"Cette inquiétude sans nom. Le moment baroque de la poésie de la fin du xxe siècle (Jude Stéfan, Emmanuel Hocquard, James Sacré)". Soutenance de Nicolas Servissolle (dir. Martine Créac'h, Paris 8, Campus Condorcet)
Nicolas SERVISSOLLE
soutiendra sa thèse
« Cette inquiétude sans nom. Le moment baroque de la poésie de la fin du xxe siècle (Jude Stéfan, Emmanuel Hocquard, James Sacré) »
réalisée sous la direction de Martine CRÉAC’H, professeure émérite à l'Université Paris 8-Vincennes-Saint-Denis
le mercredi 4 décembre 2024 à l’auditorium de l’Humathèque (Campus Condorcet, 8 cours des Humanités, 93322 Aubervilliers CEDEX).
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Le jury est composé de :
Olivier BELIN, Professeur à Sorbonne Université
Isabelle CHOL, Professeure à l’Université́ de Pau et des Pays de l’Adour
Martine CRÉAC’H, Professeure à l’Université́ Paris 8-Vincennes-Saint-Denis
Bénédicte GORRILLOT, Maître de conférences à l’Université́ de Valenciennes
Thomas HUNKELER, Professeur à l’Université de Fribourg ;
Nancy MURZILLI, Professeure à l’Université́ Paris 8-Vincennes-Saint-Denis.
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Résumé de la thèse :
Mon travail porte sur trois poètes qui ont commencé à écrire au cours de la double décennie 60-70, dite « moderniste », dans une période de renouvellement littéraire souvent analysé sous l’angle de la crise.
Quoique relevant de poétiques très différentes (néo-lyrisme, anti-lyrisme, littéralité), ils se donnent tous les trois à lire comme les continuateurs de la révolution langagière engagée à la fin du xixe siècle par Rimbaud, Baudelaire, Lautréamont, Mallarmé, de même que les héritiers de l’achèvement de la métaphysique que réalise la pensée de Nietzsche. Ils manifestent, par l’inquiétude dont témoigne leur écriture, un changement d’épistémè.
Or, cette épistémè serait une épistémè de type baroque capable d’éclairer ce qui fait la spécificité de la poésie de l’après-guerre, relevant d’une modernité « négative », portant le doute à tous les étages de l’écriture et de la pensée : fin de la transcendance, crise et quête du sens, défiance à l’encontre du sujet, mise en question du langage.
Quant à ces poètes, ils appartiennent selon moi à une génération non perçue par l’histoire littéraire, une génération de « l’au-delà du soupçon », invisibilisée, parce que l’ensemble de ses refus ne la rend pas aisément situable, et qui constituerait pourtant, selon l’expression de l’un d’entre eux, Jude Stéfan, « la poésie du Temps ».
Considérés comme « extrêmes-contemporains » les poètes de cette génération ouvriraient ainsi l’ère, peut-être non refermée, d’un contemporain moins post- que métamoderne.