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La mélancolie politique au XIXe siècle (Lausanne)

La mélancolie politique au XIXe siècle (Lausanne)

Publié le par Marc Escola (Source : P. Saugeon-Schmid)

Ce colloque se propose d’interroger les formes revêtues, au cours du long XIXe siècle (1789-1914), par la mélancolie politique. Dans une époque morcelée par les changements de régime — et particulièrement troublée par les implications socio-culturelles qui en découlent — la mélancolie se fait, paradoxalement, sentiment constant et commun aux idéologies politiques même les plus éloignées.

Face à l’incessante transformation des structures du pouvoir et alors que le Progrès se dresse en horizon d’attente, la mélancolie semble émerger comme thématique à part entière en Europe dans les discours littéraires, artistiques, historiques et philosophiques. Suivant le mouvement de réexamination de l’histoire politique au prisme des sensibilités, l’étude des représentations de ce sentiment apparaît comme un moyen de mieux saisir les dynamiques émotionnelles qui sous-tendent les transformations du XIXe siècle.

Loin d’être une simple forme passive de désillusion, la mélancolie — à la croisée de l’intime et du collectif — peut être moteur de réflexion, de résistance voire de réinvention des utopies politiques. En bref, un véritable outil pour saisir les contradictions d’une époque en pleine transformation.

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Jeudi 19 juin

14h Accueil et introduction, Emma Sutcliffe (Université Bourgogne Europe) et Federica Vermot (Université de Lausanne)

Première session. Chagrin de l’échec(s) révolutionnaire(s) : du désarroi au moteur de la réinvention des utopies politiques

Modération : Federica Vermot (Université de Lausanne)

14h30 « Une certaine nuit que j’étais assis dans les ruines du colisée antique… » : figurations de la mélancolie politique dans les paysages et décors d’Alfred de Musset, Lucas Person (Université de Rouen-Normandie)

15h Au Lendemain de la Fédéraliste Espagnole de 1873 : rêver une nouvelle République Fédéraliste : de la mélancolie à la nostalgie politique, Hernán Rodriguez Vargas (Università degli Studi di Salerno)

15h30 Pause

Deuxième session. Le « flambeau éteint » : nostalgie monarchique, régionale et coloniale

Modération : Emma Sutcliffe (Université Bourgogne Europe)

16h La toilette de la duchesse de Parme, un cadeau légitimiste pour la « fille de la terre des lys », Anaïs Alchus (Musée d’Orsay)

16h30 Régionalisme occitan à la fin du XIXe : l’instrumentalisation d’une esthétique du passé, Blandine Sibioude (Université Paul Valéry-Montpellier III)

17h La Noche Triste de Manuel Ramírez Ibáñez : mélancolie impériale et réinvention du passé espagnol au XIXᵉ siècle, Sarah Velazquez Orcel (Université Paris I Panthéon-Sorbonne)

Vendredi 20 juin

Troisième session. Le « lumineux désastre » : désillusion et angoisse face à un avenir incertain 

Modération : Philippe Kaenel (Université de Lausanne)

9h ‘L’art total’ face au déclin ? Mélancolie, décadence et wagnérisme dans Le Crépuscule des Dieux d’Élémir Bourges (1884), Cloé Artaut (Institut d'études politiques de Paris – Sciences Po)

9h30 Lokis (1869) de Mérimée : mélancolie politique, esthétique de la nostalgie et restauration sémantique, Aimé Guex (Université de Lausanne)

10h Forms of melancholy in Victorian Japonisme, Nicholas Rogers (Université de Fribourg)

10h30 Pause

Quatrième session. Combattre le fatalisme : ambiguïtés d’un scientisme romantique

Modération : Marie-Charlotte Lamy (Université de Neuchâtel)

11h Jules Verne et la mélancolie du progrès : ruines, dystopies et critique de la modernité, Kevin Even (Université Paris-III-Sorbonne-Nouvelle)

11h30 « Do you believe in fairies ? » Féérie contre scientisme : réenchanter le monde de Darwin, Lou Coulet (École Polytechnique de Paris)

12h Dinosaure, romantique/politique. À propos d’une « science mélancolique » au XIXe siècle, Hannah Goetze (Ludwig-Maximilians-Universität Munich)

12h30 Bilan et conclusion, Emma Sutcliffe (Université Bourgogne Europe) et Federica Vermot (Université de Lausanne)

 

Organisation : Federica Vermot (UNIL, Centre des Sciences historiques de la culture) et Emma Sutcliffe (Université Bourgogne Europe, LIR3S), avec le concours scientifique du Prof. Philippe Kaenel (UNIL, Centre des Sciences historiques de la culture) et de Marie-Charlotte Lamy (Université de Neuchâtel, Institut d'histoire de l'art et de muséologie)