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P. Krajewski,

P. Krajewski, "Sens", l’exposition : l’inoculation du rêve

Publié le par Nicolas Geneix

Pascal Krajewski, "Sens", l’exposition : l’inoculation du rêve

Article paru sur le site "neuvième art 2.0", juin 2015.

"De Mai à Octobre 2015, Marc-Antoine Mathieu, dessinateur de bande dessinée et scénographe au sein du studio Lucie Lom, organise pour la première fois la mise en espace de son propre travail.
Invité par le LiFE de Saint-Nazaire, Mathieu a choisi de concevoir l’expérience comme un prolongement de son précédent opus, Sens (Delcourt, 2014). La gageure était de taille : carte blanche était donnée à l’artiste pour venir occuper le formidable volume d’une ancienne alvéole d’une base de sous-marins de la seconde guerre mondiale, un lieu titanesque, de béton brut.
Ou comment une BD cachait aussi une installation...

(...)

Après nous être graduellement éloignés de notre Réel en direction de son Autre, l’Imaginaire – alors que l’on pouvait enfin l’entr’apercevoir et presque le toucher – voilà que le dispositif de l’œuvre nous rattrape et nous rejette vers notre réel le plus cru, un vaste horizon encore, celui de la jetée du port. Tout cela n’aurait-il fonctionné que comme un leurre ? Au moment où l’on croyait saisir l’horizon graphique, nous voilà rabattu sur notre horizon mondain.
N’est-ce pas, à l’envers, à rebours, le chemin de Julius dans Le Processus ? Une sorte de « Récessus » ? Sommes-nous un « anti-Julius » ? Et tandis qu’il se laissait prendre dans son Processus, nous nous faisions surprendre par ce Récessus ?... La porte finale qu’il nous a bien fallu franchir n’opérait-elle pas comme la psyché centrale de L’Épaisseur du miroir, qui oppose deux trajets analogues et contraires des héros qui jamais ne se rencontrent ?

Question plus grave : si l’installation est bien le dispositif réel et inversé de celui dessiné dans Le processus à l’attention de Julius – alors, tout comme lui, sommes-nous condamné à toujours revenir sur nos pas, courir après nous-mêmes, nous relancer dans l’espace du LiFE pour retenter le parcours ? (est-ce pour cela qu’il y avait déjà des empreintes de pas dans le sable ? Étaient-ce les nôtres ?)

Et si c’est bien le cas, que se passera-t-il en Octobre, lors de la fermeture ? puis lors du démontage ?"

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