Questions de société
Darcos commence-t-il à plier ? la réforme de la formation des enseignants est-elle vraiment reportée d'un an  ? (médias + réactions et analyses - 20/03/09)

Darcos commence-t-il à plier ? la réforme de la formation des enseignants est-elle vraiment reportée d'un an ? (médias + réactions et analyses - 20/03/09)

Publié le par Bérenger Boulay

Sur cette page:

- Darcos plie : la réforme de la formation des enseignants reportée d'un an, par S. Huet, blog Sciences2

- AFP: Formation des enseignants: Darcos maintient en l'état les concours de 2010

- Reuters: Xavier Darcos amende à nouveau le projet sur les enseignants.

- AFP: Darcos laisse inchangés les concours 2010 des enseignants

- Xavier Darcos repousse encore la réforme de la formation des enseignants (Le Monde) ["encore", pourquoi "encore"?] - enregistrements audio.

- Télécharger le courrier de X. Darcos sur la formation des enseignants (20 mars 2009):

- Éléments de réponse de la Coordination Nationale dela Formation Des Enseignants aux propositions formulées par M. Darcosle 20 mars (21 mars 2009).

- Communiqué de la Coordination Nationale desUniversités en réponse à la lettre de Xavier Darcos aux syndicats du20-03-2009 (21 mars 2009)

- Réactions / analyses de personnels des universités

- Voir aussi: Darcos a t-il reculé ? (21-23/03/09 - blogs de S. huet et V. Soulé)

- et Communiqué de la Conférence des Directeurs d'IUFM (23/3): "Masterisation: sortir de la confusion".

- À télécharger enfin sur le site de SLU: Ordre de capitulation en rase campagne - Le Canard Enchaîné, 25 mars 2009.


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- Darcos plie : la réforme de la formation des enseignants reportée d'un an, par S. Huet, blog Sciences2.

Xavier Darcos renonce. Il vient d'envoyer une lettre aux organisations syndicales qui annonce le report d'un an de la mastérisation.

Cette revendication fait partie des points durs du conflit en cours. Ce report de la réforme était exigé par les syndicats pour l'ouverture de négociations.

D'après Michelle Lauton, secrétaire nationale du Snesup, que je viens de joindre au téléphone : «C'est un vrai et premier recul.» Mais «il reste un combat à mener, affirme t-elle aussitôt «sur le contenu de cette réforme.» La lettre de Xavier Darcos ( ici en pdf, et ici sur le site du Snesup avec l'analyse du texte par ce syndicat) indique bien, d'ailleurs, les points de désaccordqui subsistent sur le contenu des formations, des concours, la manièred'envisager l'entrée dans le métier, le volet social et (par sonabsence), l'inconnue sur la façon dont les IUFM seront intégrés auxuniversités. Bref, il y a encore beaucoup de plain sur la planche.

Xavier Darcos avait beau jouer les matamores et proclamer qu'il allait former et recruter les enseignants sans les universitaires,il a bien dû se résoudre à plier devant la fermeté de ses opposants.Tous ceux qui, dans les universités, ont refusé d'envoyer au ministèrede Valérie Pécresse les maquettes (le contenu des formations) de lapréparation aux nouveaux concours, ont donc emporté le morceau. La puissance du mouvement dansles universités et les IUFM, ainsi que l'unité retrouvée de la FSU quia demandé ce report, tous syndicats confondus du primaire au supérieura lourdement pesé. La CPU elle même n'avait pu que demander ce report.

La demande de report de la mastérisation faisait partie des cinqpoints considérés comme des préalables à l'ouverture de négociationspour sortir de la crise. Demeurent maintenantles quatre autres points :

► le retrait du projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs et du projet de contrat doctoral,
► la restitution des emplois supprimés en 2009,
► la définition d'un plan pluriannuel de créations d'emplois,
► l'arrêt du démantèlement des organismes de recherche

La mobilisation des universitaires et des chercheurs devrait donc continuer, comme en témoigne le calendrier des manifestations de la semaine prochaine.

Ce recul, après les pas de deux gouvernementaux sur le statut des universitaires, l'annonce par François Fillon qu'il n'y aurait pas de supression d'emplois dans les universités... en 2010 et 2011(mais rien pour 2009) montre à quel point les deux ministres, Matignonet l'Elysée se sont trompé sur la force de mouvement qui étonne jusqu'àses initiateurs et animateurs (voir ici, une vidéo instructive, l'audition de Jean-Louis Fournel à l'Assemblée Nationale).

Cetaprès-midi, Valérie Pécresse devait recevoir les syndicats desorganismes de recherche. Mais la plupart ont décliné l'invitation,réclamant une négociation «globale». De recul enrecul, on y arrive, tout doucement, mais quel gachis ! Or, il semblemaintenant évident que c'est l'ensemble des réformes engagées, depuisla LRU, qui doit être mis en cause. Votée dans l'urgence, sans mêmeprendre en compte le mouvement de concentration des structuresuniversitaires en cours, cette loi montre de plus en plus son caractèrebaclé, en plus de ses vices de conception. Le blocage de la gouvernanceà l'université Paris-7 Denis Diderot l'illustre avec éclat. Même ledéputé UMP Daniel Fasquelle parle déjà de loi LRU-2... c'est dire si lapremière à du plomb dans l'aile.

