
Textes réunis, présentés et annotés par Michel Carassou et Vera Gajiu.
Traduction de lettres roumaines par Vera Gajiu.
On écrit beaucoup dans la famille de Fondane, on écrit dès que l’on est séparé d’un ou de plusieurs de ses parents afin que le lien affectif ne soit pas rompu. Et comme chacun se déplace beaucoup, la correspondance est abondante.
L’ouvrage réunit près de 400 lettres et cartes écrites par Benjamin Fondane et ses proches : son père et sa mère, ses deux sœurs Line et Rodica, son épouse Geneviève, ses beaux-frères Armand et Paul, quelques autres parents ou amis proches. Les premières lettres furent écrites en 1905 quand les enfants étaient en vacances chez leurs grands-parents dans la campagne moldave ; les dernières furent envoyées du camp de Drancy avant le convoi pour Auschwitz. Entre ces dates on suit le déroulé d’une vie, de plusieurs vies, entre la Roumanie et la France, la naissance d’une vocation et la maturation d’un œuvre entre la poésie et les servitudes du quotidien, la philosophie et les soubresauts de l’Histoire.
Benjamin Fondane, né à Iasi (Roumanie) en 1896, venu en France en 1924, mort à Auschwiz-Birkeneau en 1944, était poète, philosophe, essayiste, dramaturge et cinéaste. Ses livres sont publiés par les éditions Non Lieu : Ulysse, Titanic, L’Exode, Au temps du poème, Rimbaud le voyou, Théâtre complet, Rencontres avec Léon Chestov, Le Lundi existentiel, Faux Traité d’esthétique.
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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :
"Fondane : l’écriture qui unit", par Christian Mouze (en ligne le 25 mars 2024).
Recevant le livre, le critique redoute ce qu’il souhaite et, lisant, remplit mieux le verre de son attente. Benjamin Fondane nous était connu. Le voici enrichi (et magnifié) par tous ceux qu’il portait avec lui : père, mère, et ses deux sœurs, Line et Rodica, Geneviève, son épouse, ses beaux-frères et autres parents, ses amis enfin. C’est cela même qui, par toutes actions et interactions, compose un homme. Nous ajouterons : un destin et une mort. Car elle aussi, d’une certaine façon, est un fruit collectif, tout en demeurant l’énigme de chacun.