Préface de Laurent Dubois
Traduction de Pierre Naville, avec la collaboration de Nicolas Vieillescazes
« Il est impossible de comprendre l’histoire de la Révolution française sans connaître – et bien connaître – celle d’Haïti. »
Au début de la Révolution française, Saint-Domingue est la plus grande colonie du monde et le plus important marché de la traite européenne des esclaves. Au mois d’août 1791, les esclaves entrent en révolte. Pendant douze ans, ils mettent tour à tour en déroute les Blancs de l’île, les soldats de la monarchie française, une invasion espagnole, une expédition britannique de près de soixante mille hommes et un contingent français identique, commandé par le beau-frère de Bonaparte. La défaite des troupes napoléoniennes, en 1803, permet la création de l’État noir d’Haïti.
C. L. R. James raconte, dans un récit haletant, la seule révolte d’esclaves qui ait réussi, la première lutte anticoloniale de l’histoire et les obstacles immenses dont elle a dû triompher. À sa tête, un esclave porté par les idéaux de liberté et d’égalité : Toussaint Louverture. Comment et pourquoi des hommes et des femmes qui, peu de temps auparavant, tremblaient devant les Blancs, se sont-ils organisés en un peuple capable de vaincre les principales puissances européennes de l’époque ? Tel est l’objet de ce classique, qui se voulait une contribution au combat contre l’impérialisme et reste riche d’enseignements pour notre époque.
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C. L. R. James est né en 1901 à Trinidad et mort à Londres en 1989. Pionnier de la cause noire et du panafricanisme, il fut aussi l’un des principaux théoriciens d’un marxisme ouvert, démocratique et internationaliste. Parmi ses nombreux autres ouvrages, on peut citer A History of Pan-African Revolt (1938-1968). De son œuvre foisonnante n’ont été traduits en français que Les Jacobins noirs et Marins, renégats et autres parias : l’histoire d’Herman Melville et le monde dans lequel nous vivons (Éditions Ypsilon).