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Formation des enseignants: Darcos maintient en l'état les concours de 2010

PARIS (AFP) — Le ministre de l'Education, Xavier Darcos, a proposéde nouveaux aménagements de la réforme de la formation des enseignants,portant sur le contenu et le calendrier, avec maintien en l'état desconcours 2010, dans une lettre adressée vendredi aux syndicats et dontl'AFP a eu copie.

Prêt à "une série de rencontres" avec lesorganisations représentatives sur différents aspects de cette réforme,M. Darcos écrit que "les concours seront maintenus dans leur étatactuel pour la session 2010".

Le 12 mars, le gouvernement avaitdonné cette assurance pour l'agrégation, mais pas pour le Capes ni pourle concours de professorat des écoles.

Répondant, notamment, à unsouhait de la Conférence des présidents d'universités (CPU), ladécision du ministre revient cette fois à repousser d'un an la réformede la formation, même si certains aspects entreront quand même envigueur dès la rentrée 2009-2010.

M. Darcos donne aussi desinformations précises sur les types d'étudiants qui pourront seprésenter en 2010 aux concours, alors que le flou régnant jusqu'alorssuscitait l'inquiétude.

Il annonce en outre des aménagements etdonne des assurances qui étaient demandées par les détracteurs de laréforme: les fonctionnaires stagiaires auront un tiers de temps enformation continue, les stages en master 2 "ne seront pas utilisés pourcouvrir des besoins en remplacement de personnels en congé ou desbesoins permanents d'enseignement", et le recrutement par concoursnationaux est qualifié de "principe intangible".

Enfin, les étudiants préparant les concours bénéficieront "dès la rentrée 2009" de l'offre de stages de 108 heures en masters.

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- Reuters: Xavier Darcos amende à nouveau le projet sur les enseignants.

Le ministre de l'Education, Xavier Darcos, a proposé de nouveauxaménagements à la réforme de la formation des enseignants, l'un desprojets au coeur de la contestation universitaire depuis six semaines.

La plupart des syndicats se sont félicitésd'un "infléchissement réel" sur ce dossier des "mastérisations" tout enjugeant les annonces insuffisantes sur les autres revendications dumonde enseignant.

En conséquence, la Fédération syndicaleunitaire (FSU) maintient la nouvelle mobilisation prévue le 24 mars àl'initiative de plusieurs syndicats et coordinations, dont celle desinstituts universitaires de technologie (IUT).

Dans un courrieraux organisations syndicales, Xavier Darcos propose de maintenir enl'état les concours pour l'année 2010, accédant ainsi à la demande desprésidents d'université qui avaient demandé le report de la réformed'un an.

Pour 2011, le ministre semble "travailler sur undispositif plus ouvert tant dans la conception de la formation desenseignants que dans l'articulation de celle-ci avec les concours",souligne la FSU.

De même, le ministre "reconnaît qu'une formation est nécessaire après l'admission au concours", ajoute le syndicat.

Les opposants à la réforme dénonçaient la suppression de l'année de stage initialement prévue dans le projet.

Faceà la mobilisation persistante des syndicats et collectifs d'opposants àla réforme, Xavier Darcos et Valérie Pécresse, ministre del'Enseignement supérieur, avaient déjà amendé leur texte le 12 mars,soulignant le caractère "transitoire" de certaines mesures.

Le nouveau geste annoncé vendredi ne semble pas encore de nature à dénouer le conflit.

"Nousne sommes pas satisfaits sur tous les points. Il reste à la fois desprécisions et des améliorations à obtenir", a indiqué Jean Fabbri,secrétaire général du Snesup sur France Info.

Il a souligné queles organisations entendaient également "voir aboutir les autresrevendications", en particulier l'annulation des 1.030 suppressionsd'emplois prévues au budget 2009.

Pour dissiper les inquiétudes,le Premier ministre François Fillon avait annoncé fin février le geldes suppressions de postes en 2010 et 2011 et la réécriture complèted'un décret sur le statut des enseignants-chercheurs à l'origine de lafronde universitaire.

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Darcos laisse inchangés les concours 2010 des enseignants

Le ministre a cédé à la revendication de laConférence des présidents d'université (CPU) en décidant, vendredi, demaintenir les concours de 2010 dans leur état actuel : ce qui étaitdéjà une assurance pour l'agrégation le devient donc aussi pour leCapes et le concours de professorat des écoles.

M. Darcos a aussidissipé le flou pour les étudiants qui pourront se présenter auxconcours 2010 : les titulaires d'un master ou les inscrits en master 2,mais aussi les candidats admissibles en 2009 et les étudiants inscritsen master 1 à la rentrée 2009.

