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Revenir à Suarès

Revenir à Suarès

Publié le par Marc Escola

La poésie reste la part méconnue de l’œuvre d’André Suarès (1868-1948), dont la postérité a surtout retenu les portraits littéraires, les essais et les évocations de terres aimées. L’écrivain a pourtant été fidèle toute sa vie à l’écriture poétique, puisque de ses vingt ans à ses quatre-vingts ans, c’est une quarantaine de recueils qu’il rassembla, dont dix seulement ont vu le jour. Après Alexandre de Vitry qui nous redonnait il y a quelques mois la série de proses poétiques Sur la mort de mon frère (STFM), Antoine de Rosny nous offre d'entrer ou de revenir dans les Poèmes de la brume d'André Suarès (éd. Conférence), dernier recueil inédit où Suarès cultive l’esthétique du poème bref, musical, influencé par le symbolisme. Rappelons la publication par les soins d'Édouard Chalamet-Denis de la Correspondance d'André Suarès avec Gabriel Bounoure (Gallimard), conseiller culturel en poste au Liban et en Syrie, grand critique littéraire, notamment à la Nouvelle Revue française, que Fabula vous invitait naguère à feuilleter. Mais aussi l'anthologie Ports et rivages éditée par Antoine de Rosny (Gallimard encore), dont Amandine Gouttefarde‑Rousseau a rendu compte pour Acta fabula : "André Suarès, poète postimpressionniste des bords de mer". Signalons encore les actes du colloque André Suarès, écrivain de la Méditerranée réunis par Michel Murat & Antoine de Rosny (Classiques Garnier), et plus haut dans le temps, mais toujours dans Acta fabula, la recension par Sivia Giudice des Vues sur Baudelaire (éd. des Instants) : "Le regard de Suarès".