
Le Bonhomme Lénine, paru chez Grasset en 1932, huit ans après la mort du créateur de l’URSS, est la première biographie critique du grand révolutionnaire soviétique. Fruit d’une enquête minutieuse, cet ouvrage demeure une source majeure pour appréhender la vie et la personnalité de Lénine.
Malaparte déconstruit, avant le mot, le mythe léniniste. En seulement quelques années, les autorités soviétiques et la presse des pays capitalistes ont fait de Lénine un saint laïque pour les uns, un Gengis Kahn prolétarien pour les autres. Malaparte entend détromper tout le monde et retrouver le Lénine authentique : le stratège et le politicien, l'homme et le partisan. Nous admirons son intelligence stratégique, nous déplorons ses petitesses, nous le voyons dans la vie de tous les jours, passionné de musique, de balades à bicyclette et de littérature.
Dans un style flamboyant, le grand écrivain italien nous fait vivre l’épopée du « petit-bourgeois » Lénine, de ses années d’étudiant sans le sou à ses triomphes machiavéliques, de mutineries en prison, de congrès en révolution, jusqu’au pouvoir suprême. Cet ouvrage d’une impeccable précision historique retrace avec brio l’une des périodes les plus marquantes de l’histoire politique moderne. Tout en conservant un impitoyable regard critique, Malaparte rend son humanité à Lénine, ainsi qu’à toute la galaxie des révolutionnaires de son entourage, que l’histoire officielle avait momifiés dans le respect.
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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :
"Portrait du révolutionnaire en petit-bourgeois", par Marc Lebiez (en ligne le 1 juin 2024).
Dans la foulée de Technique du coup d’État qui lui apporta d’un coup une retentissante célébrité et lui valut quelques années de prison, Curzio Malaparte (1898-1957) récidive dans le déboulonnage des dictateurs de son temps, à propos cette fois de Lénine. Huit ans après sa mort et alors que Staline en fait l’idole sur laquelle focaliser le culte du "léninisme", le grand écrivain italien en dessine le portrait en petit-bourgeois.