Le monde universitaire avaitmanifesté son inquiétude à cet égard: les universités n'avaient pasencore transmis leurs projets de nouveaux masters devant préparer auxnouveaux concours, ce qui laissait peu de choix au gouvernement enterme de calendrier.

Outre que la partie concours de la réforme de la formation desenseignants est ainsi repoussée d'un an - les nouveaux concours ne semettront en place qu'en 2011 -, le ministre a apporté plusieursprécisions et assurances, dans une lettre aux syndicats dont l'AFP aobtenu copie.

Une fois leur concours obtenu, les "fonctionnairesstagiaires" auront "un tiers" de temps en formation continue, alors quela réforme, qui supprime l'année de stages rémunérée en IUFM (Institutde formation des maîtres) prévoyait initialement un plein temps devantclasse après le concours.

Avant le concours, les stages de master2 "ne seront pas utilisés pour couvrir des besoins en remplacement depersonnels en congé ou des besoins permanents d'enseignement".

Enfin,le recrutement par concours nationaux des professeurs et conseillersd'éducation (CPE) est qualifié de "principe intangible", et larevalorisation financière promise concernera non seulement lesnéo-titulaires mais aussi l'ensemble des enseignants.

La FSU,principale fédération de l'éducation, a très vite réagi, en saluant des"évolutions qui prennent en compte les mobilisations" et "infléchissentsensiblement les projets connus jusqu'ici". Le SE-Unsa et le Sgen-CFDTont vu aussi des "points positifs" et des "annonces importantes".

Pourautant, toute la réforme n'est pas repoussée, a-t-on insisté auministère: des volets entreront bien en vigueur en septembre 2009(stages de 108 heures en masters, bourses) et, surtout, "les étudiantsqui obtiendront le concours 2010 deviendront professeurs stagiaires enseptembre 2010 sans passer par l'IUFM".

Cet aspect porte en germela suppression dès cette date de plusieurs milliers d'emploisd'enseignants-stagiaires, au titre de la politique denon-renouvellement des postes de fonctionnaires partant à la retraite.

Cetteannée réformée de fonctionnaire stagiaire devrait constituer le coeurdes "discussions" ouvertes par Xavier Darcos, saluées par des syndicatsqui avaient dénoncé jusqu'alors son "absence de dialogue".

Ceux-ciréclament en effet une formation continue à mi-temps, s'inquiétant del'absence de référence au rôle des IUFM, intégrés aux universités, dansla lettre de M. Darcos. Ils dénoncent aussi le "flou" persistant en cequi concerne le volet professionnel de la formation.

La FSU entend donc "poursuivre la mobilisation" universitaire, dont la prochaine journée est prévue mardi 24.

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Écouter les enregistrements audio.

Xavier Darcos repousse encore la réforme de la formation des enseignants

Le Monde, Antonin Sabot avec AFP

En février, il n'avait "aucune raison objective" de repousser la réforme de la formation des enseignants. C'est pourtant ce que vient de faire  Xavier Darcos,ministre de l'éducation nationale. Il a finalement cédé au souhait dela Conférence des présidents d'université (CPU) en décidant, vendredi20 mars, de reporter d'un an certains aspects de la réforme du dossierde la mastérisation qui concerne la formation des enseignants. Seulsquelques points entreront en vigueur dès la rentrée 2009-2010.

Dans une lettre adressée aux syndicats, le ministre se dit prêt à "une série de rencontres" et écrit que "les concours seront maintenus dans leur état actuel pour la session 2010". Le12 mars, le gouvernement avait donné cette assurance pour l'agrégation,mais pas pour le capes ni pour le concours de professeur des écoles.

Les syndicats de l'éducation se sont félicités du maintien en l'étatdes concours. Le SE-UNSA et le SGEN-CFDT disent y avoir vu des "points positifs" et des "annonces importantes". Pour Daniel Roland,secrétaire du SNES-FSU, principal syndicat de l'enseignement supérieur: les syndicats vont pouvoir discuter à nouveau du contenu des épreuvesde l'agrégation, du capes et de celles pour devenir professeur desécoles. Ils vont aussi pouvoir renégocier le contenu des enseignementsdes masters, notamment avec la création d'un comité de suivi de laréforme.

Dans sa lettre, Xavier Darcos annonce en outre des aménagements etdonne des assurances qui étaient demandées par les détracteurs de laréforme : les fonctionnaires stagiaires auront un tiers de temps enformation continue, les stages en master 2 "ne seront pas utiliséspour couvrir des besoins en remplacement de personnels en congé ou desbesoins permanents d'enseignement", et le recrutement par concours nationaux est qualifié de "principe intangible". Enfin, les étudiants préparant les concours bénéficieront "dès la rentrée 2009" de l'offre de stages de 108 heures en masters.

En revanche, Daniel Roland n'est pas satisfait du temps de déchargedestiné à la formation des nouveaux enseignants (6 heures prévuescontre 12 heures actuellement). "Pour nous, il faut qu'un nouvel enseignant bénéficie au moins de la moitié de son temps de travail en formation", explique-t-il.

