Essai
Nouvelle parution
C. M. Cluny, Rêver avec Virgile. L'Invention du temps, t. X

C. M. Cluny, Rêver avec Virgile. L'Invention du temps, t. X

Publié le par Nicolas Geneix

Référence bibliographique : C. M. Cluny, Rêver avec Virgile - L'Invention du temps tome X, Editions de la Différence, collection "Littérature", 2013. EAN13 : 9782729120146.


Claude Michel Cluny, Rêver avec Virgile - L'Invention du temps tome X

Paris : La Différence, coll. "Littérature", 2013.

320 p.

EAN 9782729120146

22,00 EUR

Présentation de l'éditeur :

Un fil d’or relie l’adolescence de l’auteur au bonheur qu’il éprouve à préfacer aujourd’hui Virgile. « Le divin est en nous, ou il n’est pas, » assure-t-il. Mais pour ce poète considéré comme païen, ce dont il s’honore, la vie ne se rêve pas : éditeur de la collection de poésie « Orphée », critique littéraire, voyageur sans autre bagage que sa curiosité, il parcourt la planète en solitaire, dans le culte de l’instant. Surtout, il témoigne, accuse, dénonce l’angélisme, les religions et les utopies, ces « faux-nez des tyrannies ». Car s’il s’enchante de la beauté en amant de la jeunesse il voit aussi mourir un monde que partout on épuise et saccage. Les défis politiques et l’impuissance de la raison nourrissent une lucidité dont il a peut-être pris les leçons chez Tacite et Juvénal. Les moeurs politiques, littéraires, les compromissions et la nuisance de ceux qui nous gouvernent offrent au moraliste un champ de tir inépuisable, où les coups au but ponc-tuent non sans férocité ces années de découvertes, de rencontres, d’amitiés et d’écriture.

P.-S. - extrait

« − Hier, mon vieil ami Christian Bernard me dit : “Ce que tu écris te ressemble de plus en plus.”
Je ne sais ce que Christian entend par là, et ne le lui ai pas demandé, n’étant pas porté sur l’introspection. Nous ignorons comment même nos proches (surtout nos proches) nous imaginent ou nous déchiffrent ; selon la vraisemblance, ils nous voient et nous comprennent tous différemment.
L’écriture est à l’image du piano, un engagement à deux mains dont l’une ne lirait pas toujours, ou rarement la même partition que l’autre. Je ressens cela d’une manière positive, dualité enrichissant celui qui écrit de ce qu’il ignore tant que la phrase − affirmative, ambiguë, plurielle − ne s’est pas conclue sur le papier. À supposer que la page écrite nous soit un miroir, quelle incitation alors à s’arrêter sur-le-champ ! “La sotte chose que de parler de soi !” On écrit pour soi comme on ne voyage que seul, pour une initiation, une prospection de son imaginaire et de l’ailleurs. Enfin, en ce qui me concerne.
− Écrire. Tout véritable écrivain sécrète un réseau de sens, de figures et d’échos sous la surface de ses oeuvres. Par chance, il n’en a qu’obscurément conscience, ce qui l’empêche d’y mettre les mains et des intentions. On n’écrit que pour soi sans trop savoir qui l’on est. Ce qui demeure dénué d’importance. C’est très bien ainsi. »