Pourquoi diable fait-il ceci ? Voilà un heureux hasard ! Cette scène est inutile. Mais pourquoi nous dit-on tout cela ? C’est déjà fini ? Au théâtre, au cinéma, devant les séries télévisées contemporaines, le spectateur ne cesse de se poser ces questions, qui constituent la basse continue de la réception de la fiction dramatique. Mais au regard de quel modèle de cohérence porte-t-on ces jugements ? Dans Logique du genre dramatique (Droz), qui fait suite à une Poétique de Molière (Droz, 2007) dont V. Heyraud avait rendu compte pour Acta fabula, Jean de Guardia vient expliciter ce modèle latent de la cohérence fictionnelle, en examinant la question à un moment de l’histoire des formes où l’exigence de logique a été portée à un point extrême : le théâtre régulier français – Corneille, Molière, Racine ; c'est dans les débats sur l'unité d'action que s’est élaboré le modèle en fonction duquel nous percevons aujourd’hui encore toutes les fictions dramatiques. À l'entrée "Fiction" de l'Atelier de théorie littéraire, on peut d'ores et déjà lire les premières pages de l'introduction de l'ouvrage.