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Bon Usage et Variation Sociolinguisique: Perspectives diachroniques et traditions nationales

Bon Usage et Variation Sociolinguisique: Perspectives diachroniques et traditions nationales

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Wendy Ayres-Bennett)

Parmi les champs de réflexions les plus caractéristiques de l'histoire de l'activité grammaticale en France, on trouve le souci de déterminer, parmi toutes les variantes, le « bon usage ». Cette notion de « bon usage », aujourd'hui chargée de connotations archaïques et élitistes, est souvent perçue comme un ensemble de prescriptions normatives correspondant à un modèle socioculturel.

Dans ce colloque, parmi les problématiques propres à ouvrir le débat:

 

  • Nous souhaiterions nous interroger sur l'évolution de la notion de « bon usage » : Quels sont les facteurs qui ont influencé la conception du « bon usage » ? A quels enjeux socioculturels cette tradition correspond-elle ?

 

Pour élaborer le « bon usage », de Tory à Vaugelas et ses successeurs, les grammairiens et les remarqueurs se sont appuyés sur l'observation de productions diverses : littérature, textes non littéraires, communication orale. Un problème typique est celui de la délimitation sociale et géographique des locuteurs pouvant représenter le « bon usage ». Selon la période, l'appartenance religieuse, l'importance accordée à l'écrit et à l'oral, les modèles ont beaucoup variés et se sont déplacés notamment de l'idéal savant au Palais ou à la Cour.

La période prise en compte ira du XVIe siècle - pendant lequel circule l'idée de « correction de langage » - au XXIe siècle.

 

  • Nous souhaiterions également nous interroger sur le caractère prescriptif des ouvrages sur le « bon usage » : l'élaboration du « bon usage » se fonde-t-elle toujours sur une réduction des variantes ?

 

En 1689, le remarqueur N. Andry de Boisregard écrivait « c'est un défaut ordinaire à nos Grammairiens de s'imaginer que dés qu'une chose se dit de deux façons, il faut condamner l'une pour autoriser l'autre. Pourquoy ne pourront-elles pas estre toutes deux bonnes ? ». Si Vaugelas, dans ses Remarques sur la langue Françoise (1647), s'appuyait souvent sur un modèle prescriptif il y a également des observations dans lesquelles il adopte une position plutôt « sociolinguistique ». Il reconnaissait la valeur relative des différents usages et présentait une analyse nuancée selon laquelle les usages sont plus ou moins bons selon le contexte, le registre, le style...

 

  • Suite à cette question nous voudrions examiner dans quelle mesure les textes qui prescrivent le « bon usage » nous fournissent des données précieuses sur la variation sociolinguistique, surtout pour les périodes antérieures.

     

En utilisant par exemple des formules telles que « Ne dites pas X ... » ou « X est une faute » ces textes nous renseignent-ils sur les usages régionaux, populaires...? Dans quelle mesure constituent-ils des sources intéressantes pour l'étude du français « non-standard », objet difficile à décrire pour les périodes où nous manquons d'enquêtes ? D'autre part, pour les époques où nous n'avons pas d'enregistrements, les observations sur les mediums d'expressions donnent-elles des témoignages utiles pour la description de l'oral ?

 

  • Comment cette tradition évolue-t-elle aujourd'hui ? Le Bon Usage de Grevisse s'inscrit-il dans une filiation ?

     

Nous aimerions considérer les influences directes et indirectes entre les différents textes qui s'appuient sur le « bon usage ». Dans quelle mesure Grevisse, décrit dans une des préfaces comme « le Vaugelas du 20e siècle », suit-il les traces des remarqueurs ? A quel point les différentes traditions nationales s'influencent-elles les unes les autres ?

 

  • Nous proposons donc d'élargir le champ à d'autres traditions nationales pour essayer de dégager des spécificités de cette notion dans d'autres langues.

 

Si notre réflexion commence par la tradition française et surtout par la tradition des remarqueurs nous voudrions situer les textes français en nous interrogeant sur les manifestations de la tradition du « bon usage » dans d'autres pays européens. A quel point est-il possible d'identifier des notions communes qui unifient toutes les traditions ? A quel point les grammaires du « bon usage » s'adaptent-elles au contexte national particulier ?

 

Conference organization:

This conference is taking place under the auspices of the AHRC funded project Observations on the French language (Art and Humanities Research Council of Great Britain). The organizers are Wendy Ayres-Bennett and Magali Seijido, University of Cambridge.

 

Organizing committee:

Wendy Ayres-Bennett, University of Cambridge

Philippe Caron, Universit de Poitiers

Jean-Marie Fournier, Universit de Paris III

Douglas Kibbee, University of Illinois at Urbana-Champaign

Francine Mazire, Universit Paris XIII

Gilles Siouffi, Universit Paul Valry Montpellier III

 

Invited speakers:

Sylvie Archaimbault (Directrice du laboratoire dhistoire des thories linguistiques UMR 7597 CNRS/Universit Paris-Diderot): on the Russian tradition

Ingrid Tieken-Boon van Ostade (Universiteit Leiden): on the English tradition

Nicola McLelland (University of Nottingham): on the German tradition

Danielle Trudeau (San Jos State University): author of Les Inventeurs du bon usage (1529-1647), Minuit 1992.

 

Practical information:

Papers may be given in French or English.

 

Abstracts of papers, which should not exceed 350 words in length, should be sent by e-mail attachment by 15 January 2009 to the following address: ms693@cam.ac.uk. Colleagues will be informed whether their paper has been accepted by 28 February 2009 at the latest.

 

Practical details of the conference venue, accommodation and programme will be posted on the conference website in due course:

http://www.mml.cam.ac.uk/french/observations/conference.html

 

For any further information please contact Magali Seijido: ms693@cam.ac.uk