Xavier Darcos, confronté avec Valérie Pécresse,la ministre de l'enseignenment supérieur, à une fronde des enseignantset des étudiants sur de nombreux fronts, espère sans doute faireretomber le mouvement. Mais, au contraire, la FSU estime que ce reculdu ministre pourrait donner des ailes aux contestataires. Lamobilisation du 24 mars est donc maintenue.

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- Éléments de réponse de la Coordination Nationale dela Formation Des Enseignants aux propositions formulées par M. Darcosle 20 mars (21 mars 2009).

http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article2208

Vous trouverez ci-dessous le texte du courrier adressé par M. Darcos, le 20 mars 2009, aux organisations syndicales, assorti des remarques exprimées par le secrétariat de la Coordination Nationale de la Formation Des Enseignants (coordination-nationale-iufm@googlegroups.com).

1/ En vue de la mise en place définitive de la réforme, je vous fais connaître mon accord pour qu'une discussion soit ouverte dans les plus brefs délais sur les places respectives de l'admissibilité et de l'admission aux concours pendant l'année de M2, afin de permettre de concilier au mieux la préparation des concours avec une formation universitaire disciplinaire adossée à la recherche et une formation professionnelle s'articulant autour de stages.

Commentaire CNFDE : Il n'est pas question que dès 2010 les concours aient lieu pendant l'année de M2, ni même qu'ils soient conditionnés à l'inscription en M1. Seule la licence est obligatoire pour les concours de PE et le CAPES (les décrets seraient de toutes façons impossibles à modifier en temps utile). Il n'est pas non plus question d'introduire dès l'année prochaine une formation universitaire spécifique : les maquettes, impossibles à réaliser correctement, ne sont pas déposées et ne le seront pas dans les délais utiles. Il n'y a pas de discussion possible dans ce cadre et il est impensable de s'enfermer dans une négociation qui ne porterait que sur la date des épreuves du concours.

2/ Les stages rémunérés en responsabilité des étudiants mis en place pendant l'année de M2 serviront à enrichi r l'offre d'enseignement en établissement et à développer la formation continue, notamment des jeunes enseignants dans les premières années d'exercice. Ces stages ne seront pas utilisés pour couvrir des besoins en remplacement de personnels en congé ou des besoins permanents d'enseignement.

Commentaire CNFDE : Il n'est pas envisageable de combiner préparation aux concours (surtout s'ils sont inchangés) et des stages, même rémunérés, pendant l'année de M2. Pour faire des économies de tous les côtés, le ministère propose que des étudiants en M2 fassent des stages pour remplacer les enseignants dans leurs premières années d' exercice après le concours : il remplace ainsi une véritable année de formation au métier d'enseignant par un précariat généralisé, dont les élèves seront les premières victimes. Comment pourrait-on confier des classes "en responsabilité" à des étudiants dont les compétences n'ont pas été validées par le concours ? La rémunération d'un travail d'enseignant doit être liée à un recrutement et à un statut ; un stage fait partie d'une formation, incluant enseignements, stages en responsabilité ou en situation, suivi par des formateurs.

Par ailleurs, le nombre de stages rémunérés n'est pas précisé. D'autres déclarations ministérielles laissent entendre que l'on ne pourrait en offrir qu'à un tiers environ des étudiants préparant les concours, impliquant ainsi une présélection des candidats qui devraient bénéficier de ces stages. S'il s'agit de réserver ces stages aux lauréats des concours, on rencontre d'autres difficultés : les épreuves devraient dès lors être placées très tôt dans le calendrier, pour que les résultats soient connus avant le début des stages (avec une incertitude, jusqu'au résultat, sur le nombre de stages à prévoir par académie), et il faudrait ensuite offrir un cursus commun à une double population d'étudiants : ceux qui auraient réussi le concours et les autres.

3 / Je vous confirme que dès la rentrée universitaire2009 , un dispositif d'accompagnement social visant à garantir ladémocratisation du recrutement sera mis en place, de manièrecomplémentaire aux aides sur critères sociaux déjà existantes dansl'Enseignement supérieur. Dans ce cadre une réflexion sera ouverte surles modalités de la contribution du dispositif des AED à cetaccompagnement social.

Commentaire CNFDE : Ce « dispositif d'accompagnement » (non chiffré) ne peut pas compenser la perte d'une année rémunérée dans le cursus des jeunes enseignants, qui devront, après la licence, financer une année d'étude supplémentaire.Les postes d'AED, rappelons-le, sont aussi une perte de temps pour l'étudiant qui veut préparer sérieusement un concours très sélectif. Les étudiants aux revenus modestes seraient ainsi doublement pénalisés par la réforme : une année de plus à financer, éventuellement par un poste d'AED qui handicapera leur préparation. Seul un système de pré-recrutement serait de nature à assurer une véritable démocratisation.

4/ Pendant l'année de fonctionnaire stagiaire, à partirde la rentrée 2010, une partie des obligations de service, de l'ordred'un tiers, sera consacrée à une formation continuée renforcéepermettant la mise en place d'un tutorat et de retours réguliers enformation universitaire, à visée disciplinaire ou professionnelle.

