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Séminaire "Critiques du surréalisme" : La Main à Plume (Paris 3)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Marie-Paule Berranger)

               Le 17 mars  à l'université Paris 3, en salle D 37 (15h-17h)

             dans le cadre du séminaire  "Critiques du surréalisme"

                       Léa Nicolas présentera sa  communication

La Main à plume (1940-1944) : renouveau du surréalisme dans la France de l'occupation ?  

Doublement marginalisée par l'histoire officielle du surréalisme et celle de la résistance intellectuelle, la Main à plume est un petit groupe surréaliste encore mal connu. Ces jeunes gens, poètes et plasticiens, reprennent à leur compte les mots d'ordre de la « Révolution surréaliste » pour assurer en France occupée la continuité du mouvement. Groupe particulièrement politisé, la Main à plume comprend le surréalisme comme un « État de présence » qui permette de répondre à la situation historique. La Main à plume se définit dans la lettre qu'elle destine à André Breton en juillet 1943 comme « les francs-tireurs du surréalisme en Europe ». Animés d'un « désir de vivre l'histoire », ces derniers vont être marqués par l'histoire. Le bilan de l’activité, éditoriale, ludique, poétique et plastique du groupe n’en est pas moins important et témoigne d'une véritable dynamique collective. La reprise de la geste surréaliste se mêle à un intérêt précieux pour des objets expérimentaux, et à une volonté de plus en plus ambitieuse d'aggiornamento théorique.

Si ce surréalisme combattant se retrouve isolé à la Libération, il a eu une véritable audience dans le champ intellectuel polarisé par la guerre et l'Occupation. Il est aussi le germe d'évolutions postérieures, qui n'écloront que dans l'après-guerre. La Main à plume est cette exception dans le ballet des avant-gardes, qui tuent le père pour qu'advienne du nouveau : elle a juré fidélité au surréalisme de Breton mais ne peut s'empêcher d'innover.

Après avoir esquissé le parcours de la Main à plume, Léa Nicolas montrera comment l'activité du groupe est orientée à la fois par une réponse à la contrainte et une remontée aux sources du mouvement. Enfin, elle  développera quelques éléments de ce surréalisme plastique, notamment autour de la figure de Jacques Hérold.