
En 1956, Romain Gary reçoit le prix Goncourt avec Les Racines du ciel, qui raconte les aventures d’un groupe d’individus désaxés luttant pour la protection des éléphants d’Afrique. Avec ce livre, considéré comme le « premier roman écologique », Gary ne renie pas pour autant les thèmes politiques qui animaient jusque-là son œuvre, puisque le combat écologique y est indissociable des problèmes issus de la Seconde Guerre mondiale : résistance antifasciste, expérience concentrationnaire, risque de guerre nucléaire, antitotalitarisme, luttes de décolonisation, tiers-mondisme, impasses de la société industrielle, etc. Mieux, le mouvement écologique pour la protection de la nature et la lutte politique pour la dignité humaine forment pour lui un seul et même combat. Loin de toute opposition homme-nature, il s’agit dans les deux cas d’une même résistance de la vie. Les Racines du ciel est le roman de cette résistance.