Commentaire CNFDE : À l'heure actuelle, un PLC2 ne fait généralement qu'un peu moins de la moitié de son service statutaire, un PE2 effectue un "stage filé" d'un jour par semaine, le reste de leurs services étant affecté à leur formation professionnelle et disciplinaire. Leur faire exercer devant élèves les « deux tiers » de leur service est une régression inacceptable, dictée seulement par une recherche de diminution des coûts de formation.

Et dans la mesure où le stagiaire sera obligatoirement titulaire d'un M2, que sera la « formation universitaire » qu'il doit recevoir ?

5/ Les formateurs universitaires responsables de la formation des étudiants au métier d'enseignant participeront à la validation des stages en lien avec les tuteurs et, dans le premier degré, les professeurs des écoles maîtres formateurs. Ils veilleront à la bonne insertion de ces stages dans le cadre des masters et travailleront en partenariat avec les écoles et les établissements scolaires. Les universités seront invitées à coordonner et structurer de façon cohérente l'action de ces formateurs.

Commentaire CNFDE : Cela suppose à nouveau que tous les étudiants pourraient bénéficier de stages, ce qui est loin d'être garanti. Si les stages sont obligatoires pour valider le M2 et que le M2 est obligatoire pour être admis aux concours, alors il y a là un goulet d'étranglement qui introduit une différence de traitement inacceptable entre les candidats. Contrairement à la situation actuelle, il ne serait plus possible de passer les concours en candidat libre.

Le travail de mise en stage est un travail très lourd, administrativement, il demande une collaboration compliquée avec les services de l'Inspection académique. Il faut aussi penser aux cycles et aux niveaux, dans le premier degré : pour apprendre, un PE doit pouvoir aller en maternelle, au cycle 2 (CP et CE1) et au cycle 3 (enfant de 3 à 11 ans !) Pour les PLC, il faut aller en lycée et en collège (penser aux distances, aux difficultés géographiques, aux implantations variées, rurales, urbaines, à l'éloignement...) : comment insérer tout ce dispositif dans l'année de préparation du concours ? Qui fera ce travail ? L'irremplaçable savoir-faire des IUFM n'est même pas évoqué dans le texte du ministre (même si l'on peut se féliciter que les « maîtres formateurs » le soient), qui évoque de manière très floue des "formateurs universitaires" et des "tuteurs".

Le texte du ministre pose également un problème statutaire : dans la mesure où les concours sont maintenus dans leur forme actuelle pour 2010, comment peut-on, sur cette base, ne pas offrir à ceux qui les réussiront (PE2, PLC2, PLP2) les mêmes conditions de stage que cell es qui prévalent actuellement ? Les décrets (décrets inter-ministériels de 1972 pour les PLC et de 1990 pour les PE) et les textes règlementaires seront -ils modifiés ?

6/ La mastérisation s'accompagnera de l'ouverture de négociations sur la revalorisation des enseignants, CPE et CO Psy. Cell e-ci port era sur des mesures pour les jeunes enseignants recrutés à compter de la session 2010 ainsi que sur des mesures couvrant l'ensemble des catégories d'enseignants.

Commentaire CNFDE : Cette revalorisation (non chiffrée) ne pourra pas compenser, pour le fonctionnaire, la perte d'une année de cotisation et le financement d'une année supplémentaire de formation. Le remboursement des prêts étudiants actuellement envisagés par les députés de la majorité viendra encore grever le budget du jeune enseignant. Rien n'est dit par ailleurs sur la revalorisation de l'ensemble des enseignants des premier et second degré : ne faudra-t-il pas, comme lors de la création du statut de professeur des écoles, proposer à tous les enseignants en poste un accès à la nouvelle échelle de rémunération ? Rappelons que les enseignants qui ont passé les concours dans les dernières années ont – en fait – un niveau d'études bac + 5 (une année de préparation aux concours + une année de formation professionnelle et disciplinaire).

7/ Par ailleurs sera également abordé le sujet des conditions d'accès aux concours des non-titulaires pour leur recrutement à titre définitif.

Commentaire CNFDE : L'intention affichée est louable mais rien n'est précisé : concours adaptés ? Dispense du master ? Conditions d'accès à la titularisation ? Sur quel statut ? La question est d'autant plus cruciale que le système envisagé, qui génèrera un grand nombre de « reçus-collés » (étudiants échouant aux concours mais titulaires du Master), va favoriser le recrutement de non-titulaires, y compris par des établissements privés en concurrence directe avec l'enseignement public. Vous avez égal ement souhaité savoir comment serait engagé l e processus pendant l'année 2009/2010.

