Liberté et religion
Relire Benjamin Constant
CNRS éditions
EAN : 9782271116109
Date de parution : 16/01/2020
Pagination : 208
Benjamin Constant (1767-1830) appartient par sa formation à l’époque des Lumières et par sa carrière au XIXe siècle. Romancier (Adolphe), penseur politique (De la liberté des Anciens comparée à celle des Modernes), ce passeur entre plusieurs cultures (allemande, anglaise et française) a consacré quatre décennies à De la religion, un ouvrage peu commun et d’ample dimension, à l’ambition systématique.
Comment une telle étude peut-elle se concilier avec la théorie du libéralisme politique dont il est l’un des pères ? Cela a-t-il une incidence sur notre conception moderne de la politique conçue comme un monde autonome ? C’est par le biais de cette œuvre méconnue que Denis Thouard nous invite à redécouvrir Benjamin Constant. À rebours de nos opinions actuelles, la religion est pour Constant, au-delà d’un anticléricalisme déclaré, solidaire de la liberté et fonde la politique.
Combinant Jérusalem avec la Grèce antique, qui offrait l’image d’une religion indépendante de toute prêtrise, il attribue au phénomène religieux une puissance émancipatrice.
Le livre montre comment son apologie politique des droits individuels est étayée par une théorie de la subjectivité religieuse ancrée dans le sentiment.
Denis Thouard, directeur de recherche au CNRS (Centre Georg Simmel, EHESS), s’intéresse à la question de la subjectivité, à la théorie herméneutique et à l’épistémologie des sciences sociales.
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"Le libéralisme protestant de Benjamin Constant", par Marc Lebiez (en ligne le 8 avril 2020)
Benjamin Constant attachait plus d’importance à son activité politique qu’à cet Adolphe qui lui a conféré l’immortalité littéraire. Politique, il le fut aussi par la réflexion théorique. De celle-ci, il n’est plus guère question. On s’intéresse davantage à ses journaux intimes qu’aux ouvrages politiques du penseur du libéralisme. Quant à sa somme sur la religion, à laquelle il a travaillé quatre décennies durant, son gigantisme la rend inaccessible. Dans un petit livre qui ouvre bien des fenêtres, Denis Thouard feint de « relire » cet auteur si peu lu.