Édition
Nouvelle parution
Josette Clotis, Une mesure pour rien (1934)

Josette Clotis, Une mesure pour rien (1934)

Publié le par Faculté des lettres - Université de Lausanne (Source : François Ouellet)

Préface de François Ouellet

Lors d’une fête lycéenne de fin d’année, la jeune Ukulele tombe sous le charme de Pierre qu’elle revoit pendant ses vacances, et malgré les moqueries du garçon, elle est gagnée par un amour qui ne cesse de l’étonner par sa force, puis la dépasse. Incapable de comprendre les attitudes de celui qui n’est pas encore un homme et qui aspire à autre chose qu’incarner le grand amour éthéré d’une demoiselle insolente mais rêveuse, elle se tourmente sans fin.

Avec ce modeste argument qu’on pourrait trop vite juger classique, voire simplement sentimental, Josette Clotis, météorite oublié de l’avant-guerre, a réussi le tour de force de composer un roman d’amoureuse initiation qui mêle poésie et mélancolie, cruauté et inquiétude, profondeur et légèreté, saisissant les remous d’une jeune conscience agitée par des sentiments inconnus.

En une époque qui déborde de sentimentalisme gluant et caricatural, où la "romance" (dark ou pas) se fait invasive, redécouvrir la voix alerte de Josette Clotis semble aussi émouvant que salvateur.

« Quand je referme ce livre, je me dis : “Je voudrais avoir écrit cela !” Sans doute faut-il entendre : je voudrais avoir su faire cette coupe dans une âme de femme. C’est égal, je dois avouer que les romans de mes contemporains ne m’inspirent pas souvent cette réaction-là. » — Henry de Montherlant

L’histoire littéraire a surtout retenu de la vie de Josette Clotis (1910-1944) sa liaison passionnée avec André Malraux – rencontré à l’époque de La Condition humaine – et dont elle eut deux fils. Sa brève existence – elle meurt accidentellement à 34 ans – ne lui permit que la publication de deux romans : Le Temps vert (1932) et Une mesure pour rien (1934), largement salués par la critique.