Les animaux fantastiques sont omniprésents dans nos sociétés contemporaines. Dragons, licornes, sphinx et phénix peuplent les œuvres de fiction et notre imaginaire, peut-être même notre quotidien.
Ce sont, pour la plupart, des créatures mythiques apparues à la fin de la préhistoire. Leur rôle et leurs fonctions ont évolué au cours des millénaires. Il existe cependant des constantes dans leur représentations, comme leur rapport étroit au sacré et à la mort, leur appartenance au monde des marges. C’est sans doute ce qui explique que les animaux fantastiques continuent de nous fasciner : ils nous attirent et nous terrorisent ; ils interrogent notre rapport au monde, à la nature et à notre propre animalité.
Cet essai retrace, à travers six mille ans d’histoire, l’apparition, l’évolution et l’actualité des plus emblématiques d’entre eux. Certains animaux fantastiques sont en effet omniprésents dans la culture populaire alors qu’ils sont apparus à la fin du Néolithique. Quelles fonctions remplissent-ils ? Pourquoi avons-nous aujourd’hui encore besoin d’eux ? D’où vient cette longévité dans la fascination qu’ils exercent ?
Hélène Bouillon est docteur en égyptologie et spécialiste des relations entre l’Égypte et le Proche-Orient anciens. Conservatrice en chef, elle est directrice de la conservation, des expositions et des éditions au Louvre-Lens. Membre de l’équipe « Mondes pharaoniques » à Sorbonne-Université, elle enseigne également à l’École du Louvre. Elle est l'auteure des 100 mythes de l'Égypte ancienne (Que sais-je ?, 2020, nouvelle édition en 2023).
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Sommaire
Introduction : L’animal fantastique : de l’entité mythique à l’objet scientifique. Dissection et déconstruction
Première partie : Les premières créatures mythiques : fascinations et répulsion pour l’animal hybride
I – Animaux fantastiques du Proche-Orient ancien : les grands anciens
II – Sphinx, griffon, animal séthien… une appréhension toute égyptienne de l’hybridité
Deuxième partie : De l’appropriation à la remise en cause : l’animal fantastique dans la culture occidentale
I – Intégration des monstres orientaux dans les cultures de l’Antiquité classique
II – Du bestiaire médiéval à la fantasy contemporaine
Conclusion : L’altérité et le subversif.