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Cinéma d’animation : scénarios, dessins et processus narratifs

Cinéma d’animation : scénarios, dessins et processus narratifs

Publié le par Vincent Ferré (Source : Patrick Barrès)

 

« Cinéma d’animation : scénarios dessins et processus narratifs »

Journée d’étude

Vendredi 7 juin 2013 (à partir de 14h)

Université de Toulouse II-Le Mirail

LARA (laboratoire de recherche en Audiovisuel), équipe SEPPIA

ESAV - 56 rue du Taur, 31000 TOULOUSE

 

Cette journée d’étude a pour objectif d’examiner les relations entre scénarios dessins et processus narratifs dans les pratiques expérimentales, de recherche ou d’auteur du cinéma d’animation.

Le cinéma d’animation renouvelle le travail de la narration. Il explore des voies de « déconstruction narrative » (Dominique Noguez) ou développe des « stratégies narratives qui le rapprochent du cinéma expérimental » (Marcel Jean) et qui le constituent comme « cinéma de l’écart » (Roger Odin). Il se réfère fondamentalement à des chantiers d’expériences plastiques et « plasmatiques » narratives (en référence à Eisenstein), à l’occasion desquels se croisent ou s’hybrident différentes formes d’expression artistique, se reformulent les différents ressorts poïétiques, les matériaux, les dispositifs, les moyens plastiques, les ressources techniques et les médiums. Hervé Joubert-Laurencin écrit dans La lettre volante, à propos du Conte des contes de Youri Norstein, « qu’il y a peut-être plus d’élaboration discursive (d’ordre purement narratif) dans le travail d’un film à transformations que dans un récit linéaire ; il se pourrait que dans le genre court et fortement imaginaire du film d’animation, le génie proprement narratif soit plus présent dans l’image que dans le scénario ». Le film d’animation accorde ainsi, suivant les modelés en tous genres et les transformations des figures, les « scénarios poïétiques » et la narration en train de se faire.

Le dessin se situe au cœur de ces conduites créatrices, suivant les différents termes du disegno, ce qui tient aux volets graphique et expressif, et ce qui se rapporte au projet et à l’activité de conception. La question  porte sur ce qui fédère les différents termes impliqués dans ces expériences plastiques, plasmatiques et narratologiques du cinéma d’animation. La pratique du dessin, le travail de la narration et l’exercice de fiction s’articulent-ils autour d’une même « dialectique de l’invention » (Hubert Damisch) ? Le dessin d’invention, à l’occasion de ces aventures créatrices et suivant une poïétique de l’instable ou du versatile (Dominique Willoughby), suivant une logique de l’incertain (Pierre-Michel Menger) ou de la surprise (Robert Breer), ou suivant un art de la retouche permanente, caractéristiques d’une activité de laboratoire (Alexandre Alexeïeff) et d’une « esthétique expérimentale » (Barbara Turquier),  permet-il de faire émerger une forme narrative autonome ?

 

Cette journée d’étude met à contribution des artistes et des cinéastes, des enseignants et des chercheurs spécialistes dans différents champs disciplinaires des arts plastiques et des études cinématographiques.

 

Intervenants :

Serge Verny, professeur et réalisateur, coordonnateur du secteur cinéma d’animation de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris

Sophie Lécole Solnychkine, maître de conférences en arts plastiques à l’Université de Toulouse 2 Le Mirail, plasticienne, LARA/SEPPIA

Patrick Barrès, professeur arts appliqués, arts plastiques à l’Université de Toulouse 2 Le Mirail, LARA/SEPPIA, plasticien

Jéméry Pailler, doctorant au LARA/équipe SEPPIA à l’Université de Toulouse 2 Le Mirail, graphiste illustrateur et réalisateur

 

Installation artistique

Maxime Thiebault, doctorant au LARA/équipe SEPPIA à l’Université de Toulouse 2 Le Mirail, plasticien vidéomapping

 

Coordination scientifique 

Patrick Barrès (p_barres@club-internet.fr, patrick.barres@univ-tlse2.fr)

Sophie Lécole Solnychkine (sophielecole@free.fr)


14 h00

Serge VERNY

Dessin, récits et représentations multidimensionnelles

Au delà du récit linéaire, à partir du lien entre dessin et écriture, on examinera des représentations graphiques multidimensionnelles et « polychroniques ». La diversité des langages « cinégraphiques », qui explorent des écritures singulières du scénarimage à l’animation, sera abordée par quelques exemples entre déroulement, simultanéité et transformation.

14h45

Sophie LÉCOLE-SOLNYCHKINE

Scénario-matière et narration paysagère dans trois films de Youri Norstein : La renarde et le lièvreLe héron et la cigogneLe petit hérisson dans le brouillard.

Le cinéma d’animation de Youri Norstein se caractérise par le changement d’état des formes et des textures qui composent les éléments du récit. Dans ses films, la narration au sens classique du terme se redouble : elle désigne aussi l’histoire de ces transformations successives, qui construisent les scénarios-matière (par distinction du scénario-récit) des films du cinéaste russe. Les formes paysagères mises en œuvre, à travers leurs métamorphoses, participent de cette narration en inventant des dynamiques plastiques qui instaurent de fragiles rencontres entre fond et forme, entre distinct et confus, entre profondeur et surface, entre relief et platitude, entre étalement et étagement.

Pause

16h00

Patrick BARRÈS

Narration et plasticité dans le cinéma d’animation d’auteur

Le cinéma d’animation d’auteur développe de « nouvelles stratégies narratives », fondées sur des investissements plastiques et des développements « plasmatiques » articulés, et orientées, suivant des régimes spécifiques d’instabilités et d’élasticités, vers une « puissance de figurabilité » (Marin) ou vers une émergence du « figural » (Lyotard).

16h45

Jérémy PAILLER

Constructions narratives et stratification dans une pratique du dessin animé. Une adaptation du conte d'Andersen « La reine des neiges » 

La question de la  construction narrative sera abordée dans le cadre de l'approche poïétique d'une création personnelle, une adaptation du conte d'Andersen La reine des neiges. Le chantier de création du dessin animé s'organise autour de systèmes de stratification, associés à une combinatoire plastique et à une conception « plasmatique ». Le scénario poïétique recoupe, suivant ces ressorts dynamiques et en lien avec un fonctionnement symbolique élargi, l'exercice d'une « narration combinée ».