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Lire et traduire la ponctuation clownesque de Jules Laforgue. Soutenance de Monica Lucioni (Milan)

Lire et traduire la ponctuation clownesque de Jules Laforgue. Soutenance de Monica Lucioni (Milan)

Publié le par Marc Escola (Source : Monica Lucioni)

Soutenance de thèse de Monica Lucioni 

le jeudi 14 mars 2024

Lire et traduire la « ponctuation clownesque » de Jules Laforgue

Cotutelle internationale Sorbonne Université - Università Cattolica del Sacro Cuore (Milan)

ED « Concepts et Langages » - Scuola di Dottorato in « Scienze linguistiche e letterarie »

Spécialité Langue Française - Letteratura Francese

Le jury sera composé de : 

Marisa Verna, Professore Ordinario, Università Cattolica del Sacro Cuore

Jacques Dürrenmatt, Professeur des Universités, Sorbonne Université

Fabio Scotto, Professore Ordinario, Università degli Studi di Bergamo

Henri Scepi, Professeur des Universités, Sorbonne Nouvelle

Résumé : La présente thèse consiste en une étude de la « ponctuation d'auteur » de Jules Laforgue dans les recueils Les Complaintes (1885) et L’Imitation de Notre-Dame la Lune (1886). Plus précisément, ce travail se propose de jeter de la lumière sur le rôle sémantique, graphique et esthétique des ponctuants dans le cadre du projet laforguien de « posséde[r] [s]a langue d'une manière plus minutieuse, plus clownesque ». Dans la fin de siècle, le poète – « amant de la langue » – explore la valeur expérimentale de la typographie comme un moyen pour questionner et renouveler la parole poétique, aux niveaux du mot, de la phrase et de la page. À l'époque où le blanchiment du poème s'opère, dans un tournant de l'histoire de la ponctuation en France, Laforgue choisit de multiplier les signes de « ponctuation noire », emblèmes de la « clarté » du discours, transformés en source d'un (dés)ordre calculé. Loin d'être des éléments « accessoires », les ponctuants participent de l'écriture clownesque du poète, servant de signaux de contestation et d'outils qui contribuent au projet de « faire de l'original à tout prix ». 

La première partie de notre enquête s'attache à analyser les effets langagiers et poétiques des signes laforguiens – de la « gesticulation typographique » à la délinéarisation de l'écrit, de l'excès ironique du geste ponctuant à la suggestion mesurée d'une langue ambiguë et « névrotique ». Dans le contexte d'une parole poétique polyphonique et prétendument « spontanée », nous examinons les traces typographiques d'un sujet « en retraite », au sein de deux recueils écrits à partir d'un « cher humour de Pierrot ». Parallèlement, ce travail s'intéresse à la « traduction » des ponctuants dans les anthologies italiennes des Poésies de Laforgue (1945-1997). L'étude des traductions d'un système de signes « d'auteur » nous permet, d'une part, de creuser les enjeux – linguistiques et stylistiques – liés au traitement de la ponctuation dans le cadre de la traduction poétique. De l'autre, l'« épreuve de l'étranger » agit comme un miroir où se réfléchit la place des ponctuants dans l'œuvre de Laforgue, en plus de mettre en relief l'écho européen des expérimentations langagières du poète, ainsi que la complexe histoire de la réception de son « rire moderne ». 

Position de thèse :

https://www.academia.edu/116076936/Position_de_th%C3%A8se_Lucioni_M