"Il y a quatre siècles, en affirmant simplement que tous les êtres humains avaient le pouvoir de distinguer le vrai du faux, Descartes offrait à chacun d’entre nous, non un modèle à suivre, mais le récit d’un trajet, le sien, vers plus de vérité, et donc, plus de liberté. C’est ce parcours surprenant et plus actuel qu’on ne pourrait le croire, que cet ouvrage présente, en amitié pour un homme généreux dont la vie et les combats, trop souvent éclipsés par ses commentateurs, restent nécessaires à la compréhension de notre modernité.
Spécialiste de Sade, la philosophe Marie-Paule Farina, porte une attention revigorante aux parcours créatifs d‘écrivains aussi différents que Sade, Flaubert, Rousseau et aujourd’hui Descartes. Elle a publié des monographies de ces auteurs dans la collection “Éthiques de la création” (Le rire de Sade, pour une sadothérapie joyeuse ; Flaubert, les luxures de plume ; Rousseau, un ours dans le salon des Lumières).
Sommaire
Avant-propos page 9
Préface de Stéphane Barsacq page 11
I — Mais où est donc Descartes ? 15
II — Cette étonnante audace de penser 31
III— Parler latin 69
IV— Dimanche 15 octobre 1634 89
V — La rançon du succès 107
VI— Élisabeth 123
VII — Christine, roi de Suède 155
VIII— Le tribunal des oiseaux 173
Préface, "Descartes, d'estoc et de taille", par Stéphane Barsacq, extrait : "Avec les années, que garde-t-on de ses années d’études ? Pour ce qui est de Descartes, ce sont plusieurs souvenirs : d’abord les après-midi à lire les livres de Martial Guéroult dans l’aquarium du lycée Condorcet : lecture ardue s’il en est qui m’avait enthousiasmé, et qui, chaque fois que j’entends pérorer un philosophe médiatique, me rappelle qu’en matière de philosophie existe le même différence de fond qu’entre l’or et ses carats et la bimbeloterie, aussi brillante soit-elle. Ensuite, l’enthousiasme de François Fédier, le propre disciple de Heidegger, qui nous avait raconté dans un cours comment pris en embuscade sur un bateau, Descartes avait sorti son épée et s’était battu : rien de l’image irénique d’un sage à la barbe fleurie, ni d’un intellectuel parisien, soit habitué à traîner dans les cafés, soit à ingurgiter des calmants : un vrai chevalier. Enfin, ce qui n’a jamais manqué de me frapper, le fait que Descartes confesse rêver, et tirer de ses rêves des révélations, ce qui l’apparente davantage à Antonin Artaud qu’à un rationaliste. Et quelle vie ! "
Avant-Propos, par Marie Paule Farina
"Il y a quatre siècles, en affirmant simplement que tous, hommes ou femmes, parlant français ou bas breton et même turc, avaient le pouvoir de distinguer le vrai du faux, Descartes offrait à chacun d’entre nous, non un modèle à suivre, mais le récit d’un trajet, le sien, vers plus de vérité, et donc, plus de liberté. C’est ce parcours, plus surprenant et plus actuel qu’on ne pourrait le croire, que nous suivons pas à pas dans cet ouvrage qui n’est pas un énième manuel, mais un acte d’amitié pour un homme généreux qui philosophait sur tout ce qui se présentait à lui parce qu’il n’avait rien trouvé de plus innocent et qui lui procurât plus de joie. "
“Vita Cartesii est Simplicissima. Je regrette d’en parler comme on parle de ceux dont on fait des statues.” in Paul Valéry, "La soirée avec Monsieur Teste", 1896
Le philosophe Georges Chapouthier écrit à propos de ce livre " C’est extrêmement agréable à lire et nous rend un Descartes vivant, presque intime, voire amical. " 2024