8/ Pourront s'inscrire aux concours de la session2010 : · Les étudiants déjà titulaires d'un master ou inscrits en M2.Pour ces candidats, le recrutement du fonctionnaire stagiaire pour larentrée 2010 sera subordonné à l'obtention effective d'un master.Commentaire CNFDE : Voir remarque 1. Il faut signaler une difficultésupplémentaire : que se passera-t-il au cas où un étudiant réussiraitle concours et échouerait au master ? La pression sur les jurys desmasters va être très forte dans ce cas, et il sera difficile de ne pasentériner la décision du jury de concours. A l'inverse, les risques demultiplication malsaine du nombre de "reçus-collés" (voir le pointprécédent) pourraient inciter les jurys de masters à ne pas délivrer cediplôme aux étudiants qui échouent aux concours. La seule formule quine présente pas ces deux dangers symétriques serait un dispositifdestiné à reconnaître par un master, a posteriori, le niveau bac + 5des titulaires d'un concours.

· A titre exceptionnel et dérogatoire, pour la seul e sessi on 2010 des concours :

  • pourront se présenter aux concoursde la session 2010 et être admis pour la rentrée scolaire 2010, sansconditions nouvelles de diplômes, les candidats présents aux épreuvesd'admissibilité de la session 2009 ;
  • pourront également se présenter aux concours de la session 2010, les étudiants inscrits en M1 à la rentrée universitaire 2009. En cas de réussite à un concours de la session 2010, le bénéfice du concours leur sera garanti pendant un an. Ils seront recrutés comme enseignants stagiaires pour la rentrée scolaire 2011 sous réserve de l'obtention de leur M2 à l'issue de l'année universitaire 2010-2011. Ces étudiants bénéficieront pendant cet t e année des st ages en responsabilité ainsi que des différents dispositifs d'aide prévus pour les étudiants de M2.

Commentaire CNFDE :La condition suppose à nouveau que des masters professionnels deformation des enseignants existent dès l'année prochaine, ce querefusent la quasi-totalité des universités, en raison del'impossibilité de concevoir ces masters de manière satisfaisante. Uneseule disposition est acceptable pour 2010 : le maintien des concoursdans les conditions actuelles d'inscription : la licence. C'estd'ailleurs, paradoxalement, le niveau des connaissances exigées pourles concours tels qu'ils sont définis dans les projets du ministère.

Si l'on suivait le raisonnement du ministère, on aurait à la rentrée 2009 :

  • des établissements qui n'auraient pas déposé de master (en particulier les IUFM) et qui donc ne pourraient accueillir des étudiants préparant les concours. Les IUFM dans ce cas n'auraient comme étudiants à la rentrée 2009 que les lauréats des concours de cette année. Les universités intégratrices seraient amenées à réorganiser profondément leurs services pour gérer cette difficulté.
  • des établissements qui ont déposé les nouveaux masters, et qui avaient déjà des masters traditionnels. Dans ces établissements, certains étudiants d'une même filière passeraient le concours en M1, tandis que d'autres le passeraient en M2… on imagine la pagaille…
  • des étudiants qui auraient des difficultés à s'inscrire à des préparations convenant à leur cas.

La situation serait dramatique pour la préparation au concours de professeurs des écoles et au CAPLP car les IUFM n'auraient pas de masters où les inscrire, et même si des universités proposent des masters préparant à ces concours, leur offre est très insuffisante, et inappropriée car elle prévoit que le concours se passera en M2.

  • des étudiants qui prépareraient les concours en M1 et qui l'année suivante seraient disponibles pour leur master, condition indispensable pour être recrutés comme stagiaires, tandis que d'autres passeraient leur concours lors de l'année M2 : que se passerait-il d'ailleurs s'ils réussissaient au concours et échouaient à leur master ?

Bref, sur une même académie des offres de masters illisibles pour les étudiants

9/ Afin de permettre l'adaptation progressive de l'appareil universitaire de formation, les concours seront maintenus dans leur état actuel pour la session 2010. La réflexion sur la rénovation des concours de la session 2011 devra s'engager rapidement. C'est dans ce cadre que seront également examinés les ajustements pour certaines disciplines professionnelles de l'enseignement professionnel.

Commentaire CNFDE : Ce maintien des concours dans leur forme actuelle est une concession, dont il faut se réjouir, mais qui aboutit à une absurdité : il est impossible de préparer aux concours dans leur forme actuelle dans le cadre d'un master professionnel adapté à la préparation de concours modifiés. Même les quelques universités qui ont cru bon de déposer des maquettes (conçues sur la base des annonces erratiques du ministère, et en particulier sur l'hypothèse d'épreuves placées en M2) ne pourront pas préparer aux concours actuels en intégrant les stages, une formation professionnelle et une initiation à la recherche. La préparation aux concours dans leur forme actuelle requiert, rappelons-le, une année pleine de formation, extrêmement dense. Il est impossible d'y ajouter quoi que ce soit.

10/ Les étudiants préparant les concours, dans les différents parcours organisés par les universités bénéfi cieront dès la rentrée 2009 de l'offre de stages de 108 heures, que ce soit en pratique accompagnée ou en responsabilité afin de préparer leur professionnalisation progressive.

