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Appels à contributions
Poets on the Walls. Street Art & Poésie.

Poets on the Walls. Street Art & Poésie.

Publié le par Université de Lausanne (Source : Solen Cozic)


Poursuivant les recherches lancées par son premier événement « Street Art. Contours & Détours », le Nice Street Art Project organise les 22, 23 et 24 septembre 2016 un colloque international et transdisciplinaire consacré aux rapports entre street art et poésie.
Considérées comme deux soeurs depuis l’antiquité selon la formule ut pictura poesis de Horace, la poésie et la peinture font désormais l’objet de nombreuses investigations dans les champs à la fois littéraires et artistiques. Les travaux des street artists semblent pourtant exclus de cet intérêt scientifique alors même qu’ils présentent un fort potentiel esthétique et entretiennent des rapports étroits avec les poètes.
On s’interrogera d’abord sur la portée poétique du street art, une forme d’expression mêlant bien souvent écriture et peinture. S’il est communément affirmé que l’art urbain apporte une note de poésie à l’espace public, on s’attachera à définir précisément les liens qu’entretient le street art avec l’expérience sensible. On s’intéressera à la fois à la poésie comme écriture sur les murs, parfois accompagnée de dessins ou collages (Miss.Tic, Stephen Powers, Banksy…), et à la poésie comme transfiguration du monde, des différents procédés anamorphiques qui magnifient le réel (JR, Odeith, Varini…) au détournement du décor urbain, qui ouvre un champ à l’imaginaire et transforme le quotidien, à la manière de l’écriture poétique (Pao, OaKoAk, Clet Abraham…). En effet, si, comme l’affirme Cocteau, le rôle de la poésie est de « dévoiler, dans toute la force du terme, montrer nues, sous une lumière qui secoue la torpeur, les choses surprenantes qui nous environnent et que nos sens enregistraient machinalement » (Le secret professionnel, 1924), les street artists, connus ou anonymes, font bien oeuvre poétique.
Qu’elle soit verbale ou plastique, la poésie ébranle et force son lecteur/spectateur à adopter un nouveau regard sur le monde. On ne pourra donc pas évoquer les liens entre poésie et street art sans aborder la question de l’engagement, qu’il soit politique, philosophique ou social. Si, comme l’affirmait Paul Eluard, « les poètes sont descendus des sommets sur lesquels ils se croyaient, ils sont allés dans les rues, ils ont insulté leurs maîtres, ils n'ont plus de dieux » (L’évidence poétique, 1937), c’est peut-être pour rappeler leur engagement que leurs figures réapparaissent désormais dans l’espace public. Parmi les poètes les plus représentés par les street artists, on trouve en effet des auteurs tels Whitman, Pessoa, Neruda, Ginsberg, Rimbaud, Aragon, ou encore Angelou. De tels hommages picturaux animent l’espace public et raniment leur parole. Les récents collages de la figure de Pier Paolo Pasolini par le plasticien niçois Ernest Pignon-Ernest, pour commémorer le 40ème anniversaire de l’assassinat du poète, constitueront un objet d’étude privilégié. Les portraits de poètes qui émaillent l’entière production de ce pionnier du street art posent aussi la
question de la « vulnérabilité de l’oeuvre » et de « sa disparition, peut-être ce qu’il y a de plus rimbaldien » dans ses interventions, comme il l’énonce lui-même sur son site (http://pignon-ernest.com/).
Il faudra ainsi prendre en compte le caractère in situ et la nature éphémère du street art pour observer le nouveau sens politico-poétique qui s’en dégage. On pensera à l’ensemble des travaux à la frontière entre street art et poésie ancrés dans un lieu précis : écrits à la manière d’annonces publicitaires (Robert Montgomery), messages aériens (Saber), poèmes embouteillés dans l’espace urbain (le Drunken Poets Project d’Andy Knowlton)... Chacune de ces expériences graphico-poétiques se destinent à tous les passants transformés en spectateurs/lecteurs et visent non seulement une modification de leur perception spatiale dans la ville mais aussi une conscience nouvelle du temps et de l’homme.


Le colloque sera articulé autour de trois axes complémentaires :
1. La thématique “Street poets” s’intéressera à l’enjeu esthétique, à la poétique de l’art in situ, à l’acte créatif comme acte de communication.
2. Dans l’axe “The poetic writing”, on mettra en évidence et analysera les différents recours au registre poétique pour affirmer un engagement politique et social.
3. ”Poets on the walls” aura pour objet le dialogue entre street art et poésie dans et par la figure du poète représentée dans l’espace public.


Modalités de soumission
Les propositions doivent comprendre :
- l’axe retenu
- le nom de l’auteur ou des auteurs
- une présentation succincte de l’auteur ou des auteurs (100 mots maximum)
- le titre
- un résumé de 300 mots maximum
- une liste de mots clés (5 maximum)
- une bibliographie essentielle
- l’engagement écrit et signé à s’acquitter des droits d’inscription de 50 euros au cas où la proposition serait retenue. Ils donnent droit à la participation au colloque et à la gratuité des déjeuners.
Les propositions, rédigées en anglais ou en français, seront déposées sur http://poetsonthewalls.sciencesconf.org
Date limite d’envoi des propositions : 22 mai 2016.

Les communications, d’une durée de 30 minutes, seront tenues en anglais ou en français. Aucun service d’interprétariat ou de traduction ne pourra être fourni. Les frais d’hébergement et de transport sont à la charge des participants.


Comité scientifique
Edwige Comoy Fusaro, Maître de Conférences HDR à l’Université Nice Sophia Antipolis.
Hélène Gaillard, ATER à l’Université Nice Sophia Antipolis.
Christophe Genin, Professeur des universités à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne.
Serge Milan, Maître de Conférences à l’Université Nice Sophia Antipolis.
Christophe Mileschi, Professeur des universités à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense.
Carole Talon-Hugon, Professeur des universités à l’Université Nice Sophia Antipolis.


Comité d’organisation
Edwige Comoy Fusaro, Maître de Conférences HDR à l’Université Nice Sophia Antipolis.
Hélène Gaillard, ATER à l’Université Nice Sophia Antipolis.
Christian Gerini, Maître de Conférences à l’Université de Toulon.