
La démocratie aurait-elle trahi toutes ses promesses ? Trente ans après la chute du Mur de Berlin, les peuples doutent et beaucoup sont habités par le ressentiment. Certains en appellent à une démocratie "directe", d’autres consentent à l’instauration de "démocraties illibérales". Mais de quoi parle-t-on ? Si la démocratie est la manière dont des hommes libres et égaux choisissent de ne pas subir leur destin en délibérant entre eux, qu’en est-il donc de la liberté, de l’égalité et du peuple qu’ils forment ? Dans Démocratie ! hic et nunc (éd. F. Bourin), J.-F. Bouthors et J.-L. Nancy ont mis en commun leurs approches philosophiques, anthropologiques, historiques et géopolitiques pour dégager ensemble les soubassements de la crise démocratique.
Au tournant des années 1960, Pierre Clastres a lancé un défi à l’ethnocentrisme de la raison politique occidentale : et si les sociétés amérindiennes, accusées par les colonisateurs européens d’être "sans foi, ni loi, ni roi ", ne manquaient de rien ? Et si elles formaient, plutôt que des sociétés "sans État ", des sociétés "contre l’État" ? Toute l’œuvre de Clastres va explorer les conséquences de ce changement de perspective. Dans Politique des multiplicités. Pierre Clastres face à l'État, Eduardo Viveiros de Castro (Dehors éd.), se propose d’interroger l’intempestivité de l’œuvre de Clastres. Quels déplacements opérer dans cette pensée pour la réactualiser à une époque où les mouvements des peuples autochtones imposent que nous passions "du silence au dialogue", et où la crise environnementale globale suppose que nous reconsidérions nos manières d’habiter la Terre ? Fabula vous invite à lire un extrait de l'ouvrage…
La Boétie a dix-sept ans quand l’essoufflement d’un mouvement populaire avec lequel il sympathise l’amène à s’interroger sur les raisons de ce qui ressemble à un reniement de l’aspiration à la justice et à la liberté, pire, à une sorte de "servitude volontaire". Dans De la servitude volontaire. Pertinence du Contr'un de La Boétie (Encre marine), Bernard Barsotti propose une relecture originale de la fulgurante enquête sur le comportement de la liberté humaine et le rapport complexe du peuple au pouvoir, mieux connue sous le titre de Discours de la Servitude volontaire, en mettant l’accent sur la force interrogeante du texte, plutôt que sur les réponses que les interprétations les plus variées ont pu y trouver. Ce qui compte, dans le Contr’Un, en plus de l’appel à la révolte politique et économique que les lectures marxistes et libertaires ont reconnu en lui, c’est l’invitation à questionner nos relations avec l’État et avec toutes les instances de domination qui "prennent soin" de nous. Fabula vous invite ici encore à découvrir un extrait de l'ouvrage…