Journées d’étude « D’une Rive à l’autre »
Poétique et politique des corps en mouvement #7
Dans le cadre du festival A Corps
Organisée par l'université de Poitiers (laboratoires CECOJI et FoReLLIS, MSHS, MDE)
et le TAP (Théâtre Auditorium de Poitiers)
Et tout particulièrement par :
Céline Lageot, Isabelle Lamothe, Sonia Gavory, Catherine Girardin, Shirley Niclais, Inès Pendu et Clémence Vergnault.
Journées d’étude traduite en espagnol
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D’une rive à l’autre : la vie du corps connaît d’incessants passages et n’advient que par passations et transformations. De la naissance à la mort, le corps embrasse, volontairement ou non, une diversité d’états, voire d’identités, et laisse son empreinte, son mouvement, de génération en génération.
Pour les 30 ans du Festival À Corps, ces journées d’étude s’intéressent à des artistes qui mettent le corps à l’ouvrage de ces traversées. Ils entreront en dialogue avec des personnalités du monde de la recherche pour déployer de nouveaux regards sur le corps comme espace d’hybridation et de transformation, à haute sensibilité politique et esthétique. Ces rencontres seront l’occasion de jouer avec et de déjouer les termes employés pour désigner ces pratiques qui font du corps le matériau premier de leur objet artistique : trans-, inter-, intra-, queer…
Il s’agira également de se questionner sur l’âge et notamment sur le rôle du corps âgé, dans la passation, la conservation et la pratique des œuvres d’art vivant. En quoi nos rapports à la transmission des connaissances, d’ordre artistique et sensible, ont-ils changé avec l’avènement de l’ère digitale ? Le corps pourrait-il être considéré comme l’un des derniers bastions d’une forme de transmission horizontale, égalitaire, « humaine » et incarnée de la connaissance ?
Ces journées d’étude souhaitent finalement mettre en lumière la réalité des artistes dits « transdisciplinaires » face aux institutions, afin de montrer comment leur travail, de la création à la diffusion, consiste en grande partie à s’ériger contre des catégories et des cases aux frontières fixes, encore présentes en France aujourd’hui.
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Programme
Lundi 8 avril MSHS Salle de conférences
(Maison des Sciences e l’Homme et la Société 5 rue Théodore Lefebvre 86000 POITIERS)
Ouvert à tous
Dans le cadre de la semaine nationale du handicap…
11h Conférence de Florian Forestier
Écrivain et philosophe, Florian Forestier est né à Bâle en Suisse en 1981. Il est l’auteur d’ouvrages académiques et littéraires, en particulier les romans Basculer (Belfond, 2021), Un si beau bleu (Belfond, 2024, à paraître). Diagnostiqué porteur d’un trouble du spectre de l’autisme à l’âge de 25 ans, il s’applique à développer, à partir de sa situation personnelle, ses connaissances académiques et sa démarche littéraire, une compréhension spécifique de l’expérience de l’autisme, exprimée dans l’ouvrage Mes labyrinthes, paru aux Editions du Faubourg en novembre 2023.
Il travaille par ailleurs depuis plusieurs années à des questions de régulation numérique, en particulier avec le think tank #Leplus important, contexte dans lequel il est auteur de deux essais : Désubériser. Reprendre le contrôle (avec Franck Bonot, Odile Chagny et Mathias Dufour), Éditions du Faubourg, 2020, et Pour une nouvelle culture de l’attention (avec Stefana Broadbent, Mehdi Khamassi et Célia Zolynski) à paraître en avril 2024 chez Odile Jacob.
14h30 – 17h « Le Corps comme espace de jeu : quels passages ? »
Table ronde transdisciplinaire animée par Shirley Niclais (université de Poitiers)
avec Jean-Luc Verna et Jonathan Capdevielle (artistes), Céline Lageot (université de Poitiers) suivie d’échanges avec le public.
Entre approche juridique et esthétique, cette table ronde réunit des artistes, chercheur.e.s et enseignant.e.s aux parcours hybrides. En lien étroit avec la singularité de la programmation du Festival À Corps, il s’agit de questionner les traversées d’un art à l’autre, d’une posture à l’autre, autant que d’un corps à l’autre. Nous tenterons de nommer ce qui circule, irrigue le travail de création et de recherche, le nourrit. Comment le corps en transformance navigue-t-il dans l’un ou l’autre des états de vie et d’œuvre ? Comment jouer de la plasticité, voire de la fluidité, des catégories, décomposer les cases instituées, et les faire entrer en résonance ?
Mardi 9 avril TAP auditorium
Ouvert à tous
9h – 10h15 « Le Corps comme espace de transmission : quels passages ? »
Table ronde animée par Pauline Boivineau (université catholique de l’Ouest) avec Armelle Dousset et Matthieu Doze (artistes)
Qu’est-ce qu’une œuvre de répertoire en danse et comment s’en saisit-on lorsqu’on est un.e jeune artiste ? En évoquant notamment deux générations d’interprètes de Mauvais genre, pièce phare d’Alain Buffard, on s’intéressera à la façon dont les œuvres se transmettent. Entre reprise et recréation, cette table ronde sous la forme d’un entretien croisé invitera à penser la dimension transgénérationnelle de cette programmation des 30 ans du Festival À Corps
10h30 – 13h « Ce que l’âge apporte à la danse » (En partenariat avec l’OARA dans le cadre de la Rencontre professionnelle)
Table ronde animée par Cécile Proust (chorégraphe et chercheuse) avec
Odile Azagury (artiste), Sylvie Balestra (artiste), Pauline Boivineau (historienne de la danse), Thierry Thieû Niang (artiste) et Elisabeth Schwartz (artiste et chercheuse)
Sur les scènes, la plupart des artistes chorégraphiques disparaissent au fur et à mesure que leur âge avance. Dans son projet « Ce que l’âge apporte à la danse », Cécile Proust rencontre, interroge et filme des chorégraphes qui ont résisté à cet effacement et dansent après 70 ans. Dans cette table ronde, la question est envisagée d’un point de vue à la fois artistique, social, somatique, poétique et politique.