Entre l’indifférence et le fanatisme, le cœur de nos sociétés balance. À rebours de cette alternative funeste, il existe un sentiment délicat qui nous propulse gaiement en dehors de nous-mêmes sans nous affaiblir, nous rend modestes sans nous rapetisser et nous fait grandir sans nous narcissiser : l’admiration. Sujet de ce que Descartes appelait une "subite surprise de l’âme", l’admirateur cherche en effet bien vite à comprendre ce qui le frappe, et donc à observer, puis à étudier. Le sentiment qu’il éprouve, loin de le paralyser, le met en mouvement. Et si ce qu’il admire le dépasse, son ego n’en est pas rabaissé, au contraire, puisqu’il devient agent de son propre désir de savoir. Pour rédiger Admirer. Éloge d'un sentiment qui nous fait grandir, Joëlle Zask a posée une unique question à celles et ceux qui ont croisé le chemin de son enquête – philosophes, scientifiques ou artisans, illustres ou inconnus : "Et toi, qu’admires-tu ?". Ensemble, ils et elles célèbrent cette ouverture de l’esprit à l’exploration qui "soulage du fardeau d’être soi". L’admiration, ce sentiment trop souvent confondu avec l’adoration ou la fascination, permettrait-il sinon de sauver le monde, du moins de le rendre moins brutal ?
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Publié le par Marc Escola