Questions de société
Alex Mahoudeau, La panique woke. Anatomie d’une offensive réactionnaire

Alex Mahoudeau, La panique woke. Anatomie d’une offensive réactionnaire

Publié le par Université de Lausanne

Encore inconnu il y a peu en France, le terme de « woke » a récemment envahi les réseaux sociaux et les journaux. Né des luttes antiracistes des Afro-Américains dans les années 1950, il revêt alors un sens positif : celui d’être « éveillé », conscient politiquement. Mais il est aujourd’hui utilisé péjorativement pour attaquer toute forme d’engagement contre les discriminations. Pour ses détracteurs, la prétendue « idéologie woke » serait un nouvel avatar du « politiquement correct » ou de la « cancel culture » et infiltrerait les centres de pouvoir, des médias aux grandes entreprises, encourageant une déconstruction du monde par la bouche d’une génération radicalisée.

Ainsi va la « panique woke ». Et si cette panique cachait simplement une forme, classique mais violente, de réaction ? C’est cette offensive réactionnaire et sa mécanique idéologique qui sont ici décortiquées par Alex Mahoudeau, mieux connu sur les réseaux sociaux à travers le pseudonyme de « Pandov Strochnis ».

On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage…

"Woke : anatomie d’un anathème", par Alain Policar (en ligne le 9 juin 2022)

Servi par une excellente connaissance de la société américaine, l’ouvrage d’Alex Mahoudeau propose une analyse convaincante de ce qu’il nomme La panique woke (peut-être aurait-il fallu, pour plus de clarté, parler de la « panique anti-woke »). Son travail vise avant tout à dégager la signification politique de l’engouement pour le « wokisme . Il montre que nous avons affaire à une opération idéologique d’appropriation d’un mot pour le transformer en instrument d’occultation de la réalité des discriminations fondées sur la couleur de peau. Cette offensive est un indice consistant de la guerre culturelle que mène la pensée réactionnaire contre tous ceux qui établissent un lien entre notre passé colonial et/ou esclavagiste et la persistance de la stigmatisation ethno-raciale.