Essai
Nouvelle parution
A. Steiner, Les En-dehors. Anarchistes individualistes et illégalistes à la « Belle Époque »

A. Steiner, Les En-dehors. Anarchistes individualistes et illégalistes à la « Belle Époque »

Publié le par Marc Escola

Les En-dehors

Anarchistes individualistes et illégalistes à la « Belle Époque »

Anne Steiner

éd. L'échappée, juin 2019

288 p. | 19 euros

isbn 9782373090574

50 illustrations d'époque

 

Ils ont vingt ans en 1910 et se définissent comme des « en-dehors ». Refusant de se soumettre à l’ordre social dominant, ils rejettent aussi tout embrigadement dans les organisations syndicales ou politiques. Pour eux, l’émancipation individuelle doit précéder l’émancipation collective.

Leur refus des normes bourgeoises, comme des préjugés propres aux classes populaires, les conduit à inventer d’autres relations entre hommes et femmes, entre adultes et enfants, et à développer un art de vivre transgressif. Leur refus du salariat les conduit à expérimenter la vie en communauté et à inventer d’autres modes de consommation, mais aussi à emprunter la voie de l’illégalisme – dont le périple tragique de la « bande à Bonnot » est la plus célèbre illustration.
En révolte contre sa famille, Rirette Maîtrejean, arrivée à Paris à l’âge de seize ans, devient l’une des figures de ce milieu. Son parcours sert de fil conducteur à ce passionnant récit.

À ses côtés, nous découvrons tous les acteurs de cette épopée anarcho-individualiste qui ont expérimenté ce précepte de Libertad : « Ce n’est pas dans cent ans qu’il faut vivre en anarchiste ». Exigence que plus d’un paya de sa liberté et même de sa vie.

Voir le site de l'éditeur…

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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :

"Impatiences anarchistes", par Ulysse Baratin (2 juillet 2019)

Entre Ménilmontant et la Seine-Saint-Denis, former des communautés, remettre en cause les rapports de genre, suivre un régime végétarien strict et, enfin, échapper à l’État comme au salariat. 2019 ? Non, début du XXe siècle, au sein de groupes anarchistes lassés d’attendre le Grand Soir. Il faut lire le très beau livre d’Anne Steiner sur ces trajectoires de femmes et d’hommes qui, il y a plus d’un siècle, voulurent changer d’existence tout de suite. Ouvrage d’histoire et de sociologie politique, Les en-dehors parvient à retracer l’esprit d’une génération entière en se concentrant sur la vie d’une seule personne : Rirette Maîtrejean, une femme qui, tout simplement, voulait vivre sa vie en pleine liberté.

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« La transformation des mentalités doit précéder celle de la société »

Entretien d'Anne Steiner par Kévin Boucaud-Victoire à lire sur le site de Marianne.

"Ce n'est pas dans cent ans qu'il faut vivre en anarchiste", expliquaient les "En-dehors". Ces anarchistes individualistes de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle refusaient autant les normes bourgeoises que le mythe du "grand soir" ou celui de la "grève générale". Pour eux, il s'agissait de changer tout de suite la société, en commençant par se transformer soi-même. Refusant le salariat, ils ont souvent vécu un peu en marge de la société, expérimentant d'autres modes de consommation. En 2008, la sociologue Anne Steiner s'intéresse à ces radicaux dans Les En-dehors : anarchistes individualistes et illégalistes à la Belle époque (L'échappée), qu'elle vient de rééditer. Rencontre.

Pour lire l'entretien : https://www.marianne.net/debattons/entretiens/la-transformation-des-mentalites-doit-preceder-celle-de-la-societe

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« Les En-Dehors »

Chronique sur les En-Dehors à decouvrir sur le site de la revue Ballast.

D’un visage reconnu c’est une foule qui se dévoile. À travers la figure de Rirette Maîtrejean, l’historienne Anne Steiner dresse le portrait d’un courant libertaire assez peu connu, celui des individualistes. Autour d’elle une multitude d’enfants d’ouvriers ou de paysans rejetant le destin familial, de jeunes adultes à l’instruction incomplète mais assoiffés de science et de révolte, de militants qui ne croient ni en la réforme ni en la révolution mais à la formation individuelle et collective comme source d’émancipation. Leurs noms ne disent pour la plupart pas grand-chose ; certains toutefois plus que d’autres : ainsi de celui de Victor Kibaltchiche, dit Victor Serge, compagnon de lutte comme d’infortune de Rirette et époux éphémère de celle-ci. Derrière ces trajectoires, c’est une volonté de transformation du monde passant en premier lieu par soi qui est affirmée. [...]

Pour lire la suite de l'article : https://www.revue-ballast.fr/cartouches-44/