Le catalogue des collections Fabula s'enrichit d'un ensemble à plus d'un titre inédit : les actes du colloque « Témoigner sur la Shoah en URSS » (Paris, 2013), réunis et traduits par Annie Epelboin et Assia Kovriguina, avec le soutien de l'Université Paris 8, de la Fondation Mémoire de la Shoah et du Centre franco-russe de recherches en Sciences humaines de Moscou. Si « Auschwitz » est devenu, pour la conscience européenne occidentale, le nom générique de l’expérience concentrationnaire, les genocide studies doivent s'étendre à "l’autre part de la Shoah", l’extermination des Juifs sur le front Est, dès la rupture en juin 1941 du pacte germanoâsoviétique. Les massacres y ont été perpétrés à ciel ouvert, à proximité des villes et des villages : les nazis regroupaient le plus souvent les victimes au bord des ravins, tel celui qu’on appelle Babi Yar à Kiev, et dont le nom est devenu en Union soviétique l’emblème de l’anéantissement. Les contributions réunies invitent à méditer cette Littérature des ravins, selon le titre donné par les mêmes A. Epelboin et A. Kovriguina à une anthologie qui a fait elle-même date (R. Laffont, 2013), et dont Claire Laloyaux a donné le compte rendu dans le dossier critique d'Acta fabula "L'aire du témoin".