Agenda
Événements & colloques
Au commencement était la traduction : l'antichambre grecque de la tragédie française. Conf. de T. Alonge (Vérone)

Au commencement était la traduction : l'antichambre grecque de la tragédie française. Conf. de T. Alonge (Vérone)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Rosanna Gorris Camos)

Au commencement était la traduction : l'antichambre grecque de la tragédie française

Salle T7, 15h40, Palazzo di Lingue e Lettere, Université de Vérone

Conférence conçue dans le cadre du rapport de mobilité Erasmus

entre l'Université de Vérone et l'Université de la Réunion, qui sera presenté à cette occasion

 

Contrairement aux apparences, en matière théâtrale la Renaissance fut grecque avant que latine : c’est en lisant et en traduisant les tragiques athéniens que les humanistes français redécouvrent le drame antique, qu’ils prennent conscience de l’écart existant entre la structure classique de ce dernier et les Moralités issues du Moyen-âge. À travers l’analyse des huit traductions qui nous sont parvenues – dont l’une inédite –, l'intervention se propose d’anticiper d’une vingtaine d’année la date de naissance de la tragédie française, en la déplaçant aux années 1530. Elle montre que le développement du genre, qui rivalise à armes égales avec l'Italie, se situe à ce moment-là à un carrefour décisif, dans un entre-deux, soumis encore aux logiques des Moralités et du théâtre médiéval, tout en aspirant à reproduire le théâtre antique. Une comparaison minutieuse avec leurs sources athéniennes permet de démontrer que les huit traductions s’apparentent par moments à de réelles adaptations et représentent donc un passage obligé, une antichambre ouvrant la voie à la naissance de la tragédie française humaniste.

Tristan Alonge

D’origine franco-italienne, ancien élève de l’Ecole Normale de Pise, Tristan Alonge est diplômé en lettres classiques à l’Université de Pise, et en affaires publiques à Sciences Po Paris. Après une thèse de doctorat à l’Université Paris-Sorbonne, sur la tragédie grecque et la tragédie française aux XVIe et XVIIe siècles sous la direction de G. Forestier (jury : K. Ibbett, G. Declercq, O. Millet, S. Saïd), il a été chercheur FNS auprès de l'Université de Lausanne dans le cadre du projet "Naissance de la critique dramatique". Il est actuellement maître de conférences en littérature française à l’Université de la Réunion. Spécialiste de Jean Racine, il a publié en 2017 chez Droz un premier ouvrage intitulé Racine et Euripide. La révolution trahie, et dirige un numéro de la revue Europe consacré au dramaturge (2020). Il retouche actuellement un deuxième ouvrage intitulé D'Électre à Phèdre. Les origines grecques de la tragédie française : une occasion manquée.

Organisateur: Prof. Rosanna Gorris Camos (rosanna.gorris@univr.it)