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La littérature africaine : une littérature de force majeure ?

La littérature africaine : une littérature de force majeure ?

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Marie-Rose Abomo-Maurin)

PREMIER COLLOQUE INTERNATIONAL « JEUNES CHERCHEURS »

FIRST INTERNATIONAL SYMPOSIUM FOR YOUNG RESEARCHERS

 

DEPARTEMENT DE LITTERATURE ET CIVILISATIONS AFRICAINES

DEPARTMENT OF AFRICAN LITERATURE   AND CIVILISATIONS

DU 23 AU 25 OCTOBRE 2013

FROM 23 TO 25 OCTOBER 2013

 

LA LITTERATURE AFRICAINE : UNE LITTERATURE DE FORCE MAJEURE ?

AFRICAN LITERATURE: A CASE OF ABSOLUTE NECESSITY?

APPEL À COMMUNICATIONS

CALL FOR PAPERS

 

La littérature, on le sait, est l’expression d’une époque dans sa réalité socioculturelle, ses engagements politico-idéologiques, ses aspirations théologico-spirituelles, tels que sentis ou consentis par les écrivains. La littérature se veut donc une inscription esthétique d’un peuple dans le temps officiel (celui qui définit son existence en en suggérant les critères et les modèles d’évaluation) ou, plus exactement, une (ré)écriture stylisée de ce temps, c’est-à-dire de cette Histoire qui, de plus en plus, abuse de la confiance du peuple en ignorant qu’elle n’est que la linéarisation de son être-au-monde.

La littérature africaine particulièrement, née d’un besoin d’affirmation existentielle de l’âme noire, a toujours entretenu, avec l’histoire officielle, des rapports en demi-teinte. Les points nodaux de l’Histoire du continent noir ont également servi d’abscisses par lesquelles passe la trajectoire esthétique de la fiction africaine.

De la sécularisation assimilationniste de la colonisation à la libéralisation assujettissante de la mondialisation, le parcours historique de l’Afrique a généré une littérature militante ou de force majeure dont les modalités sont fonction, entre autres, de l’époque, du statut de l’écrivain, du genre littéraire, bref du champ littéraire dans lequel chaque écrivain est engagé ou embarqué par des contingences historiques. C’est dire que l’esthétique africaine se définit dans ce commerce (de dupes ou de franchise ?) entre le texte et le contexte, l’œuvre n’étant très souvent que la textualisation de la société et la société, autant que possible, la contextualisation de l’œuvre.

La mise en évidence de la littérature africaine en particulier a permis de percevoir une certaine évolution de la pensée et des idées en Afrique. Au fil du temps, les appellations, les écrivains, les thématiques, les frontières, etc., ont évolué, traduisant ainsi la dynamique qui habite cette entreprise de l’esprit. De plus, la littérature africaine s’exporte et se vend. L’Afrique a donc « une » littérature, peut-on affirmer. Cependant, la régionalisation du continent (sur les plans politique et économique), ou encore sa scission entre Afrique blanche et Afrique noire, entre les différentes Afriques francophone, anglophone, lusophone et hispanophone semble porter un coup à cette affirmation. L’Afrique a-t-elle, en effet, UNE littérature ? a-t-elle UNE histoire ?

Ce colloque dont la spécificité est qu’il est réservé aux jeunes chercheurs (étudiants en Master, Doctorat et jeunes docteurs) veut réexaminer les rapports entre histoire et littérature africaines à l’aune des jeux poétiques et des enjeux politiques. Il  ne s’agira plus, comme la plupart du temps, de se limiter à la recherche des valeurs esthétiques nationales ou régionales dans le texte africain. Il ne sera non plus question de faire simplement un état des lieux de cette littérature, mais de repenser en profondeur la signification des textes africains par rapport à l’époque (notamment celle qui correspond à l’histoire moderne de l’Afrique, c’est-à-dire de 1945, fin de la Deuxième guerre mondiale, à 1960, date de naissance de la plupart des Etats africains, et de 1960 à nos jours),  aux formes toujours en perpétuelle mutation, aux valeurs transmises au fil du temps, et à l’écriture même, comme traits caractéristiques de leur singularité. L’on n’oubliera pas, dans une perspective transversale, d’étudier les relations que cette littérature entretient avec d’autres cultures : sa fonction transculturelle.

 À travers le regard neuf des jeunes chercheurs, regard cependant critique et constructif, il est question de suivre l’évolution de cette littérature en feuilletant les pages de l’Histoire qui en constitue le substrat fondamental et d’évaluer la dynamique de cette histoire en relisant les paroles des auteurs consignées dans l’espace des œuvres littéraires. L’objectif de ce colloque consiste  à mener une réflexion approfondie et objective, plurielle et novatrice, sur la littérature africaine en tant que création artistique, mais également comme facteur important  et indéniable du développement durable (dont le rapport avec le temps dynamique n’est plus à démontrer) de l’Afrique et à proposer de nouvelles données stratégiques pour l’essor de cette dernière.