Commentaire CNFDE : Il faut comprendre, semble-t-il, qu'il s'agit du dispositif dénommé « stages rémunérés en responsabilité des étudiants » et évoqué dans le point 2. Faut-il comprendre que seuls les stages « en responsabilité » seront rémunérés ? Dans tous les cas, ces stages sont présentés plus haut comme faisant partie des maquettes du master, et donc obligatoires. Ils sont présentés ici comme étant simplement destinés à « préparer leur professionnalisation progressive ». Répétons que le Ministère ne sera pas en mesure d'offrir des stages à tous les étudiants préparant les concours. Il faut aussi se poser la question du calendrier de ces stages et de leur insertion dans les formations.

Le stage n'a pas à être une "offre". Le stage est un droit, c'est une modalité de la formation.

Je tiens enfin à rappeler solennellement que le principe du recrutement par concours nationaux est bien évidemment un principe intangible et que les candidats à la fonction de professeur ou de CPE continueront à être recrutés à travers les différents types de concours actuellement existants. En outre, je vous confirme que pour la session 2010, le nombre des places aux concours externes du 1er comme du 2nd degré sera au moins égal à celui des concours 2009.

Commentaire CNFDE : Promesse… Vu le nombre croissant de départs en retraite, il n'y a rien d'exceptionnel à ce que le nombre de postes mis au concours soit maintenu. Il devrait en réalité augmenter significativement pour maintenir le potentiel de formation des établissements soit maintenu au niveau actuel.

Conclusions CNFDE :

  • Le maintien des concours dans leur forme actuelle pour l'année prochaine est une première victoire arrachée par le combat mené par toute la communauté des acteurs de la Formation des enseignants depuis plusieurs mois, mais les propositions formulées par le ministre sont inacceptables en l'état. Elles aboutissent à des incohérences, à une illisibilité totale de l'offre de formation, à la mise en concurrence des universités et maintiennent les aspects les plus contestés de la réforme envisagée.
  • Seul le maintien, en 2010, des conditions d'inscription aux concours, du dispositif de formation actuelle et de l'année de stage après les concours permettra d'ouvrir des négociations, basées sur une large consultation sur ce que doit être, à l'avenir, la formation des enseignants.

Le secrétariat de la CNFDE, le 21 mars 2009

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Communiqué de la Coordination Nationale desUniversités en réponse à la lettre de Xavier Darcos aux syndicats du20-03-2009 (21 mars 2009)

http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article2204


Samedi 21 mars 2009, 10h30

Dans sa lettre envoyée à l'ensemble des organisations syndicales, Xavier Darcos, ministre de l'Education Nationale, annonce le report d'un an de l'entrée en vigueur des nouveaux concours. Cette manoeuvre dilatoire, relayée par certains médias, consiste à faire croire à l'opinion publique que la réforme de la formation des enseignants est repoussée d'un an. Il n'en est rien.

Au lieu d'un report pur et simple de la réforme des concours et de la formation des enseignants, X. Darcos propose un montage en deux temps. La « mastérisation » de la formation des enseignants, qui constitue le premier volet de la réforme, aura bien lieu à partir de la rentrée prochaine, mais avec maintien des concours actuels en 2010. L'allongement des études financées par les étudiants et la perte de l'année de stage rémunérée, y compris pour les lauréats du concours 2010, sont confirmés par l'application immédiate des stages de 108 heures. La réforme du concours de recrutement, qui constitue le second volet, est reportée à 2011.

Loin de clarifier la situation, ce supposé délai n'est qu'une réécriture à vue d'un décret d'une invraisemblable inconséquence, proposant une application de la réforme en deux temps.

La Coordination Nationale des Universités constate que par ce simulacre de recul le ministère continue encore et toujours d'afficher son mépris pour tous les personnels de l'éducation mobilisés contre la réforme dite « mastérisation des concours ».

La Coordination Nationale des Universités dénonce cette nouvelle supercherie et exige un retrait total et sans concession des deux volets de la réforme : réforme des concours et réforme de la formation des enseignants. Elle réaffirme que ce retrait demeure plus que jamais l'un des préalables indispensables à l'ouverture de toute discussion.

Notre réponse à Xavier Darcos : tous dans la rue le 24 mars !

La Coordination Nationale des Universités

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ANALYSES DE PERSONNELS DES UNIVERSITES

1) S. Chameron, SUD Educ Université de Paris 13
2) Barbara Schapira, U. de Picardie (Amiens)

1) S. Chameron, SUD Educ Université de Paris 13
Une réaction à chaud à la lettre de Darcos aux organisations syndicales, à la "lettre flash" du Snesup qui en découle (signée par toute la FSU) et à l'article de Sylvestre Huet.

