La discrétion caractérise les grands esprits, qui construisent leur œuvre dans l’ombre et le silence. Ils préfèrent la patience du penser à la fébrile agitation de l’opinion médiatique. Et si cette sagesse se transfusait un peu à tous les citoyens ? Dans De la discrétion. Être ou ne pas être socialement visible (Le Bord de l'eau), Philippe Merlier examine la discrétion comprise comme vertu sociale essentielle dans une société décente : elle est étudiée non pas en tant que qualité morale individuelle, mais comme un concept social qui permet de penser les phénomènes d’invisibilité sociale choisie, et non seulement subie. La philosophie sociale est souvent soucieuse de penser les pathologies sociales et l’invisibilité subie ; le phénomène de la discrétion est ici conçu comme une socialisation par disparition (plus précisément : par désapparaître), comme condition nécessaire à toute vie sociale décente. L’ouvrage décrit la discrétion comme phénomène social, avec sa dimension paradoxale de présence et d’absence, de socialisation par le retrait, d’apparition par disparition.
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Publié le par Marc Escola