Cette relecture peut se faire selon les axes suivants :

1- L’écriture des pionniers : style, thèmes, vision ;

2- Les genres littéraires : figures poétiques et configurations idéologiques ;

3- La question du genre : écriture(s) féminine(s) et écriture au féminin ;

4- L’écriture africaine : rupture, transversalité, transgénéricité et transcontinentalité ;

5- L’écriture rouge : la littérature face à l’« irreprésentable » (génocide rwandais, guerres) ;

6 - La littérature de part et d’autre du Sahara : le Maghreb / l’Afrique noire ;

7 - Littérature écrite / littérature orale : rupture ou continuité ?

8 - La critique africaine et camerounaise : référents culturels ; modèles théoriques ; démarches épistémologiques ;

9 – La réception de cette littérature : de la personnalité du lecteur de la production africaine.

 

Les propositions de communication (en français ou en anglais) d’une page, maximum, sont recevables jusqu’au 28 février 2013, aux adresses électroniques suivantes :

 

colloquejeuneschercheurslcayde1@yahoo.fr, littafric@gmail.com

 

Adresse : Université de Yaoundé 1, Faculté des Arts, Lettres et Sciences humaines, Département des Littérature et civilisations africaines, Yaoundé, Cameroun

 

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It is a truism that literature is the expression of an epoch in its socio-cultural realities, its politico-ideological engagements and its theologico-spiritual aspirations. Literature is therefore an aesthetic recording of a people in history, namely, the history that defines the existence of the former and suggests the criteria and modes of its own evaluation. At another level, literature can be considered a stylized rewriting of this history; a history that consistently takes advantage of the people while forgetting that it is only an offshoot of the latter’s being in the world.

African literature has particularly enjoyed a symbiotic relationship, albeit a not-so-cordial one, with history, given that its very birth is grounded in the need of affirming the existence of the African mind and atmosphere. The historical trajectory of the African continent has consistently served as fertile ground for African fiction.

 From the assimilationist premise of colonialism to the ‘subjectivised’ liberalization of globalization, Africa’s historical trajectory has given rise to a militant literature; a functional literature that is largely defined by the historical epoch, the place of the writer and genre type. It is a literature in which the writer’s commitment and historical relevance is evident.  The aesthetics of African literature is thus bound by the text/context dichotomy as the literary work is often a textualization of the society and the society, on its part, a contextualization of the work in question.

 

The evolution of African literature, in particular, has engendered a corresponding development in African thought and ideas.  With the passage of time, writers, themes, genre types and literary frontiers, among others, have evolved, underscoring the dynamism of this creative enterprise. Today, African literature has transcended borders and stands its ground in the world market of ideas. We can thus affirm its existence. However, the regionalization of the continent on the economic and historical planes, its division into black and white Africa or its compartmentalization along the lines of Anglophone, Francophone, Lusophone and hispanophone seems to call the above affirmation into question. Does Africa, in effect, have A literature? Does it have A history?

This colloquium, which is exclusively for young researchers, namely, Master’s, Doctorate and young PhD holders, seeks to reexamine the relationship between African literature and history; a subject  today at the center of art and politics on the continent. The focus is on rethinking African literature, especially the significance of African writing to the different historical epochs, namely, the end of  the second world war(1945) to the independence period (1960 when most countries in Africa gained independence), to the present. The colloquium also seeks to revisit the changing forms of this literature, the values embedded in it, as well as its textualities and peculiarities as a literature. An examination of the transcultural perspectives of the literature is equally envisioned.

Through the novel, yet critical and constructive perspective of young researchers, it is a question of revisiting the historical trajectory of African literature, its engagement with history and the varying perspectives of the latter we glean from the different genres. The principal objective of the colloquium is to provoke a serious and objective, multifaceted and novel rereading of African literature, not only as a creative enterprise, but as an inevitable factor of palpable development on the continent. It seeks to provide new ways of harnessing these gains for further development of the continent.

The rereading can be done under the following sub themes;

Pioneer Writing: styles, themes and vision Literary genres: Poetic figures and ideological configurations A question of gender: feminine writing and writing from a feminist perspective African writing: rupture, transversality, transgenericity and transcontinentality War literature Literature from both sides of the Sahara: Mahgrebian literature/ Black African literature Written literature/Oral literature: break or continuity? The criticism of African/Cameroon literature: cultural referents, theoretical models, epistemological considerations Reception of African literature: Who reads African literature?

 

Abstracts of not more than one page ( in French or in English) should be sent by the 28th February 2013, latest, to the following addresses


Colloquejeuneschercheurslcayde1@yahoo.fr,         littafric@gmail.com

Address: University of Yaoundé 1, Faculty of Arts, Letters and Social Sciences, Department of Literature and African Civilizations, Yaoundé, Cameroon