
Édouard Glissant : identité, histoire, mémoire et politique du lieu (Mairie du Lamentin, Martinique & en ligne)
Deuxième conférence du Cycle « Édouard Glissant, de Lézarde en Cohée. Itinéraires d'une pensée-monde et du Lamentin-rhizome. (Cycle de conférences de Loïc Céry, avril à décembre 2025)
« Identité, histoire, mémoire et politique du lieu », Samedi 14 juin, Mairie de la Ville du Lamentin, 10h Martinique, 16h Paris (retransmission en direct sur la page Facebook de la Ville du Lamentin)
Pour la deuxième conférence du cycle, il sera question de l'ensemble des pans de la pensée de Glissant (et de la représentation littéraire qu'elle induit) ayant trait à l'investigation de l'identité antillaise, à une réflexion inédite sur l'histoire coloniale et la mémoire de l'esclavage - le tout débouchant sur une « politique du lieu » faisant de son lecteur martiniquais à la fois un destinataire et un acteur. C'est sans doute dans ce champ que la lecture attentive et l'analyse exigeante de l'œuvre d'Édouard Glissant sont à même de la soustraire à ce regard généralisant et restrictif auquel on s'est trop habitué à propos de ses écrits. Car pas à pas, depuis Le Discours antillais en particulier jusqu'aux derniers essais, c'est à la fois une nouvelle philosophie de l'histoire réfutant les anciennes théories ethnocentrées, et une examen total redéployant les schèmes de l'identité et des destinées collectives, qu'Édouard Glissant a patiemment édifiées tout au long de son itinéraire intellectuel. Pour embrasser l'ensemble de cette réflexion, on est nécessairement invité à une prise en compte intégrale de l'œuvre, en s'éloignant d'une considération univoque et forcément lacunaire des seuls essais. On est également requis par un changement de regard sur une pensée qui se caractérise autour de toutes ces questions définitoires, par une précision fondamentale, et non cette évanescence et ce flou que lui ont prêtés au fil du temps des lectures dilettantes. C'est à ce prix, et si on consent à une relecture rigoureuse de Glissant, qu'on sera capable de déceler dans sa pensée de l'identité, de l'histoire et des mémoires, la puissance d'une vision « valable pour tous », à la seule condition qu'on en comprenne en détail, sa vocation révolutionnaire et émancipatrice.