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Paroles prostituées (Séminaire

Paroles prostituées (Séminaire "La Littérature à l’oblique", en Sorbonne)

Publié le par Marc Escola (Source : Aurore Turbiau)

La prochaine séance du séminaire "La littérature à l'oblique" aura lieu le lundi 11 mars 2024 de 18h à 20h, à Sorbonne Université, salle E659. Cette séance sera consacrée à la question des "paroles prostituées", entre "prostitution parlée" et "prostitution vécue", deux régimes d'expérience du fait prostitutionnel, qui tantôt s'excluent, tantôt se rencontrent. Nicolas Duriau (Université libre de Bruxelles) et Yaël Wilson (Université de Pau et des Pays de l'Adour) seront les intervenant·es de cette séance.

Yaël Wilson, "Le roman vécu de Liane de Pougy : une courtisane de la Belle Époque entre fiction, légende et construction médiatique". Il s'agira de questionner les récits de Liane de Pougy sur son expérience de courtisane et comment ils contribuent à la création d'une légende personnelle.

Nicolas Duriau, "Écrire les prostitutions au masculin dans Le Maître des amours d'Erik Rémès (2000), Prostitué de David von Grafenberg (2007) et Moi, j'embrasse de Clément Grobotek (2020) : du vol de langage à la littérature de témoignage". Nicolas Duriau partira de ses travaux doctoraux et de leurs conclusions -- soit de l'absence d'un archilexème (prostitué) pour écrire la/les prostitution/s masculine/s au XIXe siècle -- en tentant de montrer comment des écrivains contemporains (2000-2020), eux-mêmes "prostitués" (selon l'expression que certains d'entre eux utilisent, et non pas exclusivement "travailleurs du sexe"), décrivent leurs activités après l'entrée du mot "prostitué" dans la langue, au sens actuel et courant du terme, en 1930. Après avoir étudié les représentations du "prostitué" avant qu'il n'ait été désigné comme tel, ce serait tenter de voir ce que cette dénomination actuelle fait à ces représentations anciennes, en se focalisant sur leur exploitation/altération par des écrivains-(ex)prostitués -- la littérature du XIXe siècle imprégnant encore le discours de certains d'entre eux. Par agentivité, cette dénomination ou ce nouvel hyperonyme ("prostitué") n'a-t-il pas permis une libération de la parole prostituée au masculin, et une remise en question de la/des prostitution/s masculine/s comme activité (non)parlée, voire volée, par des hommes qui la vivent, au tournant du XXe siècle ?

Des documents et un lien pour la visio pourront être envoyés aux personnes inscrites, les inscriptions sont aussi nécessaires pour pouvoir autoriser les entrées dans le bâtiment : LIEN D'INSCRIPTION