Il n'y a pas de report de la masterisation !!!!
Ce qu'indique la lettre de Darcos, c'est un "maintien des concours [...] dans leur état actuel pour la session 2010", ceci "afin de permettre l'adaptation progressive de l'appareil universitaire de formation" (c'est moi qui souligne). Or, il y a deux volets à la réforme dite de "masterisation" :
1) la modification des contenus du concours (notamment l'apparition d'une épreuve dite "de connaissance du système", avec des "membres de la société civile" dans le jury, et la modification du poids des épreuves didactiques et disciplinaires)
2) la modification de la formation des enseignants, avec la création de "masters [professionels] d'enseignement", et la déconnexion entre formation et recrutement

Pour le point 1 (modalités du concours), Darcos et Pécresse avaient déjà laissé entendre dans leur communiqué commun du 12 mars qu'une "année de transition" serait nécessaire, et ils avaient par exemple reculé sur l'épreuve de "connaissance du système éducatif" (dans la phase transitoire). Le maintien des concours dans leur forme actuelle pour la session 2010 est donc un recul supplémentaire, dans la logique de ce qui avait été obtenu. Il faut s'en féliciter.

Mais le point 2 (articulation formation / concours de recrutement) est central dans le dispositif de "masterisation", puisqu'il modifie le système en permettant de former les futurs enseignants (obtention du master) avant leur recrutement (admission au concours). C'est lui qui introduit la logique de formation d'enseignants qualifiés (= titulaires d'un "master d'enseignement) mais qui ne seront pas recrutés comme fonctionnaires dans le service public de l'éducation nationale (car recalés au concours).
Ce processus de casse du statut des enseignants (des premier et second degrés), couplé avec la facilitation du recrutement de précaires (notamment par la création de l'ANR bis = Agence Nationale de Remplacement) n'est en rien "reporté" par le nouveau communiqué de Darcos.
Bien au contraire, il s'agit d'une manoeuvre visant à faire entrer les universités dans la logique de "masterisation" (= sortir du système actuel de formation) en promettant qu'un suivi et des négociations permettront de "préciser des éléments" et "d'approfondir des pistes de travail", pour paraphraser la "lettre flash". Mais une fois le doigt pris dans l'engrenage, c'est bien vers la "masterisation version Darcos/Pécresse" que l'on s'oriente. Et d'ailleurs le concours sera lui-même modifié à la session 2011.

Encore une fois, il faut souligner les "reculs tactiques" imposés au gouvernement par notre mouvement, qui prouvent l'importance de celui-ci, mais ne pas se tromper : l'objectif du retrait du projet actuel de masterisation n'est en aucun cas atteint !

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2) Barbara Schapira, U. de Picardie (Amiens)


0) Le gouvernement joue le meme jeu sur la masterisation que pour le
decret statuts: laisser croire et dire aux grands medias que les
avancees sont significatives, avec des modifications fortes dans la
forme, mais insignifiantes dans le fond.

1) la reforme contestee comprend deux volets: de nouveaux concours, et
de nouveaux masters enseignement. L'entree en vigueur des nouveaux
concours est reportee d'1 an, mais l'entree en vigueur des nouveaux
masters debute en septembre 2009. Un semi report ne permettant pas de
discussion ouverte sur l'ensemble du projet, donc,puisque les masters
sont maintenus!

2) un point cle de cette reforme est le devenir des "recus-colles",
recus au master, colles au concours. Ce point est inchange, aucun
progres donc. Dans mon UFR, les tableaux d'affichage pour les
etudiants sont tapisses d'annonces du rectorat offrant des CDD aux
etudiants titulaires d'une licence. C'est ce qui se generalisera si la
reforme passe.

3) Les etudiants voient leur formation non remuneree s'allonger d'un
an, aucun progres donc, y compris pour les personnes qui reussiront le
concours en 2009/2010, qui devront faire un master 2, et attendre un
an sans etre payes (recrutement effectif en septembre 2011!)
Nous n'avons aucune garantie sur le systeme de bourses. En Picardie,
avec environ 50% d'etudiants boursiers, effet catastrophique garanti
sur la diversite sociale des futurs profs. Par ailleurs, il est
irrealiste de preparer un concours tout en travaillant comme assistant
d'education. Ce moyen de financement des etudes est totalement
hypocrite.

4) Un point qui preoccupe grandement les universitaires est
l'impossibilite totale de preparer a la fois a un concours (travail de
synthese de larges pans de connaissances) et de faire un travail de
recherche en master (travail de recherche tres pointu sur un sujet
extremement precis). Aucune avancee sur ce point.

5) Aucune precision sur le volume de stage: les 108h de stage sont un
maximum, qui ne sera absolument pas garanti, et que de nombreuses
academies seront dans l'incapacite de proposer a proximite du lieu du
master (en Picardie, les stages actuels ont lieu sur toute l'academie.
Les stages de master, entre deux cours, devraient avoir lieu a
proximite d'Amiens, ce qui s'annonce fort difficile)

6) Avancee mineure sur l'annee de stage apres le master, avec une
decharge d'1/3 de service (au lieu de 2/3!) Il fallait bien un
pretexte pour pretendre a un recul du gouvernement

7) Aucune avancee sur les exigences disciplinaires des masters et concours.

Vue l'heure tardive, j'oublie certainement d'autres points scandaleux
qui restent inchanges dans les projets de Darcos.

Une seule conclusion, nous voulons le RETRAIT!