Essai
Nouvelle parution
Marie Gautheron, Désert, déserts. Du Moyen Âge au XXIᵉ siècle

Marie Gautheron, Désert, déserts. Du Moyen Âge au XXIᵉ siècle

Publié le par Marc Escola

Pourquoi et depuis quand les vastes pays arides fascinent-ils l’Occident ? Ce livre raconte l’histoire sensible, esthétique et politique de nos images de déserts, entre créations et stéréotypes, fantasmes et savoirs positifs. Car l’image du désert n’a pas toujours été celle de ces sables à laquelle nous l’identifions souvent aujourd’hui. Née dans l’Orient judéo-chrétien, c’est d’abord celle, paradoxale, d’une expérience intérieure, et de tout espace abandonné de Dieu et des hommes.

L’Occident médiéval la réinvente dans des clôtures ou des lieux d’ascèse et d’isolement, île ou forêt. Au fil des siècles, les déserts affreux de la verte Europe se muent en beaux déserts, tandis qu’un flux croissant d’Occidentaux parcourt les déserts d’Orient. Le vaste pays aride est alors promu paysage – sublime parfois, essentialisé souvent. Dans l’imaginaire hexagonal, la « pacification » du Sahara fait de l’empire du vide un champ de bataille, et une terre où rêver d’altérité. Espaces immersifs d’expériences extrêmes, les déserts sont l’objet d’enjeux géopolitiques majeurs au XXᵉ siècle, et le lieu de mutations radicales. Mondialisées, nos images de déserts s’ouvrent à de nouveaux lieux de mémoire.

Figure de déréliction et d’exaltation, icône postmoderne de nos non-lieux, souvent déceptive et plus que jamais paradoxale, l’image du désert prête aux utopies, aux dystopies, et résonne encore d’antiques rémanences.

Lire un extrait…

On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :

"Découverte du désert", par Marc Lebiez (16 août 2025).

Dans un désert, il n’y a personne ou presque. Dans le désert, il fait très chaud et il y a du sable partout. Il faut toutefois se rendre à l’évidence : on a longtemps parlé de désert sans avoir la moindre idée de quelque chose comme le Sahara. Cela n’empêchait pas d’avoir des préjugés. Ce livre de Marie Gautheron les démonte, en particulier grâce à une riche iconographie, remarquablement choisie et commentée.