Georges Bataille converse sur l’amour et la jouissance avec Timothy Leary et Edith Piaf, Rosa Luxemburg avec Nelson Mandela, Victor Hugo avec Nina Simone, Maya Deren avec Mahatma Ghandi. L’atmosphère fantastique de ce livre, composé de dialogues et de récits de rêves, est celle des contes, dont le savoir se transmet de bouche à oreille. Dans les paroles que s’échangent les défunts comme dans les récits de rêves, les traits sont brefs et clairs, les chutes parfois absurdes dans leur morale, cruelles aussi, souvent tendres. Le livre propose de jouir pleinement de notre faculté d’imaginer et de raconter face à ce qui nous inquiète : l’amour et le genre, les relations sociales et les émotions, la mort et notre place dans l’univers, la folie et la logique du progrès, la vérité du langage et le chaos du monde.
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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :
"« Comme la vie, la mort est un rêve »", par Pierre-Antoine Fabre (en ligne le 10 août 2023).
Le petit livre que nous donne aujourd’hui Muriel Pic, après d’autres inventions littéraires qui composaient dans une voix toujours plus singulière une expérience du savoir et une tentative de s’en déprendre dans l’expérience d’une écriture, est à proprement parler intrigant : il tient ensemble deux volets et le lecteur doit bien postuler qu’ils ont quelque chose à faire l’un avec l’autre, l’intrigue est nouée ; mais le nœud de l’intrigue reste secret et ne se révèle que dans deux phrases que plusieurs dizaines de pages séparent, dans ce livre court mais qui ne l’est pas, tant il prend son temps. Quelles sont ces deux phrases ? Pas si vite, lecteur ! Deux mots d’abord sur chaque versant du livre.