
Cet essai critique et engagé revient sur le Journal des années de guerre et l’essai séminal consacré par le philologue judéo-allemand Victor Klemperer à la langue nazie – LTI, Lingua Tertii Imperii. Il scrute la pratique de l’écriture de l’auteur, entendue comme art et manière de résister dans la langue à son saccage par une puissance infernale – l’État nazi.
Il décrit la façon dont un universitaire, persécuté racial sous le IIIème Reich, se maintient en vie en ne renonçant jamais à l’activité intellectuelle et à l’observation critique de la société allemande mise au pas. Son Journal est un manuel de survie au bord de l’abîme.
L’accent est porté sur les engagements sur lesquels Klemperer ne transige jamais (son hostilité au sionisme, son indifférence religieuse, son rejet du romantisme, son attachement aux Lumières…) et aux échos toujours plus vifs que cette endurance rencontre dans notre présent.
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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :
"Klemperer en question", par Frédéric Joly (le 14 octobre 2025)
Le philologue Victor Klemperer (1881-1960) est l’auteur d’un Journal, écrit en Allemagne entre 1933 et 1945, qui constitue un témoignage capital sur la vie quotidienne sous le IIIe Reich et sur le pervertissement foudroyant de la langue allemande par la phraséologie nazie, phénomène auquel il dédia après la guerre un essai séminal, LTI. Trente ans après sa postface à la première édition française de LTI, parue en 1996, le philosophe Alain Brossat lui consacre un essai « critique et engagé » (comme le présente son éditeur).