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"Le sujet entre l’individuel et le collectif dans la littérature francophone" (Larache)

Appel à communication

 

Colloque international : "Le sujet entre l’individuel et le collectif dans la littérature francophone"

Université Abdelmalek Essaâdi

Faculté Polydisciplinaire de Larache

Cellule Langue Française

Laboratoire de recherche «  Gestion, Droit, Interculturel et Mutations sociales »

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DESCRIPTION :

 

La condition du sujet s’est toujours instituée comme la problématique  majeure de la littérature francophone (maghrébine, judéo-maghrébine, négro-africaine…). Les  générations successives des romanciers affiliés à cette veine en ont fait la pièce maîtresse de leurs productions littéraires. Le sujet dans cette littérature, notamment dans les deux premières décennies de la deuxième moitié du siècle révolu, s’est souvent nié au profit d’un besoin de confirmation identitaire. En effet, les tentatives du sujet se veulent à vrai dire une affirmation de la dignité de son groupe d’appartenance. Dans ce pan de l’histoire, le sujet auquel fait clin d’œil la littérature susmentionnée, ne s’assume pas en tant qu’individualité. Ses choix et ses convictions s’organisent autour du Moi collectif qui contrôle ses pensées et sa condition.

Or, la réduction du sujet au servage du collectif et sa soumission devant les jougs de l’ordre communautaire viennent très vite à leur terme à  l’exception, paraît-il, du sujet de la littérature judéo-maghrébine qui ne se conçoit plus, ulcéré par le souvenir de la diaspora et les autres traumas gravés dans sa mémoire, en dehors de sa judéité. Le renoncement à cette « ressource de solidarité », pour reprendre l’expression de Heinz Wisman, chez le Maghrébin et le Subsaharien, fonde une nouvelle ère dans l’histoire du sujet qui commence, étouffé par le poids on ne plus écrasant du collectif, à s’établir « comme une individualité qui échappe à la nécessité d’enracinement » (Heinz Wisman, Penser entre les langues, Edition Albain Michel, 2012, p. 47). Ce regain de liberté s’attribue à la conjecture selon laquelle « l’univers paternel, vertical, est sécurisant au prix d’une dépossession » (Heinz Wisman, p. 50).

  La volonté de s’assumer comme une individualité a propulsé le sujet dans une aventure migratoire et exilique où il se voue à l’expérience de l’altérité assumée comme une distance indispensable à son éveil. « L’identité n’advient (-t-elle) que par l’altérité (?) » (Henri Meschonnic, Ethique et politique du traduire, Editions Verdier, 2007, p.77)

 Prévue, de surcroît, à la fois comme une émancipation de la violence symbolique subie sous l’autorité agglutinante du culturel et de l’égo collectif que comme une expérience où se s’accomplit la recherche du mieux, cette prise de distance a assorti le sujet de statuts distincts :

  • Le beur et son homologue le Subsaharien nés dans les pays d’accueil qui organisent leurs visions du monde autour d’une identité individuelle où les ressources identitaires se concilient dans le même sillage au profit d’un sujet pluriel et postmoderne qui donne une cohérence à ses différents états du Moi ;
  • L’hybride qui essaie d’être ici et là et finit, au bout du compte, par être de nulle part ;
  • L’immigré qui, incapable de s’ériger en centre de lui-même, adosse son existence à des béquilles périphériques de l’identité individuelle dont l’ethnie, la religion, la langue…

Le colloque  se propose d’interroger cette éternelle dialectique qui régit le rapport du sujet à l’ordre collectif dans lequel son être est forgé, son rapport à cet ordre où il s’est propulsé à la suite d’une expérience migratoire ou exilique. Le colloque abordera aussi les choix stratégiques que le sujet déploie dans la mise en confrontation des valeurs qui fondent l’origine et le substrat culturel qu’il s’approprie en réponse aux impératifs de la société hôte sans faire pour autant table rase de ses perspectives transversales. Le spectre de la réflexion peut être élargi par une ouverture sur les axes non exhaustifs définis ci-après :

  • L’identité, entre l’individuel et le collectif
  • Troubles et pathologies identitaires
  • Expérience migratoire à l’épreuve de l’altérité.

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Modalités de soumission des articles :

  • Les propositions de communication d’une longueur de 300 mots environ, accompagnées d’une brève notice biobibliographique, doivent être envoyées au plus tard le 15 novembre 2019, conjointement aux adresses suivantes : laknet74@yahoo.fr    /     jalal_our@hotmail.fr
  • Les décisions du comité scientifique du colloque seront communiquées le 30 novembre 2019
  • Date du colloque : 11 et 12 décembre 2019
  • Les articles définitifs pour la publication seront à remettre avant le 31 mars 2020.

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Responsable : Mohammed LAKHDAR

Comité d’organisation :

Mohammed LAKHDAR – Amal  BOUCHELTA – Jalal OURYA – Abdelbar EJBARI – Hicham ACHELHI – Samira BOUNID – Souad FILALI – Brahim HRAOUA – Mohamed EL ARBAN – Najlae AHMADOUN – Noureddine DAOUDI – El Habib STATI – Abdeljabar EL MARRAKECHY

Comité scientifique :

Sanae GHOUATI, Université Ibn Tofaïl – Abdelmounïm EL AZOUZI, Université Sidi Mohamed Ben Abdellah – Abdelghani EL HIMANI, Université Sidi Mohamed Ben Abdellah - Abdelilah EL KHALIFI, Université Abdelmalek Essaâdi – Mohammed LAKHDAR, Université Abdelmalek Essaâdi – Amal BOUCHELTA, Université Abdelmalek Essaâdi – Jalal OURYA, Université Abdelmalek Esaâdi