivage entre vérité et mensonge, privilégiant le « comment se dire ». Néanmoins, le procès de l’autofiction n’en finit pas et la notion paraît être devenue synonyme de « roman autobiographique ».

Ce colloque se propose de réfléchir non sur les genres, mais sur la question du « moi » dans les littératures française et d’expression française contemporaines, plus précisément sur le rapport entre « le dire » et « se dire », sur le « comment se dire » aussi bien dans l’autobiographie, dans la fiction, dans l’autofiction, ou le biographique, forme scripturaire qui tend à s’imposer actuellement sur la scène littéraire. En effet, ces sortes de récits de « vie » pratiqués aussi bien par Patrick Modiano, Pascal Quignard, Pierre Michon ou Jean Echenoz, peuvent être définies comme  des « formes biographoïdes  les plus variées , allant de l’autofiction pure à la biographie conventionnelle en passant par le roman historique », ainsi que l’écrit Alexandre Gefen dans son essai Inventer une vie, la fabrique littéraire de l’individu (Paris, Les Impressions nouvelles, 2015, p.13).

De fait, les écritures de soi, au-delà des formes qu’elles revêtent, posent toute la question de l’identité de l’écrivain. C’est pourquoi, au cours de ce colloque, nous essaierons non de distinguer,  différencier, classer les genres auto/bio/graphiques, mais de mettre l’accent sur la richesse et le renouvellement des formes scripturaires mettant le moi au cœur des textes littéraires.  Car, la mise en mots du « moi » de l’auteur n’a plus pour finalité la quête de la vérité ou la volonté de dresser une image intemporelle et éternelle de soi, et ce face à un public-juge comme le suggéraient Chateaubriand et Rousseau.

Les écritures de soi se conjuguent désormais au pluriel, constituant des modes d’écriture indissociables de l’écrivain, mais plus que tout de la notion d’individu. Il s’agit pour l’écrivain de dire qui il est mais aussi de dire quelle est sa place dans le monde et dans l’Histoire. Bref, de dire son histoire ou de se raconter à travers la vie d’autrui, en se situant dans ou en dehors de l’histoire collective.

Les axes que nous proposons sont les suivants :

  • Récits de vie autobiographiques
  • Récits de vie biographiques
  • Autobiographie et autofiction
  • Biographie et fiction biographique
  • Raconter sa vie/ raconter la vie d’autrui
  • Ecrire son histoire/ Ecrire l’Histoire
  • L’invention de soi
  • Les formes scripturaires des écritures de soi
  • Les approches stylistiques des écritures de soi
  • Autobiographies et champs littéraires d’application.

 

Comité scientifique :

JAMIL CHAKER, EMNA BELTAIEF, SAMIA CHARFI, AHMED MAHFOUDH, SELMA CHERIF, ANIS NOUAIRI.

Date limite d’envoi des propositions à adresser  à  jamil.chaker@topnet.tn, ou à emnabeltaief@hotmail.fr,  (avec un bref résumé et une biobibliographie): 30 mai 2016

 

Calendrier :

30 mai 2016 : Deadline pour l’envoi des propositions de communications
30 juin  2016 : Notification aux auteurs

10, 11 et 12 novembre 2016 : Colloque international

2017 : Publication des Actes du colloque.

Important : le laboratoire n’assurera aucune prise en charge de frais de voyage ou de séjour.