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Crises et recompositions de l'autorité au XVIIIe s. (Toulouse)

Crises et recompositions de l'autorité au XVIIIe s. (Toulouse)

Publié le par Marc Escola (Source : Fabrice Chassot)

Les Lumières n’ont-elles pas fait de l’autorité une question inquiète ? Quand il n'y a plus ni transcendance ni nature normée, l'autorité purement humaine révèle sa fragilité et son ouverture à une contestation indéfinie. Pourtant, au goût de la liberté qui caractérise le XVIIIe siècle, note Jean Starobinski, répond un désir d’ordre. On cherche un nouvel « art social » capable de concilier les deux. Les Lettres persanes sont marquées de cette tension. Usbek, « philosophe entravé » (Jean Goldzink), déplore, entre autres, la perte d’autorité des pères et des époux. Le siècle des Lumières a sans doute moins cherché à saper l’autorité qu’à en chercher les « véritables » fondements, ou du moins d’autres fondements : tel est bien l’objet du Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, que de révéler « la connaissance des fondements réels » de la société politique. (OC III, p. 124).

Qu’est-ce alors qu’une « authentique » autorité ? En existe-t-il même, pour introduire un adjectif dont la naissance peut également être rapportée au siècle des Lumières (Charles Taylor, Les Sources du moi) ? Alors que l’autorité, qu’elle soit religieuse, politique, paternelle ou civile se trouve désacralisée, sur quelles bases l’établir désormais ? Educateurs, écrivains, artistes, savants : quelles autres figures d’autorités se font jour ? 

Contestation, refondation, et transformation de l’autorité, des autorités : en croisant les approches disciplinaires tels sont les mouvements complexes dont nous voudrions dessiner le tableau, en ce moment d’étrange nostalgie de l’autorité et de défaut de légitimité du pouvoir, dans une société pourtant toujours plus contrôlée.

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