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1968 Un événement de paroles, Subjectivité, esthétique, politique

1968 Un événement de paroles, Subjectivité, esthétique, politique

Publié le par Marielle Macé (Source : LACIS, Université Paul Valéry, Montpellier)

1968, l'imprévu, crée la déchirure dans l'entrelacs des discours —politique, économique, technique, consumériste— jusque-là régulateurs de la vie sociale. À l'individu statistique, défini par le nombre, à l'individu déterminé par les relations de structure, d'organisation ou de système, s'oppose un sujet créé

par une parole neuve et exigeante : exigeant de tenir un point d'intensité ou d'impossible qui ouvre à l'imagination et à la singularité. 

1968, l'unique, fut réellement l'émergence d'une parole plurielle, joyeusement indifférente à la loi commerciale du monde et à ce que Lacan appelait « le service des biens », l'événement d'une inventivité langagière créatrice de subjectivité et de socialité, multiforme, foisonnante, traversant tous les « genres » constitués : littérature, poésie, théâtre, cinéma, politique.

Si les paroles issues du mouvement de mai 1968, quelque forme qu'elles aient prises, ont fait de nombreuses analyses, sociologiques, historiques, philosophiques, si les tracts ont donné lieu à un ouvrage linguistique en 1975, cette inventivité langagière n'a pas ou peu été étudiée du point de vue

d'une anthropologie du langage qui rende compte de sa singularité subjective et de sa complexité discursive

et sociale.  

1968 ré-actualise une exigence : celle de reconnaître le langage comme la forme essentielle du lien social, à travers le souci du politique, de « l'être ensemble dans la cité » et la contextualisation de ses manifestations langagières, la rue, la place, l'atelier, l'usine, le théâtre, la tribune, l'université ; ce qui s'y inaugure en effet est à la fois une « oralité » créatrice de lien social et une rencontre inédite entre l'art

et le politique qui appelle non seulement chacun à l'époque à faire de sa vie une « oeuvre d'art », mais à une réflexion sur la place de l'esthétique dans le politique pendant et après mai 1968.

Les formes discursives et langagières qui émergent à travers les textes ou les oeuvres, issus du mouvement lui-même ou de ses réactualisations ultérieures, seront au coeur du débat : cinéma des années 70, discours des néo-ruraux et de leurs enfants, discours médiatiques, politiques, réappropriation des discours

à l'étranger, mise en scène des enjeux politiques de 68, patrimonialisation et instrumentalisation du mouvement, polémique actuelle autour de la portée et des incidences de 68, discours « anti-soixantehuit» actuel, etc.

Ce colloque ne sera ni une commémoration pieuse, ni une manifestation nostalgique, mais un espace d'échange et de travail qui puisse aussi ouvrir à la question de Mallarmé : « véritablement, aujourd'hui qu'y a-t-il? »

Colloque organisé par les équipes de recherches de l'université paul valéry - montpellier III :

laCIs (Langues en contacts et incidences subjectives) composante de DIPRALANG EA 739).

Ism Institut de sociocritique de Montpellier (composante de IREC EA 740)

Je 2417 Esthétique et Éducation en psychanalyse. Urbanité, civilité : malaise dans la cité et le le théâtre de l'université montpellier III

Comité d'organisation : Jean-Marie Prieur, Cécile Canut, Marc Gonzalez, Diiana Bodourova, Arnaud Richard, Tayeb Bouguerra, François Péréa, Gisèle Pierra, Victor Allouche, Dominique Rosse, Nathalie Auger, Monique Carcaud-Macaire, Thierry Van Compernolle, Frédérique Malaval, Paul Pandolfi.

Comité scientifique : Agnès Callu (CNRS, École nationale des Chartes), Marc Crépon (ENS/CNRS Paris),

Jean-Jacques Courtine (université Paris III), Martine Dreyfus (université Montpellier III), Pierre Encrevé (EHESS – Paris), Christine Fauré (CNRS/ENS Lyon), Jacques Guillhaumou (CNRS/ENS Lyon), Francine Mazière (université

Paris XIII), Damon Mayaffre (CNRS – Nice), Marie-Anne Paveau (université Paris XIII), Kristin Ross (université de New-York), André Salem (université Paris III), Bernard Salignon (université Montpellier III), Paul Siblot (université

Montpellier III), Gilles Siouffi (université Montpellier III), Agnès Steuckardt (université de Provence), Eija Suomela

(université de Turku, Finlande), François Tavernier (université Paris XII, Ceditec).

Informations et inscriptions : cecile.canut@univ-montp3.fr 40 euros (gratuit pour les étudiants)